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22 mars - Paris, la Défense

C'est son beau père qui ouvrit la porte du bureau de Thomas. Lui restait derrière, s'efforçant de maîtriser les tremblements de ses genoux. Il allait encore mentir à Thomas. Il n'avait pas cessé depuis leur rencontre. Leur vie n'était qu'un ramassis de mensonge. Il déglutit en s'en rendant compte. Il se détestait d'avoir tant menti à Thomas alors qu'il l'aimait sincèrement. Il soupira. Même si ça ne lui plaisait pas, il devait continuer encore un peu, le temps d'essayer de sauver leurs peaux.

Lorsque monsieur Edison passa la porte, il inspira fortement pour se donner du courage. Puis il plaqua un sourire factice sur son visage. Il devait paraître avenant, heureux même. Il était là officiellement pour emmener Thomas déjeuner dehors. Il s'efforça de faire taire son angoisse et dissimuler son inquiétude. Thomas était en train d'ouvrir sa petite boîte contenant son repas lorsqu'il franchit la porte de son bureau. Il se stoppa dans ses mouvements et sourit à son père. Son expression se teinta de surprise quand il aperçut Newt derrière lui. Il sourit d'autant plus et le blond se sentit un peu plus détendu. Son sourire devint plus sincère.

« Regardes qui j'ai trouvé dans l'ascenseur ! »

Thomas fit le tour de son bureau tandis que son père déposait les dossiers qu'il transportait sur le meuble. Il avança vers Newt resté immobile sur le seuil. Il parcourait la pièce du regard avec une curiosité feinte qui avait surtout pour but de cacher son stress. Il analysa la pièce, observant où se trouvait les issues et mémorisant l'emplacement des meubles. Juste au cas où les choses tournaient au vinaigre. L'endroit était plutôt lumineux et ordonné. Le bureau était impeccablement rangé et sur un petit meuble derrière, des dossiers se tenaient classés et serrés les uns contre les autres. La moquette bleue marine, la même que celle du hall était impeccable tout comme les murs crèmes. L'immense baie vitrée faisait rentrer toute la lumière de l'extérieure et nourrissait une plante en pot dans un coin. Cet environnement dans lequel évoluait Thomas tous les jours était plutôt surprenant quand on savait que le brun laissait traîner ses affaires n'importe où chez eux. Newt passait sans cesse derrière lui pour ramasser. 

Il retint un soupire et empêcha la mélancolie de grimper en lui. Il fallait qu'il continue à jouer le jeu et qu'il ne se laisse surtout pas distraire par ses émotions. Il devait rester sur le qui vive, anticiper tous les gestes et toutes les pensées d'inconnus afin de protéger au mieux son fiancé. Et pour cela, il fallait qu'il laisse derrière lui ses sentiments et sa vie. 

Cependant, quand Thomas déposa un simple baiser sur sa joue en guise de salut, il ne retint pas l'envie de le serrer contre lui. Le brun fut surpris de se retrouver dans une étreinte si forte et pleine d'amour. Il n'y répondit pas tout de suite, le blond restait habituellement avare d'attention en public. Newt soupira de soulagement dans ses cheveux, profitant de ces quelques minutes de calme relatif pour savourer son odeur et son corps contre le sien. Il ne put que se rendre compte de l'importance que Thomas avait dans sa vie et à quel point il était primordial pour lui de le sauver. Il le garderait près de lui et il le protégerait coûte que coûte. Il était son essentiel et la vie sans lui lui paraissait bien fade.

« Qu'est-ce qu'il t'arrive mon ange ? murmura Thomas. »

Newt se rendit compte qu'il n'agissait pas dans ses habitudes et que les inquiétudes de Thomas s'avéraient fondées. Il secoua la tête en relâchant doucement son fiancé. Ses yeux caramels le sondaient et l'interrogeaient. Il devait encore lui cacher la vérité. Pour un petit temps seulement. Il ne voulait pas le faire paniquer, il devait le préserver au maximum.

« Je t'aime c'est tout. »

Le sourire de Thomas s'élargit et ses joues rosirent face à la déclaration inattendue. Il ne survivrait pas longtemps sans lui à ses côtés. Pour le bien de tout le monde, il devait tout faire pour garder Thomas en vie.

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