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22 mars - un motel en Auvergne

Newt poussa la porte alors que Thomas à ses côtés semblait nerveux et il entra dans la pièce. La chambre aurait dû être plongée dans la pénombre mais elle ne l'était pas. Dans un coin, sur la table de nuit à droite du lit deux places, la lampe de chevet était allumée, dévoilant ainsi une petite chambre coquette. Il n'y avait qu'un lit, un fauteuil, une armoire et une porte menant très certainement à la salle de bain. Le lit semblait moelleux et le parquet foncé sous leurs pieds contrastait avec la blancheur des draps. La baie vitrée était ouverte sur la terrasse. Les rideaux pourpres volaient légèrement sous l'effet de la brise. Une silhouette se tenait assise dans un fauteuil, les jambes croisées. C'était des jambes longues et blanches, aux chevilles fines et aux pieds rangés dans des baskets montantes aux motifs farfelus pleins de couleurs. En apercevant la présence étrangère, Thomas se figea et par instinct, attrapa le bras de Newt. Le blond ne dit rien mais lui offrit un sourire rassurant, sa main se posant par dessus la sienne. Il lui faisait un peu confiance finalement.

Sans hésiter, il sortit sur la terrasse. Il se retrouva les pieds dans l'herbe. L'établissement étant acculé à la montagne, le premier étage possédait un jardin aux odeurs de fleurs. Une jeune femme se tenait assise nonchalamment dans un fauteuil en osier. Sa longue chevelure brune était retenue par un bandeau plein de couleurs. Elle avait une tresse brésilienne bleue d'un côté et des plumes de l'autre. Elle était habillée d'un short brodé de fleurs de toutes les couleurs et son top bleu à bretelle semblait un peu léger pour la saison. Mais elle ne semblait pas avoir froid. Elle était en train de fumer une cigarette améliorée et Thomas fronça le nez. Newt, lui, souriait franchement. Il semblait heureux de la revoir. Ça ne plut pas à Thomas qui jeta un regard méfiant à la jeune femme.

« Salut Tess !

— Ça fait un baille crevette. »

Elle avait un sourire en coin plein de moquerie et prit Newt dans ses bras en guise de salut. Le blond était heureux de la retrouver. Il n'avait pas beaucoup d'amis et Teresa était la plus fidèle qu'il connaisse. En peu de temps il s'était attaché à elle et même si ils ne se voyaient pas souvent, il savait qu'il pouvait compter sur elle et inversement. Il fut donc heureux de retrouver son étreinte surtout après autant d'épreuves. Il se sentit en sécurité et il eut envie de laisser aller toutes les émotions qu'il retenait prisonnières depuis déjà trop de temps. Mais il ne pouvait pas se le permettre maintenant. Il se contenta de prolonger leur étreinte un peu plus longtemps, le temps d'avoir un maximum de réconfort. C'est Thomas qui les coupa dans leurs retrouvailles en se raclant la gorge.

Newt lui lança un regard coupable alors que Thomas lui jetait un regard mauvais, jaloux. Le brun était tendu et observait de haut en bas Teresa, une forme de mépris dans ses yeux. Newt ne put empêcher une douce chaleur d'envahir son cœur en constatant la jalousie de Thomas. Il tenait encore à lui.

« Il est pas commode ton gars, là. commenta Teresa en tirant sur son joint. »

Thomas lui lança un regard mauvais alors que Newt haussait les épaules.

« Excuses le, on a été sur les nerfs toute la journée, on est fatigué. »

Teresa ne se détourna pas et jaugea Thomas du regard, l'œil curieux.

« Tendu mais mignon. commenta-t-elle. Tu devrais tirer une taffe. »

Thomas regarda le joint qu'elle lui tendait d'un mauvais œil. Il repoussa la main de Teresa en lui lançant un regard dur. Newt fixait Teresa avec un brin d'amusement dans le regard. Teresa haussa les épaules et elle lui tourna le dos, tirant une dernière fois sur son joint avant de l'écraser au sol. Newt et Thomas échangèrent un regard dans lequel le brun confia au blond qu'il n'aimait guère cette femme pour le moment. Newt soupira discrètement. Thomas avait intérêt à ne pas faire de vague.

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