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Ils avaient effectué la route Monaco/Paris d'une traite. C'est Newt qui avait conduit la voiture de collection du père de Thomas qui se trouvait au garage de la villa. Il avait empêché le brun de le faire, il était trop en colère, trop fébrile pour ne pas causer d'accidents. Le trajet s'était fait dans un silence tendu. 

Finalement ils s'étaient garés devant l'immeuble des parents de Thomas dans le seizième arrondissement de Paris. Newt avait passé l'entièreté du trajet à chercher une solution et il savait que Teresa en avait fait de même après avoir exposé la situation à Minho. Il ne s'attendait pas à une solution miracle mais il espérait au moins qu'ils aient une petite idée. Mais quand il se retourna sur la banquette arrière pour lancer un regard plein d'espoir vers la jeune femme, il avait compris qu'elle n'avait pas plus d'idées que lui. Thomas à ses côtés était si tendu qu'il n'avait plus aucun contrôle sur ses tics nerveux. Il agitait la jambe dans un tic nerveux et se grattait le poignet avec force. Il était toujours aussi tremblant, Newt ne l'avait jamais vu dans cet état. Il semblait capable de faire tout et n'importe quoi et le blond s'attendait à devoir bondir hors de la voiture pour le rattraper avant qu'il ne fasse une bêtise. 

" Bon on fait quoi ? s'agaça Thomas. "

Sa voix était aussi tremblante que lui. Newt le dévisagea un instant, désemparé. C'était une question à laquelle il n'avait pas de réponse à offrir. Il finit par soupirer en secouant la tête. Il avait sorti son arme sur ses genoux, très peu confiant. Il retourna son attention sur l'extérieur surveillant chaque passant, chaque voiture. Thomas souffla, agacé par l'inaction. Il posa sa main sur la poignée de la portière et l'ouvrit. S'attendant à ce qu'il agisse ainsi, Newt réagit immédiatement. Il lui attrapa le bras et le tira à l'intérieur. Dans son élan, Thomas tira sur la portière qu'il tenait toujours en main et la referma. Elle calqua sèchement. Le brun se retourna vers lui, furieux. Newt le coupa avant qu'il ne s'énerve. 

" Tu ne vas nulle part." articula-t-il. 

Son ton était sans appel. Thomas le foudroya du regard, franchement mécontent qu'il lui donne des ordres alors qu'il ne rêvait que d'agir. Il se ratatina dans son siège, recommençant à s'agiter de tic nerveux. Newt prit le temps de bien réfléchir. Il avait une idée finalement. Mais il était quasiment sûr que ce ne serait rien de plus qu'une tentative désespérée. 

" J'y vais. " annonça-t-il simplement.

Il s'apprêta à ouvrir sa portière quand Teresa l'arrêta, une main sur l'épaule. 

" Wowowow ! Tu vas faire quoi au juste ? Je te laisse pas partir tout seul !

— Janson voulait me voir moi avec son fric. J'y vais. Allez pas vous mettre en danger.

— Et tu vas faire quoi ? T'as même plus son fric. "

Newt haussa les épaules. A vrai dire, il n'en avait aucune idée. Il se disait qu'il allait improviser, qu'il allait s'en sortir, comme toujours. Il s'était toujours bien débrouiller jusque là, il avait une bonne étoile. Il avait juste à prier pour qu'elle ne le lâche pas. Mais Teresa n'allait pas parier là dessus, il le vit dans le fond de ses yeux bleus. Elle ne le lâcha pas. Au contraire, elle affirma sa prise sur son épaule. 

" Laisse moi y aller Tess. C'est à cause de moi que vous êtes tous dans la merde aujourd'hui. Laisse moi arranger tout ça. "

Il était convaincu qu'il était responsable de leur fuite à tous. Il avait besoin de faire quelque chose pour se racheter. Mais Teresa n'était pas du tout en accord avec cette idée. 

" Ecoute Newt, comme tu l'as dit on est ensemble dans cette merde. Je te laisserai pas y aller tout seul. "

Il plongea un long moment dans ses yeux bleus, plongé dans ses pensées. Il cherchait une faille, quelque chose pour la convaincre de le laisser y aller tout seul. Mais il vit combien elle était déterminée à se battre à ses côtés. Il sut qu'il ne pourrait pas se débarrasser d'elle si facilement. D'un côté, ça l'agaça. Il ne voulait pas qu'elle se mette en danger plus qu'elle ne l'avait déjà était. D'un autre côté, il se sentit soutenu. Il sentit un frisson de chaleur agréable descendre le long de son corps alors qu'il constatait combien son amitié avec la jeune femme était forte. Il abandonna alors et l'autorisa à venir avec lui d'un mouvement de tête silencieux. 

Dernier contratOù les histoires vivent. Découvrez maintenant