Académie Ollphéist

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Hier, après avoir mangé avec les garçons, Monsieur Admaski est venu me chercher pour aller dans la forêt. Cette dernière, interdite d'accès pendant mes « séances », est devenue un lieu sacré où absolument personne n'a l'autorisation de pénétrer sous peine d'être renvoyé définitivement de l'école. Cette menace est suffisante pour dissuader les plus téméraires. Même les deux frères et Alix n'ont pas le droit de s'approcher. Après tout, il ne faudrait pas que la foudre frappe quelqu'un par accident.

   Il m'a fait repasser mon niveau avec la sphère, si j'étais au 14, aujourd'hui, j'en suis à 4329. J'ai amplement distancé Diego qui était au 28e.

   Monsieur Admaski m'a fait repasser mon niveau avec la sphère. Hier encore, j'étais au niveau 14 ; aujourd'hui, je suis montée à 4329. J'ai amplement distancé Diego, qui en est à peine au 28e. Ca fait bien huit heures que je m'entraîne, avec seulement une pause-déjeuner pour reprendre des forces. Je suis épuisée, mais il semblerait que je tienne encore. Utiliser ma foudre encore et encore me rend plus puissante... ou plus dangereuse.

— Je veux que tu envoies toute la foudre qu'il te reste, aussi puissante que possible. Utilise seulement une main ; j'ai l'impression que ton attaque se divise lorsque tu en utilises deux.

   Je me concentre alors sur un nouvel arbre. Tout ce qu'il me reste, je le rassemble en une seule attaque, aussi puissante que possible. Mon bras commence à picoter alors que je canalise toute mon énergie dans ce membre.

   Quand je libère la foudre de ma main, je sens mon corps vaciller, mais je reste debout. L'arbre devant moi se désintègre instantanément. Je grimace en voyant le résultat. Si je suis capable de désintégrer un arbre... que se passerait-il si je touchais un humain ? Ou pire, un surnaturel ?

— Bien, je vois que ta foudre d'une seule main rend ton attaque non pas deux, mais quatre fois plus puissante. Comment te sens-tu ?

— Épuisée, mais ça va. Dis-je d'une voix faible.

   Je sens mes jambes céder sous moi, mais quelque chose se positionne contre mon dos, amortissant ma chute. Je tourne la tête et croise le regard du loup. C'est Diego, qui me lèche la joue avec douceur. Je m'assois au sol, tentant de reprendre mon souffle. Il s'éloigne ensuite pour s'abriter derrière un arbre, tandis que Monsieur Admaski lui tend des vêtements, tout en le réprimandant :

— Tu sais que tu risques d'être renvoyé. Tu n'as pas le droit de venir pendant les entraînements d'Artémis.

— C'est Madame Widney qui m'envoie. Réplique Diego en s'habillant derrière l'arbre. Ayana a débarqué dernière la barrière, et nous devons nous rendre sur place. Elle n'est pas sûre de laisser entrer Ayana ; une aura maléfique rôde autour d'elle.

— Si Ayana franchit la barrière, celle-ci deviendra « frêle » et plus facile à briser. C'est probablement pour cela que Madame Widney hésite. Nous devons y aller immédiatement.

   Et ma présence changerait quoi ?

   Diego sort de derrière l'arbre et s'approche de moi. Il a pris tout ce temps juste pour enfiler un pantalon ? Mes yeux glissent sur son torse, parfait et sculpté. C'est presque criminel d'avoir un corps pareil.

   Il me tend la main, que je saisis, et il m'aide à me relever. Il se positionne ensuite dos à moi, genoux pliés et mains à l'arrière. Comprenant son geste, je grimpe sur son dos. Je suis bien trop épuisée pour marcher, encore moins courir. Sa peau brûlante contre la mienne me réchauffe comme une bouillotte sortie du micro-ondes. Je pose ma tête sur son épaule, mon visage presque enfoui dans son cou, observant le peu de son visage que je peux voir depuis cette position.

  Ils se mettent à courir, Monsieur Admaski légèrement en retrait, guidé par Diego. L'aura chaleureuse qui émane de lui m'enveloppe et m'apaise. Je pourrais m'endormir sur son dos tant je me sens en sécurité et en confiance.

  Soudain, Diego s'arrête, pas brutalement, mais assez pour me ramener à la réalité. Je relève la tête et aperçois Madame Widney, Madame Tourel, Aiden, Alix, et un autre professeur que j'ai déjà vu de loin. Si je ne savais pas qu'il était là, je me demanderais pourquoi ce sont toujours les mêmes, comme Harry Potdefleur, le rouquin et l'intello.

   Ayana se tient face à eux, vêtue d'une robe grise en tissu qui traîne légèrement sur le sol. Ses manches tombent le long de son corps, même si ses bras sont légèrement relevés. Il ne manquerait qu'un sceptre pour qu'on la compare à Merlin l'enchanteur.

   Je descends du dos de Diego, qui s'assure que je tiens debout.

— Artémis, m'appelle la directrice. Crois-tu que c'est vraiment Ayana ?

   Comment ça ? Pourquoi est-ce que ça ne serait pas elle ?

— Hadès est ici, Thémis. Dit Ayana d'une voix calme. Vous devez être prêts, peu importe si je rentre dans votre protection, tant que vous êtes prêts à l'accueillir.

   Je fronce les sourcils. Hadès est ici ? Je ne suis pas dans le pétrin ! Comme si c'était le moment idéal pour ça, je suis complètement à court d'énergie.

— Comment puis-je savoir si c'est bien elle ? Je demande en continuant de fixer « Ayana ».

— Si c'est un double, elle ne saura pas répondre à l'une de tes questions souvenirs. Si c'est quelqu'un qui a le don de se métamorphoser et d'acquérir certains souvenirs, surtout les plus récents, choisis un souvenir ancien.

   Un souvenir, quelque chose qu'elle et moi avons en commun et que nous seules connaissons. Que pourrais-je lui demander ?

— Ayana, quel âge avais-je lorsque j'ai été adoptée pour la toute première fois ?

— Six ans. Répond-elle sans hésiter.

— Comment était composée la famille ?

— Deux mères et une fillette de douze ans. C'est la fillette qui t'a rendu la vie difficile auprès d'elles.

— Elle a raison, cette femme est bel et bien Ayana. Je n'ai plus aucun doute.

   Je ressens soudain une présence. Comme l'a mentionné Diego plus tôt, elle est malsaine, maléfique, et elle grandit à une vitesse alarmante.

   Sans réfléchir, guider par mon instinct, jeme précipite vers Ayana et la plaque au sol.

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