25 mars - Quelque part dans le massif corse
La chambre était plongé dans le noir de la nuit. Newt se tenait allongé dans le lit, nu, tout comme Thomas face à lui. Ils s'observaient silencieusement. Ils ne souriaient pas, ils avaient l'air pensifs. Newt ne parvenait pas à savoir s'ils avaient bien fait, si Thomas regrettait. Le brun s'était fermé sur lui même, il se contentait de l'observer sans rien faire, sans rien dire. Et Newt ne pouvait rien faire d'autre que de l'observer en retour. Il avait affreusement besoin de parler pourtant. Car si ses questions s'étaient tues lorsqu'ils avaient fait l'amour, elles étaient de retour, plus nombreuses et plus envahissantes. Et le silence calme de la chambre étreignait ses doutes et les renforçaient.
Thomas esquissa enfin un geste. Il resta allongé face à lui, la tête callée dans le creux de son coude. Son autre main se souleva avec lenteur. Newt l'observa voyager grâce à la clarté de la nuit. Il la regarda se déplacer lentement pour annihiler l'espace entre eux et venir se poser tout doucement sur son épaule dénudée. Il traça une forme du bout des doigts et Newt sut immédiatement ce qu'il faisait. Il retraçait les contours d'une cicatrice. Il avait reçu une balle à cet endroit il y a plusieurs années.
" Comment j'ai pu ne rien voir... souffla Thomas."
Newt ne répondit rien. Il se sentait coupable et l'amertume dans les propos de son amant ne présageait rien de bon. Il préféra rester silencieux, sentant tout de même son cœur s'emballer. Il sentait qu'il allait se produire quelque chose cette nuit et pour une fois, cela n'avait rien à voir avec Janson, le contrat qu'il avait signé et leur départ précipité. Il allait être question de leur relation. Il se sentait nerveux.
" Tu as dû te dire que je me fichais bien de toi... Je suis vraiment naze comme petit ami. "
Ces paroles amères dans la bouche de Thomas lui firent du mal. Il n'avait pas pensé un instant une chose pareille. Il était bien trop occupé à le préserver de ses activités illégales pour se soucier de cela. Il secoua la tête contre son oreiller. Comment pouvait il croire qu'il avait pu penser cela ?
" Raconte pas n'importe quoi Tommy. "
Le brun ne répondit pas. Il resta immobile, caressant encore avec douceur cette cicatrice sur son épaule. Le temps resta suspendu entre eux. Thomas se contentait de l'observer dans le noir, ses yeux brillants délicatement à la lueur de la nuit. Son regard était fixé sur sa cicatrice. Sa peau n'en était que plus blanche avec cette faible lueur et ses grains de beauté ressortaient vivement. Il avait cette expression neutre sur le visage, il semblait se remettre en question. Newt ne sut dire si c'était bon ou mauvais signe.
" Montre moi les autres. "
Ce n'était qu'un murmure. Si la construction de la phrase impliquait un ordre, elle ressemblait plus à une supplique contenue. Newt resta immobile un instant, appréciant la douceur de sa voix et comprenant à quel point il devait être perdu. Il avait besoin de remettre de l'ordre dans ses pensées et si pour ça, il avait besoin de connaître chaque impact des balles qu'il avait reçu, il voulait bien les lui montrer. Il se redressa alors lentement et se tourna vers la table de chevet. Il alluma la lumière. La lueur jaune et tamisée de la petite lampe les fit tout de même cligner des yeux. Newt repoussa doucement les couvertures et se tint assis devant Thomas, sans plus de barrière à sa nudité. Thomas se releva, la couverture toujours sur les genoux. Newt prit simplement sa main. Elle était chaude et douce dans la sienne. C'était un poids réconfortant qu'il mena à la cicatrice sur son épaule. Il n'y resta pas longtemps, celle là Thomas l'avait bien vu. Il la fit descendre en des gestes doux le long de son bras. Il s'arrêta au milieu de son avant bras. Un petit rond plus blanc que le reste de la peau se dessinait à cet endroit. Thomas le caressa du bout des doigts.
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Dernier contrat
FanfictionQuand Janson perd tout ce qu'il possède, sa fureur lui fait prendre des décisions radicales. C'est pourquoi Thomas, un honnête homme d'affaire, se retrouve avec une cible tracée dans son dos. Et qui est chargé d'en cribler le centre de balles ? Son...