22 mars - autoroute A10
Thomas perdit une nouvelle fois des couleurs. Le cœur de Newt se serra à nouveau mais il ne fut pas plus surpris que ça. Il était déjà fatigué de se battre contre Thomas, de recevoir tout le poids de ses erreurs dans la figure alors qu'ils fuyaient un danger. Il était las de tout ça et il s'apprêta à accueillir la réaction de Thomas immobile dans son siège et le regard fixé sur la ligne droite devant eux. Cependant quand il entendit le rire de son fiancé s'élever dans l'habitacle, il jeta un regard surpris sur lui. Thomas riait aux éclats. Son rire était étrange, pas naturel, et il arracha un frisson à Newt. Il lui lançait des regards inquiets tout en tentant de rester concentré sur la route. Le brun se tordait de rire. Il était pris dans un fou rire intense qui laissa Newt confus.
Le rire sans joie de Thomas était rempli de nervosité et les larmes de rires qui coulaient sur ses joues se muèrent rapidement en chagrin. Thomas passa du rire hystérique à de gros sanglots sans transition et Newt se demanda ce qu'il devait faire. Il le regardait par intermittence. Après en, il avait peur de sa réaction. L'incompréhension envahissait son être et le rendait impuissant. Thomas se recroquevilla sur son siège et se mit à pleurer sans retenu. Il n'essayait même pas d'essuyer ses larmes et ses sanglots remplissaient l'habitacle. Newt se sentit contaminer par sa tristesse. Il n'avait jamais vu Thomas si triste. Il se sentait désarmé face à tant de chagrin. Une de ses larmes coula sur sa joue et il l'essuya vivement. S'il n'avait pas été au volant, peut-être se serait il laissé aller à la manière de Thomas.
Cherchant un peu de réconfort et voulant en donner, il posa doucement sa main sur la cuisse de Thomas et la serra délicatement. Il frotta son pouce sur le tissu de son pantalon alors que le corps de son fiancé était secoué de spasme. Le contact de Thomas sous sa paume le rasséréna un peu. Il se concentra également sur sa bague de fiançailles, source de réconfort. Mais cette douce sensation ne dura que quelques courtes secondes.
Thomas sembla brusquement se rendre compte de sa main sur sa cuisse et la repoussa violemment. Newt sursauta alors que son fiancé venait de percer sa bulle de sérénité. Il fit un léger écart sur la route, le cœur battant avant de se réaligner. Thomas l'observait entre ses larmes avec toute la crainte et tristesse qu'il ressentait. Newt vit clairement la blessure que sa trahison avait ouverte chez Thomas à travers ses yeux mouillés de larmes.
« Me touches pas ! hurla Thomas. »
Newt suspendit tous ses gestes pendant quelques secondes. Il faisait des allers retours visuels entre Thomas et la route, les yeux emplis de larmes. Il s'efforçait de n'en verser aucune, il ne pouvait pas pleurer dans un moment pareil. Mais la réaction de Thomas était violente et douloureuse. Elle lui fit du mal, l'idée qu'il le rejette était insupportable. Il l'avait blessé, déçu, et maintenant il s'en voulait horriblement. Il garda son calme cependant, se forçant à inspirer fortement et à expirer lentement. Il fit selon le vœu de Thomas et attendit qu'il se calme seul.
Rapidement, il n'y eut plus que le bruit des sanglots de Thomas dans la voiture. Les yeux embués de Newt l'empêchaient de voir la route nettement et il essuya ses yeux à plusieurs reprises. Il jeta à nouveau un coup d'œil dan le rétroviseur arrière par réflexe. Rien n'attira son attention. Il reposa alors son attention sur Thomas. Il s'en voulait énormément de l'avoir mis dans cet état. Il pleurait à chaudes larmes et semblait profondément blessé. Sa culpabilité augmenta en flèche à cette vision.
Du coin de l'œil, il vit Thomas s'agiter et il risqua un regard vers lui. Il se grattait les poignets nerveusement. Sa peau était déjà rouge vif. Il devait se faire mal. Ses ongles égratignaient douloureusement sa peau, évacuant tous les sentiments qu'il ne pouvait pas maîtriser ainsi. Il était toujours secoué de sanglots et ses larmes tombaient sur ses genoux. Il continuait de pleurer tout en se grattant furieusement. Newt savait qu'il faisait ça quand la situation lui échappait, quand il avait le trac avant une réunion importante ou quand il stressait à propos de la signature d'un contrat. C'était un tic nerveux. Mais jamais il ne l'avait vu l'exécuter avec tant de violence. Il l'avait toujours vu se gratter discrètement le poignet sans jamais laisser de marques et pourtant cette fois, il semblait pouvoir se gratter jusqu'au sang.
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Dernier contrat
أدب الهواةQuand Janson perd tout ce qu'il possède, sa fureur lui fait prendre des décisions radicales. C'est pourquoi Thomas, un honnête homme d'affaire, se retrouve avec une cible tracée dans son dos. Et qui est chargé d'en cribler le centre de balles ? Son...