Dernier contrat

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25 mars - Marseille

Teresa revint, de longues minutes plus tard. Elle avait les mains dans les poches de sa veste, l'une enserrant les billets qu'elle venait d'acheter, l'autre son arme à feu. Elle s'assit sur la table où s'étaient installés Newt et Thomas en silence, si bien qu'elle fit sursauter le brun qui regardait partout autour de lui sauf la chaise sur laquelle elle s'était laissée tomber. Newt lui offrit un sourire apaisant et il se calma un peu en avisant Teresa à ses côtés. La jeune femme sortit les billets de sa poche et les posa nonchalamment sur la table, sans un mot de plus. Newt s'en saisit avant qu'il ne suive la danse douce et rafraichissante de la brise de printemps. Il lut les indications sur les morceaux de papiers. Ces billets étaient valables pour le jour même, à quatorze heures. C'était parfait. Ils pouvaient partir au plus tôt.

Alors Newt leur murmura qu'ils allaient s'acheter de quoi manger avant de partir. Il était déjà presque midi et, même s'il se doutait que Thomas devait avoir l'estomac noué autant que lui, il était important qu'ils aient un maximum d'énergie. Ils se mirent en route, le long de la voie principale, Teresa et Newt encadrant Thomas. Tous deux sondaient la ville du regard, à la recherche de potentiels gêneurs. Thomas, entre eux, glissa sa main dans celle de Newt dans un geste guidé par l'habitude. Newt ne releva pas ce geste et garda son étonnement pour lui. Il ne put cependant s'empêcher de se poser des questions qu'il ne formula pas à voix haute en voyant que le brun ne pouvait s'empêcher de regarder partout à la fois. Il était inquiet, un rien lui faisait peur. Il avait sursauté quand un chien s'était mis à aboyer et il s'était pressé un peu plus contre Newt quand un vélo s'était approché en sens inverse. Newt lui avait simplement serré doucement la main pour le rassurer. 

" Il restait cinq places de dernière minute, on a de la chance. commenta Teresa. Celui là part depuis le vieux port par contre. C'est un petit ferry, y aura pas beaucoup de monde. Facile à surveiller."

Ces nouvelles informations brisèrent le silence d'une drôle de manière mais Newt approuva silencieusement. Teresa avait parfaitement appréhendé la situation. Il offrit un sourire à Thomas qui ne savait pas vraiment comment prendre la nouvelle. Le brun se força à lui sourire en retour, peu convaincu. Il était tout crispé et Newt se promit que, une fois que la situation serait plus calme, il lui offrirait un massage pour défaire tous les nœuds de ses muscles.

Ils marchèrent en direction du vieux port, Newt et Teresa surveillant leurs arrières. Au bout de quelques minutes à slalomer dans les rues de la ville guidés par Teresa, ils trouvèrent une boulangerie. Personne ne semblait les prendre en filature alors ils se détendirent légèrement, gardant tout de même un œil avisé sur leur environnement. Teresa semblait étonnamment bien connaître l'endroit. Newt s'en félicita car il se sentait légèrement perdu. Il n'avait aucune idée d'où est-ce qu'ils étaient exactement et par où ils devaient passer pour rejoindre le port. Mais ce n'est pas ce qui inquiétait Teresa. Elle se contenta de rentrer dans la boulangerie, comme si tout cela n'était rien de plus qu'une sortie entre amis. 

Elle ressortit rapidement, un sandwich chacun dans ses mains. Ils les déballèrent en continuant de marcher. Ils se détendirent de plus en plus car visiblement, ils n'étaient pas suivis. Thomas qui, jusque là avait eu l'appétit coupé dévora son repas. Ils n'avaient rien eu à manger depuis la veille au soir et ils se devaient de garder des forces. Newt mangea avec un peu plus de réserve. L'adrénaline lui coupait l'appétit. Teresa continuait de les guider, prenant de temps en temps une bouchée de son repas avec nonchalance. Personne ne pouvait se douter qu'ils fuyaient un tueur en réalité. 

"Tu viens souvent ici ? interrogea Newt."

La jeune femme se retourna vers lui, comprenant qu'il voulait faire la conversation afin de détendre au maximum l'atmosphère. Thomas releva la tête de son sandwich presque fini et sembla intéressé par ce qu'il se disait. La brune offrit un sourire en coin à son ami.