Le Geek Ultime (2. Intertwined Destinies)

Space oddity - 5

            Nous avons traversé les ruines de ce qu'était Doss avant qu'elle ne soit réduite à cette pastille de vie où habitent les derniers survivants. La zone morte est remplie de vestiges d'une période prospère. La plupart des constructions sont en miettes ou sur le point de s'écrouler. Malgré tout, j'ai pu voir des similitudes avec ce que je connais sur Terre. J'avais déjà vu de tels paysages dans des reportages sur des pays ayant subit un conflit armé. Je me souviens des films sur la seconde guerre mondiale montrant ce qui restait des villes bombardés. Le combat qui avait ravagé Doss était une guerre civile, des dossiens contre des dossiens. Cet astre mort est une vision de l'avenir de ma planète si nous continuons à ne pas nous entendre. Les dossiens, ce peuple si puissant, n'a pas été capable de se résonner et est allé jusqu'à sa perte.

Je ne suis pas chez moi. Pourtant, s'il n'y avait pas ce ciel rouge dû à leur soleil, je m'y méprendrais. Des rues, des maisons, des commerces, des parcs... La vie sur Doss devait être florissante. Tout n'est plus que désolation.

L'épreuve avait attiré beaucoup de dossiens. Peut-être tout ceux qui reste. Joplin et moi avons voyagé dans un véhicule spatial pour que nous puissions respirer normalement. Nous avions déjà fait le constat de la nocivité de l'air de Doss sur notre organisme, je ne comptais pas revivre cette expérience. Notre moyen de transport était somme toute spartiate, il se limitait à un cube vitré sur le devant volant à quelques centimètres au dessus du sol. Autour de nous, nous pouvions voir les dossiens revêtus de leurs Aarms voler. Ça faisait un ballet de couleur. Il y en avait des bleues, des rouges, des violettes, des vertes mais une seule en or. Notre père était à la tête de cette envolée flamboyante.

Nous avons traversé ces ruines jusqu'à un stade, un peu comme celui où je suis allé voir jouer les Yankees avec Sophie. Je n'aime pas le sport mais elle m'avait persuadé en me disant que je ne pouvais pas habiter New York sans être allé au Yankee Stadium voir un match de baseball. Je ne pouvais rien lui refusé. Bien sûr, le stade des Yanks était en bien meilleur état que celui-ci. Er-Wann nous a proposé à Jop et à moi une combinaison pour nous déplacer en dehors de notre véhicule. Ma sœur a décliné la sienne en indiquant qu'elle était déjà équipée. Je me retrouvais donc affublé d'une tenue marron avec un globe sur la tête d'un autre âge, semblable à ce qu'avait les russes quand ils ont débuté la conquête spatiale. Loin d'être esthétique, elle me bridait également dans mes mouvements. Moche et encombrant, voilà deux adjectifs qualificatifs qui l'a décrivaient parfaitement. Je n'avais pas d'autres choix si je voulais respirer. N'avait-il rien de plus récent ? Celle-ci devait dater d'une époque où ils en avaient encore besoin, avant qu'ils fusionnent avec les Aarms.

On m'avait dis de prendre place au milieu du stade. Tout compte fait, il est beaucoup plus petit que le Yankee Stadium. Il est plus proche d'une arène gallo-romaine et je suis l'attraction des jeux. On m'avait donné un trident noir avec un long manche, peu pratique à manipuler. J'avais rejoins le centre du terrain en m'en servant comme d'un bâton de pèlerin pour retenir mon corps alourdi par la combinaison. On ne m'avait rien expliqué de l'épreuve qui m'attendait.

Je suis donc seul avec mon trident face à une tribune haute en couleur, brillante des reflets rouges du soleil sur toutes les armures. Je n'arrive pas à compter combien ils sont tellement il y a de monde. J'aperçois Joplin au milieu de tous ces dossiens. Malgré la distance, je peux voir son inquiétude, elle a joint ses mains en prière tout contre son cœur. Un brouhaha règne. Sur une estrade apparaît enfin le roi.

- PEUPLE DE DOSS.

Le silence se fait, preuve de l'autorité d'Er-Wann sur son peuple.

- Ce terrien est venu relever le défi des anciens. Il souhaite être notre égal et c'est ce qu'il sera si il réussi l'épreuve. Pour cela il doit prouver sa bravoure au cours d'un combat.