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Thomas se tenait assis sur le lit d'hôpital de Newt, sa main posée sur les draps près de la sienne. Leurs peaux s'effleuraient, séparer par quelques millimètres de distance. Il pouvait sentir la chaleur de sa main. Il mourrait d'envie de la saisir, d'avoir un peu de réconfort. Teresa avait pleurer dans ses bras pendant une longue heure. Et il ne la blâmait pas, il comprenait parfaitement. Il avait lui même pleuré encore une petite demi-heure après, écrasé sous le poids de la culpabilité. 

Thomas lui souriait doucement, désolé mais réconfortant. La perte de Minho ne l'avait pas autant touché. Il était triste, la détresse de Teresa était contagieuse mais il ne le connaissait pas suffisamment. Il n'avait pas eu le temps de saisir toute son essence, tous les petits traits qui faisaient de lui ce qu'il était. Il n'avait vu que son mauvais côté qui plus est. Newt comprenait aisément qu'il ne pleure pas sa perte autant qu'eux. Minho avait bien failli causer sa mort. Mais Thomas n'était pas venu dans sa chambre seulement pour le réconforter. Il avait discuter longuement avec ses parents et il se doutait que les nouvelles qu'il lui apportait n'était pas toutes bonnes. 

" Mon père..." commença-t-il, hésitant. "...A besoin de temps. Je sais qu'il a compris que ton passé ne définit pas ton futur et que par conséquent, il ne peut pas te juger sur ce que tu as fait. Mais il se méfit, il a peur. On a tous eu peur. "

Newt hocha simplement la tête. Il savait que monsieur Edison ne le pardonnerait pas si facilement. Il avait bien vu la colère et la méfiance dans ses yeux. Il avait trahi la famille Edison entière, il pouvait bien comprendre qu'il lui faille du temps. Thomas lui même avait mis quelques jours à lui pardonner. Et encore, il avait d'abord céder à la part de lui qui l'aimait et qui souffrait de cette séparation avant de comprendre que Newt ne lui ferait jamais de mal et qu'il ne ferait probablement plus de mal à personne une fois cette histoire terminer. Le père de Thomas mettrait plus de temps.

Il continua de regarder le visage de Thomas, tourner vers le mur blanc de la chambre. Il examinait chaque recoin avec attention. Il semblait détendu, un sourire rêveur étirait ses lèvres. Newt fronça ses sourcils. Il avait été quasiment certain que s'il n'avait pas encore vu Thomas paniqué c'était parce qu'il était trop occupé à gérer le différent entre lui et ses parents. Mais maintenant qu'il était sagement installé sur son lit, il s'était presque attendu à le retrouver tout tremblant. 

" Tu te sens bien Tommy ? "

Il s'inquiétait. Le brun tourna la tête vers lui et plongea ses yeux dans son regard soucieux. 

" Ils m'ont redonné de la morphine, je plane un peu. Mais ça va. "

Newt hocha la tête, il comprenait mieux pourquoi il lui semblait si calme et apaisé. Il devait planer sur un nuage cotonneux. Il profita de la vision que lui offrait Thomas, comprenant soudain que leur petit séjour à l'hôpital était une trêve inespérée dans cette histoire. Il s'installa plus confortablement contre son oreiller, il comptait bien en profiter. Il espérait que les antalgiques qu'on lui avait lui même donné ne chasserait pas de sa mémoire ce joli sourire sur le visage de Thomas. 

" J'ai vu notre avocat." commença Thomas, toujours un peu lointain. "Je lui ai dit tout. Il sait que t'es un tueur. "

Aussitôt, la peur s'installa dans le cœur de Newt. Il se redressa un peu plu, les sourcils froncés, le visage inquiet. Il accusait Thomas du regard. Il ne pouvait pas raconter ce secret à tout le monde. C'était justement le principe d'un secret d'ailleurs ! Mais Thomas ne sembla pas s'en formaliser. Il roula des yeux avant de les reposer sur Newt avec nonchalance. 

" Du calme Newtie. Son boulot c'est de nous défendre, pas de nous envoyer au trou. Il en a rien à foutre que tu tues pour du fric. Lui ça lui arrive de défendre des tueurs pour du fric, c'est pas forcément mieux. Je lui ai dit pour qu'il ait toutes les cartes en main et qu'il nous défende de la meilleure manière possible. "

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