Dernier contrat

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Quelques jours plus tard, Newt et Thomas, de retour dans leur appartement avec Teresa à leur côté fixaient la télé. L'ambiance était grave et lourde, silencieuse. Thomas, le bras en écharpe, avait les lèvres pincées tandis que Teresa gardait sa main crispée sur l'armature de son fauteuil. L'affaire dont ils étaient les sujets faisait les gros titres et le procès, qui venait juste de s'ouvrir, ne faisait qu'attirer un peu plus l'attention sur eux.

Mais ce qui intéressait surtout Newt, Thomas et Teresa, c'était les images et les commentaires accompagnant la récente arrestation de Janson. Il fuyait les services de police depuis plusieurs jours déjà et de gros moyens avaient été déployés pour le retrouver après la violente altercation dans l'appartement des parents de Thomas. Sur les images, on le voyait calme et serein avec un léger sourire sur les lèvres alors qu'il se faisait escorter hors de l'aéroport par les policiers. Thomas, juste à côté de Newt, était incroyable tendu. Le blond se sentit lui même mal à l'aise alors que Janson regardait droit vers la caméra en riant légèrement. Ils frissonnèrent tous en silence alors que la main de Teresa trouvait son chemin jusqu'au bouton off de la télécommande de la télévision. 

Le silence revint durant de longues minutes durant lesquelles aucun d'eux ne bougea. Ils vivaient tous une étrange période de leur vie, ne sachant pas vraiment s'ils pouvaient se permettre d'enfin se détendre ou s'ils devaient encore rester sur le qui vive. Et histoire d'ajouter encore à leur malaise, les gens suivaient l'avancée des faits avec attention. Il faut dire que cette triste histoire était digne d'un roman à suspens. Les journaux s'amusaient à faire des pronostiques, savoir si oui ou non Newt n'était pas pas celui qu'il prétendait être, si oui ou non il trompait Thomas avec Teresa ou encore, si oui ou non Janson était fou. Toute cette attention attirée sur eux ne leur permettait pas de ce détendre et d'enfin reprendre leurs esprits.

Et dans le même temps, Thomas se démenait pour faire sortir Newt d'un pétrin où il s'était lui même mis. Il dépensait leurs économies sans hésiter chaque fois qu'il fallait faire taire un témoin. Son père les aidait aussi sur ce point là. Newt ne pourrait jamais remercier suffisamment son petit ami et toute sa famille. Il leur devait la liberté. Surtout qu'ils acceptaient de l'aider à se sortir d'une mauvaise passe alors qu'ils étaient eux même en très mauvaise forme. Les parents de Thomas suivaient une thérapie pour faire face au stress post-traumatique qu'ils vivaient. Ils avaient mauvaise mine et semblait vouloir à tout prix que tout se termine bientôt. Ils ne voulaient plus entendre parler de ce procès qui trainait en longueur. Ils se démenaient tant bien que mal pour que Thomas en ressorte indemne avec Newt à ses côtés. 

Mais Thomas n'était pas indemne. Il avait refusé de suivre une thérapie comme ses parents. Newt aurait pourtant préféré qu'il le fasse. Mais il était têtu, il pensait que tout disparaîtrait après le procès, qu'il irait mieux et qu'il n'aurait plus de problèmes. Il disait qu'il n'avait pas de temps à perdre avec des rendez-vous en plus. Il passait déjà suffisamment de temps à faire en sorte que le procès avance ou au bureau pour relancer son entreprise. La compagnie Edison tournait au ralenti depuis qu'il avait disparu. Il fallait remettre tout cela d'aplomb. Il s'y employait corps et âme et Newt le suspectait de fuir quelques choses, des souvenirs, des pensées invasives. Il était différent, il lui parlait moins, il était plus distant. Il avait le teint pâle et de grosses cernes sous les yeux. Newt s'inquiétait. Il savait qu'il se réveillait presque toutes les nuits. Souvent il se réveillait aussi parce qu'il entendait Thomas se débattre et respirer fort à ses côtés. Il faisait de nombreux cauchemars et Newt ne pouvait même pas l'apaiser, il refusait d'en parler. Il l'observait se calmer en observant Paris à travers leur baie vitrée, une tasse de thé fumant à la main. Et lui il ne pouvait que retourner se coucher, impuissant.