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25 mars - gare de Marseille

Lorsque le train s'arrêta à Marseille, un soupire échappa à Newt. Thomas était réveillé à ses côté et lui jeta un rapide regard. Teresa émergeait tout juste d'une longue sieste qui semblait pourtant nécessaire. Newt n'était pas rassuré. Dans le train, personne ne semblait menaçant. Les personnes montantes et descendantes ne s'intéressaient pas à eux. Ils étaient en sécurité finalement. Mais maintenant qu'ils devaient descendre dans une grande ville comme Marseille, les choses allaient se corser. Il n'était pas pressé de se retrouver parmi cette foule de gens. Il ne pourrait jamais surveiller tout le monde à la fois. C'est maintenant qu'ils étaient vulnérables.

Ils attendirent tranquillement que le plus gros des passagers s'en aille. Thomas jetait des regards anxieux à Newt et Teresa. Les deux amis étaient concentrés mais Newt remarqua tout de même les doigts du brun se faufilant sur son poignet et le grattant nerveusement.Quand Newt se leva, Thomas le suivit précipitamment et Teresa ferma la marche. Ils n'avaient pas de bagages, juste le nécessaire dans leurs poches de manteau. Chacun d'eux était alerte, ils connaissaient tous les enjeux. Thomas, qui n'était pas familier de ce genre de situation, avait cependant rapidement appris qu'il avait tout intérêt à rester tout près de Newt. Le blond le lui avait suffisamment démontré en peu de temps. Teresa comme Newt avait ses mains dans ses poches, prête à sortir son arme au moindre soucis. Ils étaient tendus et leurs yeux se posaient partout, sur tous les visages, analysant les moindres gestes des autres passagers.

Finalement Newt posa le premier le pied sur le quai et prit le temps de survoler rapidement la foule du regard. L'endroit était vaste et les rayons du soleil qui se glissaient par les ouvertures décoraient l'endroit de taches de lumière qui attirait le regard. Mais les yeux entraînés de Newt ne se firent pas avoir et explorèrent également les coins d'ombre. Son regard s'attarda sur deux hommes avec des lunettes de soleil debout dans le fond mais rapidement ces hommes ouvrirent les bras pour accueillir quelqu'un d'autre. Personne d'autres ne lui sembla réellement suspect alors il attrapa le bras de Thomas et le tira à sa suite. Le brun ne protesta pas, marchant vite aux côtés de Newt, Teresa sur leurs talons. Ils sortirent de la gare en silence. Ils se faufilèrent dans la foule sans se faire remarquer, leurs pieds martelant le béton lisse du sol. Ils purent sortir sur le parvis de la gare et inspirer un peu d'air frais. L'air du mois de mars se déposa sur leur visage dans une caresse agréable qui ne les détendit cependant pas. La foule bruissait autour d'eux et une odeur de pot d'échappement flottait dans l'air. Des taxis défilaient et des bus quittaient la gare routière non loin à un rythme effréné, faisant résonner à leurs oreilles une symphonie de bruit de moteur, de klaxon et de crissement de frein. La ville était vivante et se mouvait autour d'eux avec empressement. Mais il n'avait pas le temps de s'attarder sur la beauté de l'endroit ni même de profiter des chauds rayons du soleil sur leurs peaux. Ils devaient partir et s'éloigner de cette foule le plus rapidement possible. Alors Newt s'élança, un peu à l'aveugle. Il n'était venu qu'une fois ici pour accompagner Thomas dans son travail, il ne connaissait pas bien la ville. Il fallait improvisé. Newt les entraîna alors dans des pas rapides vers un bus de ligne à destination du port. Il fallait qu'ils retrouvent Minho. Il était leur dernier soutien. Après ça, ni Newt ni Teresa ne saurait vers qui se reposer.

Il paya le voyage en bus pour eux trois. Le véhicule s'avéra plein et Newt analysa chaque personne présente avec attention. Mais tous semblaient être des voyageurs ordinaires, se rendant au travail, des mères avec des enfants et même quelques écoliers bien que l'heure d'aller en cours soit dépassée. Personne ne leva les yeux sur eux. Il régnait dans le bus cette ambiance propre aux transports en commun. Les gens fuyaient les contacts visuels, personne ne se parlaient. Il resta tout de même vigilant en leur trouvant deux places assises sur des sièges dont les couleurs criardes juraient avec le fond bleu roi. Il laissa Teresa et Thomas s'asseoir et resta debout, accroché à la barre. Un homme rentra à leur suite, semblant essoufflé. Il fouilla le bus du regard et s'arrêta sur Newt. Leurs regards se croisèrent et le blond fronça d'avantage les sourcils. Son poing se crispa autour de son arme, prêt à la sortir au moindre problème. Il ne reconnaissait pas l'homme. Il était grand, la peau noire et le crane rasé. Il toisa Newt un moment tout en payant son billet. Puis il le lâcha des yeux et vint s'asseoir avec nonchalance à une place libre. Il ne sembla plus leur prêter attention mais Newt ne s'y perdit pas. Il jeta un œil à Teresa.

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