Chapitre 16.2 - Les Olympiades des factions

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Une semaine plus tard, nous sommes tous réunis dans l'amphithéâtre pour la nomination des élèves pour les olympiades des factions.

Je baille assise à côté de Luna sur le banc en attendant l'arrivée du directeur pour effectuer le tirage au sort. Elle m'a maintenu éveillé toute la nuit en me racontant son rapprochement avec Elios. Depuis une semaine, je passe toutes mes soirées avec M. Steel. J'ai beaucoup travaillé ma respiration pour apprendre à garder le contrôle de mon énergie intérieure. Il m'a été d'une grande aide, car je commence à ressentir tous les bienfaits un peu plus chaque jour.

Soudain, la porte d'entrée claque. Tout le monde se tait et regarde le directeur accompagner des professeurs qui descendent jusqu'à l'estrade où les urnes sont déjà posées. Mon rythme cardiaque s'affole. J'appréhende le tirage, car j'ai peur que mon prénom soit prononcé.

Mes mains se crispent et resserrent son emprise sur mon collier. Le silence règne dans la pièce. Aucune personne n'ose parler. Les urnes en pierre sont regroupées par trois sur une longue table en bois. Ça me rappelle la cérémonie du choix des factions. Les professeurs se mettent en retrait, tandis que notre directeur avance devant le pupitre.

— Bonjour à tous et à toutes ! Comme chaque année, j'organise une compétition scolaire entre les élèves de chaque faction. L'année dernière c'est la faction Pitta qui est sortie vainqueur pour une troisième fois. Je me demande si la chance va tourner en votre faveur cette année.

Il se retourne et tend ses bras en direction des urnes derrière lui.

— Nous allons maintenant procéder au tirage au sort des quatre équipes. Auggie si tu veux bien commencer par l'équipe de la faction Vayu.

Auggie surgit derrière les quatre professeurs avec un petit tabouret qu'il pose devant la table avant de monter dessus afin d'accéder aux urnes. D'une main à droite il plonge dans la première urne.

— Pour l'équipe de l'air dit-il solennellement. J'appelle Théo de première année, Ezekiel en deuxième année et pour finir Anael en troisième année.

Sur les applaudissements d'encouragement, les trois élèves descendent sur l'estrade et s'installent devant leur urne. Tous trois se dévisagent sans prendre conscience de ce qui vient de se passer. Je commence à avoir mal au ventre à cause du stress de l'attente interminable du tirage. Je croise, décroise mes doigts sans arrêt dans l'espoir que l'on entende ma prière. Je ne veux pas entendre mon nom à haute voix.

Auggie poursuit le tirage.

— Pour l'équipe de la terre, j'appelle Edouard de première année.

J'écarquille les yeux, ai-je bien entendu le prénom d'Edouard ?

Je me retourne et le vois debout prêt à descendre sur la scène pour rejoindre son équipe. Nos regards se croisent, j'entrevois de l'appréhension dans ses yeux. Lui aussi ne s'attendait pas à être sélectionné. J'espère qu'il va bien s'entendre avec son équipe.

Arrive le tour de la faction du feu. Tout le monde se tait, et, attend avec impatience, les noms des nominés, car tous appréhendent de perdre face à cette équipe surtout si le nom de Timéo ressort encore une nouvelle fois. Perdu dans mes pensées, je n'ai même pas remarqué que je fixe Timéo qui s'en est rendu compte. Instinctivement, je détourne ma tête vers l'estrade. Auggie plonge sa main dans une première urne et sort un papier.

— Pour l'équipe du feu, j'appelle Rubys de première année, Raphael en deuxième année et pour finir...

Tout le monde fixe Timéo.

— Timéo de troisième année.

Les élèves de leur faction expriment leurs joies en criant et sifflant. À les entendre, ils ont le sentiment qu'ils vont encore gagner cette année. Sauf que moi, je veux que notre faction Appa gagne, rien que pour le faire rager et lui faire ravaler sa fierté de trop. Il descend avec les membres de son équipe sur la scène et se place à côté de ses adversaires en restant de marbre. Il ne reste plus que notre groupe. Auggie s'approche de notre urne et arrive le moment que je redoute le plus. Ma poitrine se serre, mon cœur bat de plus en plus vite. Je retiens mon souffle lorsqu'il sort le papier et l'ouvre délicatement. Une goutte de sueur perle sur mon front. Je sens une douleur dans mes cuisses. Je viens d'enfoncer mes ongles sous la pression. Je les retire avant de me faire saigner et écoute Auggie se prononcer.

Sang d'ébèneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant