Page 22

117 11 8
                                    

26 mars - Quelque part dans le massif corse

Newt avait besoin de réfléchir, d'un peu de calme. Son regard se posa sur le jardin de Minho. Il avait aperçu une annexe depuis la maison quand il avait fait son tour. La maison était en fait un ancien corps de ferme restauré par les soins de son propriétaire actuel. Il avait pu voir un bâtiment tout en long, surement une ancienne étable, propre et droite. Elle devait servir de débarras à Minho. Le reste des autres bâtiments tombaient lentement en ruine. Ils avaient du représenter beaucoup trop de travaux pour que Minho se décide à les remettre sur pied. Il fallait qu'il aille faire un tour pour réfléchir, s'éloigner de la tension régnant sur ses compagnons et examiner l'annexe de Minho, voir si elle ne présentait aucuns dangers. 

" On a intérêt à se barrer vite fait. commenta Teresa. "

Newt hocha gravement la tête alors que Thomas semblait plus perdu et nerveux que jamais. Il semblait avoir besoin d'un peu de réconfort, d'un peu de stabilité. Mais Newt ne put lui offrir ni l'un ni l'autre. Il n'avait plus envie de lui mentir sur l'état de leur situation. 

" Mais non ! s'écria Minho. Vous pouvez bien rester un peu ! Ils savent pas où vous êtes ! Reposez vous, vous êtes épuisés ! "

Il avait prononcé ces mots avec une insistance troublante. Newt fronça les sourcils en le regardant dessiner une fausse moue plaintive sur son visage. Minho agissait vraiment bizarrement. Il n'aimait pas ça. 

" Ouais, c'est ce que je leur ai dit aussi quand ils se sont pointés chez moi. ricana amèrement Teresa. "

Elle ne semblait pas avoir remarqué l'insistance de Minho ni même ses faux yeux suppliants. Il ne savait pas ce qu'il se passait mais il trouvait que ça sentait mauvais. Il avait besoin de s'éloigner d'eux quelques secondes, le temps de remettre de l'ordre dans son esprit. Il se releva, enfouissant sa main dans sa poche où se trouvait son arme. Il la prit en main sans la sortir pour autant et s'éloigna. 

" Tess, reste avec Thomas s'te plaît. "

La jeune femme ne put que hocher la tête alors qu'il sortait dans le jardin. Il échangea un regard avec Thomas. Il s'efforça de soutenir les yeux d'ambres avec force, de lui transmettre à travers ce regard un peu de courage et d'espoir. Il sembla plutôt bien réussir puisque le brun lui offrit un demi sourire inquiet. Il accrocha le temps d'une seconde le regard préoccupé de Minho avant de se retrouver à l'extérieur. Il ne put se demander pourquoi il avait aperçu cette lueur d'inquiétude dans les yeux noirs de leur hôte. Était ce de le voir sortir ou de les savoir bientôt parti ? Il ne réussi pas à répondre à cette question et préféra la mettre de côté tandis qu'il poussait la porte de l'annexe. 

Le bâtiment était plus sombre que la maison de Minho. Il était tout en longueur et les anciens box servant à loger les animaux confirma à Newt qu'il se trouvait effectivement dans une ancienne étable. Il n'y avait simplement pas trace d'animaux, juste des outils, des armes et des équipements en tout genre rangés dans les compartiments. A première vue, tout était normal. Mais Newt avait appris à se méfier au fil de ses différentes missions. Il savait que la première impression n'était pas toujours la bonne et qu'un endroit pareil pouvait réserver quelques surprises. 

Il fit alors le tour du bâtiment. Le bruit de ses pas se retrouvait atténué par la charpente de bois et le mur de pierres. Seules deux fenêtres suffisaient à apporter de la lumière à l'endroit. Il examina les quelques box, resta admiratif devant les armes diverses et variées de Minho et se servit même dans ses réserves de balles. Il avait l'intuition que les munitions allaient lui être utiles pour les jours à venir. L'endroit ressemblait à une réserve d'armes des plus banales. Il avait cessé de s'inquiéter au fur et à mesure de son examen. Il voulut tout de même aller au bout de la bâtisse, on ne savait jamais. Et il fit bien car ce qu'il y découvrit éveilla à nouveau sa méfiance. Dans le dernier box, il y avait un simple matelas posé sur le sol. Il était recouvert d'une couverture en partie défaite et de deux oreillers enfoncés. Newt regarda rapidement autour de lui. Il était seul et pourtant ces indices laissaient supposer qu'il ne l'était pas. Il tâta le matelas du bout des doigts. Il n'y avait pas trace de chaleur. Il ne sut dire si l'objet était là depuis un moment ou pas, s'il avait servi récemment ou non. Il s'intéressa ensuite à l'oreiller, son arme prête à servir dans son poing. Il ramassa sur le tissu un cheveu blond, d'une teinte différente des siens. Il le porta à la lumière, l'examinant dans le contre jour de la fenêtre. Le cheveu s'illumina alors de reflet roux. Newt fronça les sourcils, peu sûr. Il ne sut dire depuis combien de temps ce matelas était ici, s'il était occupé et si tel était le cas, pourquoi l'habitant n'avait pas eut le droit à une des nombreuses autres chambres de la maison comme eux. 

Dernier contratOù les histoires vivent. Découvrez maintenant