5 - La Meute Eclipse - Lueur Sauvage

Chapitre 14.

/!\ Annonce important à la fin /!\

Ça faisait déjà deux semaines que Laura vivait en cohabitation avec Locas.

Oui, cohabitation, parce qu'il passait plus de temps dans son une pièce que dans sa chambre à lui. Ils en étaient arrivés au stade où des vêtements à lui étaient rangés dans son armoire à elle. Il la suivait au travail aussi, arguant que le loup n'était pas encore assez stable pour ne pas essayer de prendre le contrôle s'il restait trop longtemps loin d'elle. Laura s'inquiétait à ce sujet. Elle se demandait si Loup ne s'était pas trop attaché à elle, en l'absence de l'avis de son humain, ça pouvait vite devenir malsain.

Laura en était là dans ses pensées, appuyées contre le lavabo, en se brossant les dents, quand Locas la fit se décaler pour pouvoir cracher son propre dentifrice. Elle eut un petit ricanement étouffé par sa brosse à dents quand elle réalisa qu'ils se comportaient comme un vieux couple. Ils se brossaient les dents ensemble, dormais ensemble... l'autre jour, après être resté une demi-heure devant sa penderie il avait fini par choisir pour elle sa tenue.

Locas la dévisagea après s'être lavé la bouche. Elle songea qu'elle allait devoir le raser de nouveau. Elle l'avait déjà fait une seconde fois trois jours plus tôt, mais il continuait à trembler lorsque ses mains devaient faire certaines actions, et sa barbe poussait vite.

— J'aimerais aller voir ma famille, lâcha-t-il.

Laura manqua de s'étouffer et se dépêcha de cracher et rincer le dentifrice.

— Et ça te prend comme ça ! s'exclama-t-elle en s'essuyant.

Il haussa les épaules.

— Ouais, juste comme ça.

Laura sentit son cœur s'emballer. Locas voulait rentrer chez lui... est-ce que ça signifiait qu'il n'avait plus besoin d'elle ? Ça faisait tellement longtemps qu'elle s'occupait de lui, en tant que Loup, puis maintenant en tant qu'homme qu'elle avait du mal à imaginer ne plus le voir. Et en même temps, était-il assez fort pour revenir sur le lieu où il avait régné dix ans avec sa compagne ?

— Et bien, se força-t-elle à dire malgré sa bouche sèche. Tu n'es pas prisonnier, mais préviens quand même Ethan...

Il hocha la tête, satisfait.

— Prépare ton sac on part demain matin, ça te laisse le temps de prévenir ton patron.

La louve bleue eut un moment d'arrêt alors qu'il quittait la salle de bain.

— O... On ?

Elle le suivit en écarquillant grand les yeux et il se tourna vers elle avec l'autorité d'un homme qui n'avait jamais été contredit.

— Oui, « on », tu viens avec moi, évidemment.

Il avait dit ça comme si ça ne lui viendrait même pas à l'esprit qu'il puisse partir sans elle. Il commençait à lui rouler sur le haricot ce dominant imbu de lui-même.

Sauf que Laura n'eut même pas la satisfaction de s'agacer, il se reprit de lui-même en faisant plusieurs pas dans sa direction. Elle fixa son torse pour ne pas regarder ses yeux.

— J'ai besoin de toi, Laura... je n'y arriverais pas tout seul.

Bordel. Laura pinça les lèvres. Ça faisait deux semaines qu'ils étaient ensemble chaque heure du jour et de la nuit, elle l'avait vu se mettre en colère, elle l'avait vu incapable de raser sa barbe ou de mettre la table. Il tremblait lorsqu'il mangeait et faire du sport était une épreuve. Locas ne craignait pas de se dévoiler face à elle parce qu'elle l'avait vu dans ses pires situations de faiblesse. Pourtant, ça lui faisait toujours quelque chose lorsqu'il se mettait à nu volontairement.