Over the hills and far away - 6

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            Je me suis toujours imaginé les villes extra-terrestres sur des planètes lointaines très urbanisés comme dans l'animé adapté de l'œuvre d'Ozamu Tezuka, Metropolis, lui-même inspiré du film du réalisateur autrichien Fritz Lang. Je pensais voir des buildings, des sky-routes surchargées de véhicules volants, des monorails évoluant entre les bâtiments, des robots à tous les coins de rues, des lumières, du bruit, une effervescence. Le cinéma m'avait conditionné à cette vision d'une société plus évolué que la notre, une vision futuriste basée sur la technologie où l'acier est omniprésent. Rien ne m'avait préparé à cela.

L'édifice abritant le portail menant à notre Terre ressemble beaucoup à la Géode de la cité des sciences de Paris. C'est une sphère entièrement recouverte de miroirs. C'est le seul élément un tant soit peu futuriste par ici. Elle est située au milieu de champs agricoles qui s'étendent jusqu'à la ligne d'horizon. Il n'y a rien d'autres, cette boule polie brillante et des cultures de ce qui semble être du blé, du maïs et d'autres choses que je ne connais pas. Un peu comme si, quelqu'un avait décidé de mettre un planétarium dans la Beauce. Le ciel est d'un bleu d'été et l'air est parfumé d'une odeur de printemps. Un petit paradis. Je ne epux rien reprocher à un tel panorama, j'ai quand même une petite déception que ce ne soit pas plus dépaysant. Nous sommes sur une planète très éloignée de notre berceau et malgré cela, tout ce qui nous entoure laisse penser que nous pourrions très bien être sur Terre.

J'ai beau regarder tout atour de nous, je ne vois pas d'habitations dans les environs et aucune route n'arrive jusqu'ici.

- Comment es-tu venu jusqu'ici ?

- En volant de mes propres ailes bien sûr.

Takeshi et moi nous nous regardons surpris d'une telle révélation. Les humains ont vraiment beaucoup évolué dans l'espace, ils ont acquis la capacité de voler. Un rêve qui devient réalité. C'est extraordinaire.

Joplin éclate de rire.

- Je vous fais marcher les gars. Vous auriez vu vos têtes. On aurait dit deux poissons barpolbellus dans un bocal sur la lune de Festen.

Je ne sais pas ce qu'est un barpolbellus ni où se trouve cette fameuse lune mais je suis content que ma sœur ait le sens de l'humour. Je trouve également rassurant que tout ce qui compose cette partie de l'univers ne fasse pas référence à des marques de jouets déposées sur Terre. J'ai eu peur qu'elle nous compare à des Pokémon. Joplin nous charrie mais je trouve ses réflexions bon enfant, dénuées de méchanceté. Takeshi ne semble pas du même avis. Mon ami à l'air de la trouver beaucoup moins drôle que moi.

- Ha ha ha ! T'es une comique toi, ironise Tak.

- Merci beaucoup pour ce compliment. Toi par contre, je ne trouve pas de trucs sympas à te dire. Tu ne m'inspires que le dégoût.

Mon dieu ! Elle est trash avec lui. Plus que Sophie ne l'a jamais été avec moi.

- Tu commences à me chauffer et si on me cherche on finit par me trouver, la relance mon ami.

- Si j'avais voulu te chauffer j'aurais pris une carmagol pour te cuire mais je n'en ai pas d'assez grande. Sinon ne t'inquiètes pas, on ne souhaite pas te trouver car personne ne voudrait chercher quelqu'un comme toi, même pour récurer les klamskaks des Dugongs de Tregastremek qui sont réputées impraticable. T'as l'allure d'un Bathynome de Kraskett... en plus moche.

Tak me regarde et encore une fois je suis dans l'incapacité de lui expliquer ce que viens de dire ma sœur. Tout ce que je peux en déduire c'est que ce ne doit pas être un compliment. Je ne comprends pas pourquoi Joplin est aussi agressive avec Takeshi. Nous ne connaissons pas les coutumes de cette planète, le GTO est peut-être allé trop loin avec sa technique de drague à deux balles et elle s'est sentie agressée. Je ne vois pas d'autre explication. Son arrogance lui vaut cette diatribe.

Le Geek Ultime (2. Intertwined Destinies)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant