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26 mars  - Quelque part dans le massif corse

" Et surtout gardez l'œil ouvert. murmura Newt alors que Minho et Teresa rejoignaient leurs chambres. "

La jeune femme hocha la tête. Ils avaient veillé le plus longtemps possible pour prévenir l'apparition du mystérieux invité de Minho mais ils étaient exténués et nécessitaient quelques minutes de sommeil. Newt savait déjà qu'il passerait une nuit difficile car, même si Thomas avait proposé de veiller quelques heures afin qu'il se repose, il n'aurait pas été capable de se défendre correctement si quelqu'un se montrait. Newt songea que, lorsqu'ils trouveraient une cachette stable, il lui enseignerait l'art de se défendre. Pour le moment, il n'avait pas vraiment le temps de s'y atteler. 

Il suivit Thomas jusqu'à leur chambre, son arme toujours en main. Plus que jamais, il ne pouvait se résoudre à la lâcher. Il la posa tout près de lui sur la table de nuit. Il n'avait plus qu'à la saisir, c'était comme la tenir bien en main. Il rejoignit juste après Thomas sous les couvertures et ils échangèrent un regard lourd. Il voyait dans les yeux de son amant qu'il avait peur, qu'il anticipait cette nuit et qu'il ne dormirait surement pas bien. Il voulut le rassurer et attrapa sa main. 

" Essaie de dormir un peu Tommy. Je veille sur toi. "

Le brun soupira doucement et hocha la tête. Il se força à lui offrir un sourire pour le rassurer et Newt se pencha sur lui. Il lui embrassa doucement la joue. Thomas pressa un peu plus fort sa main en retour avant de s'allonger et d'éteindre sa lampe de chevet. Newt l'imita. Il passa la première heure allongé sur le dos, les mains sur son torse et les yeux fixés au plafond. Il faisait attention à chaque bruit. La nuit était calme, il y avait juste un peu de vent dans les feuilles des arbres et un oiseau nocturne faisant entendre son cri. La maison était silencieuse. 

Newt ne sut s'il réussirait à dormir. Après les aveux de Minho, Teresa et lui avaient fouillé l'intégralité de la demeure. Ils avaient regardé dans les moindres recoins, dans les cachettes les plus improbables, le tout de la cave au grenier. Ils avaient fait de même avec la petite annexe, avaient exploré les ruines que constituaient les autres bâtiments et s'étaient même aventurés au delà de la propriété de Minho. Ils avaient cherché partout pour débusquer l'intru mais leurs efforts avaient été vains. Il était resté introuvable et Minho refusait toujours de parler. Ils s'étaient alors résignés à aller se coucher mais le sommeil était bien difficile à trouver quand on sait qu'un intru se promène probablement dans la maison en attendant le bon moment pour vous éliminer. 

Il n'était pas difficile de comprendre que c'est ce qui éloignait le sommeil de Thomas. Il le sentait bouger à sa côté. Il changeait de position trop souvent et son souffle était trop léger, trop rapide. Il ne dormait toujours pas alors que la deuxième heure se voyait entamée. Newt décida de faire quelque chose pour l'apaiser et se retourna vers lui. Il entoura sa taille d'un bras et vint se nicher tout contre lui. Il déposa un baiser sur sa nuque alors que sa main libre venait jouer avec ses cheveux. Il sentit alors ses muscles se relâcher. Il le sentit s'apaiser contre lui, progressivement. De longues minutes furent encore nécessaires pour le faire glisser dans les bras de Morphée. 

La troisième heure commença à mettre Newt à l'épreuve. Il refusait de s'endormir alors que quelqu'un s'apprêtait probablement à tuer son fiancé. La maison était calme certes et la respiration régulière et lourde de Thomas à côté de lui le berçait. Son cerveau fatigué par cette attention continuelle portée à son environnement réclamait du repos. Il n'eut pas le courage de lutter plus longtemps. Il s'endormit. 

Il fut réveiller en sursaut plus tard dans la nuit. Il avait des sueurs froides et une sensation de malaise lui tordait les tripes. Mais surtout, il avait très clairement entendu le parquet grincer. Même durant son sommeil, son esprit n'avait pas oublié l'état d'alerte dans lequel il se trouvait. Il fut tout de suite attentif à son environnement et ne perdit pas de temps pour se redresser et se saisir de son arme. Peut-être que ce n'était rien, peut-être que c'était simplement le bois qui travaillait. Mais Newt ne pouvait être sûr de rien et il préféra allumer la lumière pour vérifier. Son arme bien en main, il plissa les yeux alors que la lueur jaune de la lampe de chevet éclairait la chambre. 

Dernier contratOù les histoires vivent. Découvrez maintenant