« Un parchemin... Cet homme... Une dague...».
Je me réveille en sueur et complètement désorientée. Allongée sur un lit, une couette épaisse blanche me recouvre. Une petite bougie posée sur une petite table en bois à côté de mon lit éclaire faiblement. Je remonte mon coussin sur le dossier et m'assois en veillant à poser mon buste délicatement sur l'oreiller. Ma gorge est sèche. Mes lèvres sont gercées. Je recherche autour de moi une carafe ou un verre d'eau qu'on m'aurait laissé, mais rien. Un voile opaque me barre la vue.
— Est-ce qu'il y a quelqu'un ?
Calme plat, personne ne répond à mon appel. Je me racle la gorge et décide de me lever. Toujours habillée, je soulève ma couette et sors lentement du lit. Le parquet craque sous mon poids. Mes pieds nus se gèlent au contact du sol. Je me sens encore faible. Mes jambes sont engourdies. Je décide de me tenir sur le dossier en métal du lit pour prendre de l'élan. Je réussis à tenir debout.
J'avance un pas après l'autre et écarte le rideau pour sortir de mon cocon. La pièce est vide. Il n'y a que moi et quelques lits. Mais où suis-je ?
Je ne me souviens de rien sauf du moment où j'ai demandé à M. Steel de m'aider pour pouvoir aller me reposer. Je regarde par la fenêtre, le soleil commence à peine à se lever. Cette pièce donne sur la cour d'entrée de l'école. Les arbres sont toujours en fleurs et les carrés de verdure sont remplis de bulbes éclos. Soudain, la porte grince et s'ouvre.
Une dame entre dans la pièce avec un plateau. Elle m'accueille avec un grand sourire.
— Bonjour, Mademoiselle, bien dormi ?
— Euh... Oui.
Je piétine et m'approche d'elle. Elle me fait signe de m'asseoir sur une chaise où elle pose le plateau sur la table. Un verre d'eau, une pomme et un gâteau. Hésitante, je regarde la femme.
— Tu peux manger, c'est pour toi. Il faut reprendre des forces pour cette nouvelle journée.
— Tu as passé un jour à dormir depuis ton évanouissement dans l'amphithéâtre. M. Steel était très inquiet quand tu es arrivée ici. Heureusement, tu es réveillée et je vois que ton visage a repris des couleurs.
— Je suis où ?
Je bois une gorgée d'eau pour apaiser ma soif.
— M. Steel t'a amené à l'infirmerie pour pouvoir surveiller tes constantes vitales.
— Ah...
Je croque dans la part de gâteau nature. Je ne le trouve pas mauvais avec son léger goût de noisette. Il arrive au bon moment. Je ne comprends toujours pas ce qui s'est passé durant son cours. Certes, je sentais mon corps s'embraser, mais, aussi étrange, soit-telle, cette chaleur ne me faisait pas mal. J'avais la sensation de brûler sans subir de douleur. Le contact froid de M. Steel m'a fait réagir. Son exercice d'éveil de soi a eu un effet très bizarre. Suis-je la seule à avoir illuminée la classe comme un soleil ?
J'appréhende de retourner en cours, car tous mes camarades y compris Luna vont me poser des questions auxquelles je n'aurais pas de réponse.
L'infirmière me tend un linge propre et m'indique une vasque remplie d'eau pour que je fasse ma toilette avant de partir en classe. Avec soulagement, je constate qu'elle ne me questionne pas plus que ça. Soudainement, une conversation me traverse l'esprit. J'ai entendu des voix à côté de moi. Une discussion bien étrange à mon sujet. Ils ont dit que j'étais un mystère ?
***
C'est l'heure de retourner dans l'amphithéâtre. Je marche seule dans le couloir et arrive devant la porte. J'hésite un moment, la main levée en direction de la poignée. Mon cœur tambourine et est prêt à exploser. Des gouttes de sueur perle sur mon front. J'angoisse totalement à l'idée de devoir expliquer ce qui s'est passé à mes camarades de classe. Comment trouver une réponse que moi-même, je ne connais pas ?
VOUS LISEZ
Sang d'ébène
FantasíaCroyez-vous en votre destin ? Plongez au cœur du monde magique d'Eden, et parcourez la Terre des Nymphes, le Temple de l'Air, la Terre du feu sacré et la Terre des Gnomes. "Nul ne pourra l'atteindre, une lueur sombre coule dans ses veines. Infaillib...