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Thomas, Teresa et Newt descendirent les marches du tribunal, un peu sonnés par cette séance. Newt n'en revenait pas, c'était terminé. Tout était terminé. C'était fini. Le soleil caressait sa peau, il était libre. Les accusations de Janson sur son métier illégal n'avaient pas suffit. Thomas l'avait trop bien couvert, leur avocat avait du talent. Il s'en était sorti. Il était libre. Il pouvait respirer l'air pollué de Paris à pleins poumons, se délecter de la caresse du soleil sur sa peau et sentir la légère brise printanière jouer dans ses cheveux. Le soulagement se distillait dans ses veines au fur et à mesure qu'il prenait conscience de la réalité. Il avait du mal à y croire. Après trois semaines de procès, ils s'en étaient sortis indemnes. Et Janson avait reçu le droit de croupir pendant vingt ans en prison pour tentative de meurtre sur la famille Edison, Teresa et lui et pour le meurtre de Minho. Il aurait pu recevoir plus si il ne possédait pas ce déséquilibre mental qui l'avait poussé à vouloir se venger. Newt sentit son sourire grandir. Ils étaient débarrassés. Ils avaient gagné. Il s'arrêta un instant au milieu des marches pour profiter du soleil et de la brise. 

Thomas se laissa tomber à ses côtés, tout tremblant. Une grande part de stress venait de le quitter. Il avait besoin d'en prendre conscience, de se détendre. Newt était avec lui, ils étaient tous vivants. Il fallait qu'il se calme. Il se força à respirer profondément, assis sur les marches, la tête entre les mains. Teresa continua sa descente sur quelques marches puis s'immobilisa. Elle resta fixe quelques instants, Newt pouvait voir qu'elle respirait fort. Et puis elle les fit tous sursauter en hurlant brusquement. 

" Dans ta face sale rat ! "

Tous les passants présents se retournèrent vers elle. Elle fulminait, les poings serrés et pourtant quand elle se retourna vers Newt, elle souriait légèrement, comme débarrassée d'un poids. Le meurtrier du père de son enfant allait passer de longues années à l'ombre et c'était bien fait.

Mais son cri de victoire avait attiré l'attention des gens sur eux et rapidement, ils furent assaillis par de nombreux journalistes qui les attendaient à la sortie du tribunal. Tous convergeaient vers eux et Newt réagit rapidement. Il attrapa Thomas par le bras et le fit se relever. Il entraîna Teresa derrière eux et s'engouffrèrent dans la voiture de Thomas. Ils n'étaient pas du tout d'humeur à répondre à leurs questions. Ils s'en allèrent sans plus de cérémonie, Newt au volant. Thomas tremblait de tous ses membres sur le siège passager. Il fut rapidement secoué de sanglots incontrôlables. C'était la pression qu'il avait accumulé durant deux longues semaines qu'il évacuait ainsi. Newt le savait mais il était tout de même inquiet. Il aurait aimé le prendre dans ses bras pour le consoler. Mais ils étaient sur la route et il ne put que poser une main réconfortante sur sa cuisse. Il caressa tendrement son jean en lui lançant régulièrement des regards inquiets. Thomas s'empara de sa main dans un geste cherchant à le rassurer et à se calmer lui-même. Il entremêla leur doigt et parvint à sourire à Newt entre ses larmes. Le blond tenta de lui rendre. 

" On peut aller au cimetière ? demanda doucement Teresa depuis la banquette arrière."

Elle semblait en proie à de violentes émotions bien qu'elle tente de les contenir de son mieux. Newt croisa son regard suppliant dans le rétroviseur intérieur et ne put qu'accéder à sa requête. Il hocha doucement la tête en changeant de cap. Ils allaient raconté la bonne nouvelle à Minho. 

Le trajet se fit dans le silence. Chacun encaissait la bonne nouvelle à son rythme, chacun prenait son temps pour comprendre que tout était fini. Ils allaient pouvoir reprendre une vie normale, en se tenant loin d'armes à feu et de balles. Plus jamais Newt ne toucherait à son arme et pour le bien de son enfant, Teresa avait fait la même promesse. Ils vivraient normalement. Teresa chercherait un travail qu'elle jugeait minable, elle n'avait aucune qualification. Newt ferait de même. Il fallait bien qu'ils vivent de quelques choses. 

Dernier contratOù les histoires vivent. Découvrez maintenant