5 - La Meute Eclipse - Lueur Sauvage

Chapitre 5.

Laura resta figée dans son lit. Est-ce que Mael avait décidé d'attendre que la nuit tombe pour s'en prendre à elle... ? Elle ne fermait jamais sa porte à clé. Elle vivait au sein d'une meute, et dans les meutes on se protégeait, on ne volait pas, fermer à clé c'était quand on ne voulait pas être dérangé.

Les grattements s'intensifièrent et un couinement de chiot se fit entendre. Un chien ? La curiosité prit le pas sur sa peur et prudemment elle sortit de son lit, attrapant tout de même la batte de baseball à côté de son lit (comme si ça avait la moindre chance de la sauver).

Elle se dirigea jusqu'à sa porte d'entrée et l'entrouvrit... un gros loup gris aux yeux dorés était assis devant et la dévisageait, la langue pendante.

— Mais... comment es-tu sorti de ta cage toi ! s'exclama-t-elle en refermant la porte derrière elle.

Loup aboya.

— Chuuut chut chut chut ! tu vas réveiller les voisins.

Jetant un coup d'œil dans les couloirs, Laura ne vit personne. Comment diable était-il arrivé là... s'était-il retransformé en humain pour venir gratter à sa porte ? Qu'importe, si Ethan le voyait là, il allait avoir des ennuis. Loup avait été renvoyé dans sa cage après son attaque sur Mael, le temps de tirer cette histoire au clair. Laura craignait qu'il soit considéré comme dangereux et euthanasié. C'est ce qui arrivait au changelin sauvage qui devenait agressif... qui devenait des renégat.

Fermant la porte derrière elle, elle s'avança pied nu dans les couloirs.

— Je te ramène à la cabane.

Fidèle gardien, Loup la suivit à pas feutrée jusqu'à la cabane et consentie même à entrer dans la cage quand elle y entra à son tour. Laura s'empressa d'en sortir et la referma derrière elle.

— Tu dois rester là, lui chuchota-t-elle face à ses pleurnicheries.

Bon sang ! Il lui fendait le cœur, mais elle ne pouvait pas ramener un loup sauvage, potentiellement mortel dans sa chambre. Elle glissa la main à travers les barreaux et lui gratta l'arrière de l'oreille.

— Soit sage.

Elle sortit. En d'autres temps, elle aurait apprécié la chaleur de cette nuit d'été, mais ce jour-là les ombres lui paraissaient terrifiantes sans la présence réconfortante de Loup à ses côtés. Elle s'empressa de retourner dans sa chambre et par chance elle ne croisa personne. À cette heure, tout le monde dormait et les changements de patrouille qui sortait les soldats de leur lit ne s'effectueraient pas avant plusieurs heures encore.

Elle referma doucement sa porte derrière elle et cette fois-ci verrouilla avant de s'essuyer les pieds pour retourner dans son lit. Mais à peine sa tête reposa-t-elle contre son oreiller frais qu'un nouveau grattement se fit entendre.

Non, mais c'est une blague ? songea-t-elle en se relevant.

Elle alla ouvrir, Loup la regardait, la langue pendouillant, les oreilles dressées. Laura songea, amusée et attendrie, qu'il était une honte pour tous les loups dominants qui se targuait d'être féroce et méchant.

— Non ! tu ne peux pas entrer, allez ouste ! va-t'en !

Elle fit un mouvement, mais il ne bougea pas. Elle n'allait pas faire entrer un animal sauvage dans sa chambre... c'était inconscient.

— Très bien, reste ici si ça te chante, mais tu n'entreras pas.

Laura referma la porte et les grattements reprirent de plus belle.

Elle était forte, elle n'allait pas laisser un gros loup grognon et sauvage prendre des décisions pour elle.

Courageusement, la soumise se remit au lit, mais au grattement succédèrent les pleurs.

Je ne lui ouvrirais pas, se dit-elle en posant un oreiller sur sa tête.

Et elle n'alla pas lui ouvrir... quelqu'un le fit pour elle, probablement un voisin agacé d'entendre le loup pleurer, et peu soucieux de savoir si c'était ou non une bonne idée de l'introduire dans la chambre d'une soumise.

La porte s'ouvrit une minute, laissant filtrer la lumière tamisée du couloir et se referma tout de suite derrière le loup.

— Traître ! s'offusqua-t-elle alors que le gros loup gris arrivait vers elle.

Elle se leva pour le mettre dehors, mais il s'assit sagement à ses pieds en la regardant comme une déesse de ses yeux dorés.

— Oh... je suis faible ! Très bien, tu peux rester...

Poussant un soupir, la louve bleue se dirigea vers on placard pour en sortir une couverture, quand elle revint, l'animal avait sauté sur son lit.

— Ah non ! tu ne dormiras pas avec moi.

Elle étala la couverture par terre et après avoir vérifié qu'il n'était pas contre le contact elle le tira par la peau du cou pour qu'il descende. Il ne résista pas.

— Toi, tu dors là !

Elle lui pointa la couverture au pied du lit. Il la regarda un instant, puis s'y allongea.

— Ah, bah tu vois quand tu veux.

Grimpant dans son propre lit, elle soupira... et un poids bondit à ses côtés pour venir se coller contre elle.

— Non, mais je rêve...

Elle se tourna vers lui et fit mine de le pousser, mais... oh, il était tout doux, comme une grosse peluche ! Elle lui gratta vigoureusement le ventre, ébouriffant ses poiles duveteux qui s'envolèrent partout dans l'air, visible grâce au rayon d'Elstrya, la lune rose.

— Tu es un vilain loup, lui dit Laura en tirant sur l'une de ses oreilles duveteuse et chaude.

Il poussa un petit aboiement et roula sur lui-même, faisant mine de s'offusquer.

— Tu vas me tenir chaud, se plaignit-elle lorsqu'il revint contre elle.

Elle n'avait ni la force ni l'envie de l'éloigner, ce gros loup terrifiant qui l'avait protégée. Mais elle eut vite raison, en cette saison les nuits étaient chaudes et la présence d'un animal poilu dans son lit n'aidait certainement pas. Très vite, elle fut dégoulinante de sueur, impossible de dormir dans ces conditions.

S'asseyant elle jeta un regard plein de reproches à Loup, qui s'était tout de suis endormis, dos à elle. Il ronflait le bougre. Elle retira sa nuisette.

— Après tout, tu n'es qu'un loup, ce n'est pas comme si ton humain allait revenir comme par magie...

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Un chapitre court mais choupinet X)

J'avoue que cette scène, je l'imagine depuis siii longtemps ! Je suis trop contente de vous la faire lire !

J'espère qu'il vous a plus, j'ai adoré l'écrire ! Et j'ai hâte de vous présenter le prochain, je suis sur que vous le voyez venir !

Kiss