Chapitre 39.2 - Le Combat final

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Je brise la chaîne qui relie mon bras droit au mur de glace. Immédiatement, ma main libre se lève vers le dôme de verre et une pluie de stalactites se met à tomber. J'observe les pointes glaçantes se diriger à la vitesse d'un éclair sur le maître des ténèbres qui les esquive avec dextérité. Remplie de fureur, je brise mon second bourreau. 

Ni une ni deux ; je porte mon second coup au niveau de ses reins avec une rafale de glace qui le propulse à trois mètres. Je brise mes dernières chaînes qui ancrent mes pieds au sol. Je cours puis me place au-dessus de lui et lui bloque les poignets l'empêchant de faire le moindre mouvement. 

Cependant, j'avais oublié les quatre soldats, dont le chef. Ils se rapprochent dangereusement de ma position si bien que je bats en retraite. Il n'y a aucun bruit dans la salle. Seuls les grognements du maître des ténèbres retentissent à mon égard demandant de m'immobiliser sur le champ. 

Je tends immédiatement les bras au sol, le faisant ainsi vibrer. Une racine de glace de plusieurs mètres de haut jaillit soudain et fonce droit sur mes adversaires. Elle se scinde en plusieurs lianes et les attrape les uns, après les autres, avec une vitesse impressionnante ne les laissant pas le temps de m'attaquer. Emprisonné, le duel contre le maître des ténèbres peut poursuivre. Il grimace et s'avance déterminé dans ma direction.

— Tu es ce qu'on appelle un parasite. Et tu sais ce qu'on leur fait ? dit-il sur un ton déplaisant. On les extermine.

Sans attendre, deux gigantesques flammes sortent de ses mains et se lancent à ma poursuite. Je n'ai pas le réflexe de l'esquiver si bien que l'un de ses fouets m'encercle à la taille. Je pousse un cri perçant. Je sens le poison brûlant m'envahir. Je peine à reprendre mes esprits, la douleur vive paralyse mes mouvements. Le maître des ténèbres profite de ma faiblesse pour courir dans ma direction en tenant fermement dans sa main droite la dague d'Athamée tout en maintenant son emprise sur moi. 

Je pousse un dernier cri d'effroi et explose toute ma force pour m'échapper du fouet de feu. Un immense souffle glacé recouvre ma peau et vient éteindre la flamme ardente qui m'opprime. 

Ni une ni deux ; j'arrive à le contrer en faisant surgir devant moi un mur de glace, mais il arrive à l'esquiver avec agilité et réussit à me toucher avec la lame à double tranchant encore baignée du sang de Timéo. Une douleur fulgurante survient sur ma taille. Une profonde entaille saigne abondamment. 

J'observe le maître des ténèbres s'approcher toujours avec ce même sourire. Mes larmes perlent sur mes joues. Ce ne sont pas des larmes de tristesse, mais de colère ! Je suis tellement faible à cet instant. Même si l'éclipse noire est terminée, je n'ai pas encore récupéré tous mes pouvoirs. Je ne peux pas laisser cet homme s'en tirer comme ça ! Je dois le vaincre !

Dans un dernier élan de courage, je me redresse en poussant un râle de douleur. Je comprime ma plaie ouverte avec mon autre main. Je m'apprête à tenter l'impossible ; et de porter mon dernier coup avec le peu d'énergie qu'il me reste. Je ne crois pas avoir vraiment le choix et je sais pertinemment que l'issue est dangereuse. 

Si je puise toute mon énergie, je risque de perdre par la même occasion ma force vitale, et par conséquent, mettre ma propre vie en danger. Mais je prends le risque. Je ferme les yeux et recentre toute mon énergie en un seul bloc. 

Je pousse un cri de rage, ouvre les yeux et explose. Mon corps n'est plus qu'une boule d'énergie qui libère un halo blanc lumineux aveuglant l'ensemble de la pièce. Le maître des ténèbres fait un pas en arrière comme effrayé pour la première fois de sa vie.

— Tes yeux ? ! Ils... ils ont changé de couleur ! s'exprime-t-il, affolé.

Je regarde le sol glacé où reflète mon visage. Mes yeux sont étrangement nuancés de bleu et piquées de taches blanches immaculées. J'ai l'impression de voir la lune se refléter à travers mes pupilles ; comme si elle avait pris possession de mon corps. Plus brillante que jamais. Mon propre regard m'aveugle et me laisse sans voix.

Sang d'ébèneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant