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22 mars  - La chaise Dieu

Lorsque Teresa les fit rentrer dans la petite maison, l'atmosphère saisit Newt avec rapidité. La pièce dans laquelle ils se trouvaient, leurs bagages dans les mains, devaient être le salon. Les canapés et le fauteuils étaient couverts de plaids colorés et aux motifs apaisants. Des guirlandes de plumes descendaient du plafond. Un vieux buffet de bois massif semblait contenir la vaisselle contre un mur. Des cadres photo étaient accrochés sans logiques sur les murs bleus. Le tapis aux fils de laine paraissait presque aussi accueillant que les canapés. Cette pièce était synonyme de sérénité et de bien être. Elle reflétait tout à fait Teresa pensa-t-il.

« Faites comme chez vous les mecs. déclara cette dernière en passant devant eux. »

Le cerveau fatigué de Newt ne réussit qu'à lui faire hocher la tête. Il n'avait pas besoin de réfléchir pour savoir que tout ce qu'il souhaitait c'était un ventre plein et un bon lit. Il sentait qu'il pouvait s'endormir instantanément tant ses paupières étaient lourdes de sommeil. Il se tourna vers Thomas à ses côtés et le brun ne lui sembla pas plus en forme que lui. Il semblait tout aussi exténué, tout aussi abîmé par ce qu'ils avaient vécu en si peu de temps. Il se força à se détourner de lui et se dirigea vers la pièce sur laquelle donnait le salon dans laquelle Teresa avait disparu. Il trouva la jeune femme affairée dans la cuisine spacieuse, tout aussi exotique que le salon.

« Hum... Tess ? »

La jeune femme se retourna vers lui, un morceau de gâteau dans la bouche.

« Elles sont où tes chambres ? »

La jeune femme lui répondit la bouche pleine sans aucune gêne en lui désignant la porte dans un coin de la cuisine.

« J'ai qu'une chambre d'ami par contre. »

Newt déchanta. Il rêvait d'un bond lit mais Thomas n'accepterait jamais de dormir dans le même lit que lui après une journée pareille. Il sentit la déchirure de son cœur le brûler douloureusement alors qu'il n'avait pas dormi hors du lit conjugal depuis qu'il avait emménagé chez Thomas cinq ans auparavant.

« Mais je suppose que tu veux dormir dans la même chambre que lui. Histoire de veiller sur lui. »

Newt hocha tristement la tête.

« Je préférerai mais il acceptera jamais. »

Teresa ne répondit pas et resta pensive un moment. Newt étouffa un bâillement. Il pensa tristement qu'il n'arriverait jamais à dormir convenablement sans la compagnie de Thomas. Quand il partait en voyage d'affaire, il laissait toujours une place vide et inconfortable à ses côtés. Il n'était jamais parvenu à s'y faire. Il lui manquait quelque chose, une présence, une chaleur qui lui permettrait de plonger dans le royaume des rêves. Alors après leur séparation en début d'après midi, il se voyait incapable de fermer les yeux. Teresa posa un regard compréhensif sur lui et elle prit une autre bouchée de son gâteau avant de se tourner vers le salon où se tenait toujours Thomas.

« Hé Tom ! cria Teresa. »

Newt rentra la tête dans les épaules alors que le nom du brun résonnait douloureusement sous son crâne fatigué. Il entendit Thomas grommeler depuis le salon avant que des pas traînants ne se rapprochent d'eux. Sa silhouette s'arrêta dans l'encadrement, l'expression fatiguée et quelque peu agacé qu'on lui crie ainsi après. Surtout si cette personne était Teresa.

« Quoi ? râla-t-il.

— Tu dors dans la chambre d'ami. dit-elle en désignant la porte qu'elle avait déjà montré à Newt. La crevette va dormir sur le matelas gonflable dans la même pièce et c'est pas négociable ! »

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