5 - La Meute Eclipse - Lueur Sauvage

Chapitre 10.

Laura soupira en entendant son réveille sonner et tâtonna maladroitement pour le couper. Elle marmonna une râlerie bien sentie en se souvenant qu'elle allait aujourd'hui encore devoir faire du baby-sitting avec un loup dominant grognon et qu'elle aurait donc pu s'épargner la peine de se lever aux aurores. Bien décidée à se rendormir, la jeune louve s'étira de tout son long avant de rouler de l'autre côté. Prenant une profonde inspiration elle se prépara à resombrer, mais... une odeur de musc masculin et de colère lui fit brusquement ouvrir les yeux.

Laura se retrouva nez à nez avec Locas qui la dévisageait de ses yeux marron cerclés d'or.

Un hurlement retentit et elle bondit en arrière. Mauvaise idée, le lit se déroba sous sa main et elle bascula, heurtant le sol avec fracas. Ouch. Posant les mains sur son visage, la soumise s'offrit quelque seconde de répit avant de se remettre debout. Première constatation, elle n'était pas nue. Bonne nouvelle. En revanche, Locas, qui s'était levé de l'autre côté du lit, l'était. Mauvaise nouvelle.

Laura poussa un soupire agacer, en sentant l'humiliation de la veille et la colère faire surface. Bordel, elle avait tout bien fait comment c'était-elle retrouvé dans le même lit que ce dominant borné ?

Ledit dominant ouvrit la bouche pour parler et celle de Laura prit les devants.

— Ah non ! Je te jure que si tu t'avises encore une fois de m'insulter et de me faire des reproches je vais... Je vais...

Sa colère retomba d'un bloc en réalisant qu'elle était en train de s'énerver contre un dominant furieux.

— Tu vas... ? répéta-t-il avec un air impatient.

OK, meilleure idée, la fuit !

La jeune louve se leva d'un bon maladroit, croisa ses bras sur la nuisette pas très épaisse qu'elle avait enfilés sans le regarder.

— Je vais aller prendre une douche, marmonna-t-elle en s'avançant à toute vitesse vers la salle de bain.

Déesse merci, il ne la suivit pas. Laura avait ajouté un verrou à sa salle de bain quand le Quatuor Maléfique, les quatre enfants adoptifs de Camille, avaient commencé à se disputer pour la douche quand ils venaient dormirent chez elle. Elle ne fut jamais aussi contente qu'aujourd'hui de l'avoir fait. Tournant le verrou elle s'accorda quelque minute pour se remettre de sa frousse.

Bordel, elle avait crié sur un dominant. Et pas n'importe lequel, celui qui ne la détestait par-dessus tout ! Elle n'était pas une soumise calme ou posée, ça n'avait rien de nouveau, ses émotions avaient toujours été semblable à des feux d'artifice, pleine de vie et de couleur. Mais elle ne criait pas sur les dominants qu'elle ne connaissait pas. Elle s'énervait ou taquinait Camille, hurlait sur sa mère, ou charriait Manny. Elle ne perdait jamais le contrôle face aux dominants inconnus. Pas parce qu'elle se contrôlait bien, mais parce qu'elle était soumise !

C'était le principe même d'un soumis de ne rien faire qui puisse contrarier les dominants.

Laura se déshabilla et prit tout son temps sous la douche, priant pour que lorsqu'elle ouvrirait la porte, Locas soit partie.

Mais bien sûr, ça aurait été trop facile, c'est ce pas ?

Elle réalisa en sortant qu'elle n'avait pas pris de vêtement propre et après s'être répété dix fois qu'elle n'avait pas à avoir peur de Locas, elle sortit.

Il était là, évidemment, assis sur le lit, les coudes posés sur ses genoux et le drap cachant la partit la plus intéressante de son anatomie. Laura secoua vivement la tête pour se chasser cette idée et trottina en l'ignorant vers son armoire. Mais il releva la tête vers elle et elle se sentit obligée de se justifier.

— J'ai oublié mes vêtements, marmonna-t-elle sans le regarder.

Il la fixait pendant qu'elle récupérait au hasard de quoi s'habiller et elle sentit une vague d'appréhensions la saisir.

Elle était seule avec lui dans sa chambre. Serait-il capable de lui faire du mal ? en avait-il envie ? Elle réalisa avec un petit ricanement de dépit que la raison pour laquelle elle n'aimait pas particulièrement les dominants, c'était à cause de cette peur. Cette peur qui lui rappelait que tous les dominants ne protégeaient pas. Que certains étaient violents, d'autre cruel. Que certains comme Mael profitaient de leur supériorité pour leur propre intérêt.

Soudain, Locas se leva et Laura se raidit, prête à prendre un coup, mais au lieu de ça, il sortit à grands pas et claqua la porte derrière lui, la laissant seule. Elle sentit le poids de la peur disparaître de ses épaules et ses jambes lâchèrent. Se laissant tomber sur les fesses, Laura éclata en sanglots.

***

Elle a peur de moi, songea Locas en traversant le couloir jusqu'à sa chambre, nu. Il croisa deux louves curieuses qui le regardèrent comme un morceau de viande, ce qui leur valut un grognement peu amical.

Il ne s'était réveillé qu'une minute avant elle, surprit d'être dans son lit, et quand elle s'était réveillée elle avait eu peur. Rien d'étonnant, il la fixait comme un psychopathe.

Puis il avait été incapable de se résoudre à quitter la chambre et avait donc patienté. Il ne s'était pas attendu à ce qu'elle sorte vêtue uniquement d'une serviette qui semblait sur le point de se décrocher. Il l'avait désiré.

Il se haïssait plus qu'il ne la haïssait elle pour ce sursaut sensuel. Elle n'était pas responsable, il le savait. Il avait l'impression que sa compagne était morte hier et qu'il en désirait une autre, c'était abject de sa part.

Locas n'avait pas pu s'empêcher de la regarder. Jusqu'à ce qu'il comprenne que son tremblement n'avait rien à voir avec l'eau qui coulait de ses courts cheveux bleus ébouriffés par sa serviette. Elle le craignait. Elle avait peur de lui.

Le loup était furieux. Il avait été Alpha, et il savait pertinemment qu'un soumis qui tremble face à un dominant, ce n'était pas normal. Qu'il soit soumis, oui, qui ait peur, non.

Ça lui donnait envie d'aller demander des comptes à Ethan, mais qui était-il pour lui faire remarquer qu'il gérait mal sa meute ? Il avait abandonné la sienne à cause d'une colère auto-destructrice.

Il s'habilla avec les vêtements qui lui avaient été prêtés, ignorant les couinements de son loup dans sa tête. Si la soumise avait peur de lui, il n'allait pas lui imposer sa présence, même s'il restait furieux contre elle et ce qu'elle lui faisait ressentir.

Et pourtant... Locas eut un ricanement de dépit. Il sentait déjà son contrôle s'effilocher, son loup chercher à prendre les rênes. Il était vraiment mordu.

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Hello !

J'espère que ce chapitre vous a plus !

Je vous préviens juste que ma mère viens d'arriver X) du coup je risque d'être en galère d'écriture jpp, parce qu'avec ma mère c'est toute la journée on bouge et le soir je suis KO. Mais promis je vous oublie pas, de toute façon si un chapitre ne doit pas sortir je préviendrais sur Instagram (anna.ariabinsky.auteure)

Kiss