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24 mars - La chaise Dieu

Le lendemain, Newt rejoignit Thomas dans le canapé après son petit déjeuner. Il s'installa dans les coussins, mal à l'aise. Il avait les épaules tendues malgré le confort du canapé de Teresa et jouait nerveusement avec sa bague de fiançailles. Depuis leur dispute la veille, Thomas et lui ne s'étaient pas adressés un mot. C'était tout juste si leurs regards arrivaient à se croiser. Newt se sentait coupable de faire subir ces épreuves difficiles au brun et ce dernier s'en voulait de s'être emporté sans doute de manière trop injuste. Chacun d'eux garda donc le regard rivé sur la table basse devant eux dans un silence empli de gêne.

Au bout de cinq longues minutes, un profond soupire franchit les lèvres de Newt. Le blond se résolut à se tourner vers Thomas, une jambe repliée sur le canapé. Il le dévisagea, enregistrant son visage creusé par les cernes dans sa mémoire. Il semblait épuisé bien qu'il l'ait entendu dormir d'un sommeil profond mais agité une bonne partie de la nuit. Ces épreuves altéraient son repos et Newt se mordit la lèvre inférieure sous le joug de la culpabilité. Il trouva cependant assez de courage en lui pour toucher délicatement le genou de Thomas afin d'attirer son attention.

Ses longs doigts blancs sur le tissu de son jean firent sursauter le brun et Newt retira vivement sa main, comme s'il s'était brûlé. Ses yeux se relevèrent rapidement vers le visage de Thomas, rempli de culpabilité. Il croisa le regard d'ambre qui contenait les mêmes expressions que le sien. Ils se tendirent dans un même mouvement.

« Désolé. »

Newt releva un regard surpris sur Thomas. Ce dernier l'imita, ne s'attendant pas à ce qu'ils prononcent le même mot en même temps. Il y eut un léger instant de blanc durant lequel ni l'un ni l'autre ne bougea. Un sentiment de malaise finit par les tirer de cette étrange situation. Thomas baissa les yeux et Newt se racla la gorge.

« Hum... Je voulais te dire... Il faut qu'on prépare nos affaires. On va s'en aller. »

Le visage de Thomas se froissa légèrement. Il sembla à Newt qu'il l'avait contrarié.

« Déjà ? »

Le mot avait quitté difficilement sa bouche. Il avait marmonné, et Newt sut qu'il espérait que ce ne soit pas vrai. Il se détourna de lui et le blond soupira légèrement.

« Oui, on ne peut pas rester trop longtemps au même endroit. On est pas assez éloigné, ils vont nous retrouver facilement. »

Un long soupir ennuyé franchit les lèvres de Thomas. La perspective de cette fuite ne l'enchantait guère. Il ne regarda pas Newt pendant de longues secondes. Il réfléchissait alors que le blond n'attendait que son approbation.

« Où est-ce qu'on va aller ? Finit par demander Thomas.

— En Corse. Minho nous hébergera. »

Thomas se tourna de nouveau vers Newt, les sourcils froncés. Son regard noir le transperça et il le sondait durement. Les mots qui franchirent ensuite ses lèvres avait un goût de venin.

« C'est qui Minho ? »

Newt fronça les sourcils face à cette preuve évidente de jalousie. Il lui semblait que les yeux de Thomas lui reprochaient mille et une chose et qu'il ne lui en voulait que plus. Il ne savait pas ce que le brun s'imaginait mais ce n'était certainement pas la vérité. Il s'empressa alors de démentir les pensées falsifiées de Thomas sur un ton méfiant.

« C'est juste un type que j'ai rencontré par le biais de Tess. Ça lui arrive de dealer pour arrondir ses fins de moi. Le reste du temps il aide Teresa dans son trafique d'arme. »

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