Chapitre 34.

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Le soleil brillait encore à l'horizon quand Laura rentra de son travail en compagnie de Leanne. Le soleil se couchait de plus en plus tard, au déplaisir de sa louve qui aimait les nuits fraîche et calme, en bon animal nocturne. Sa compagne de travail, une louve soumise, comme elle, marchait d'un pas vif, comme si elle était pressée.

— Tu as si hâte de ça de rentrer te blottir dans ton lit ? se moqua Laura en la suivant avec peine.

Laura n'était pas très sportive, ce qui était rare chez les loups, à vrai dire, gamine, elle jouait tout le temps dehors, mais... après sa transformation, ça avait changer. Beaucoup de choses avaient changé suite à ce jour maudit.

— Ta vie est palpitante, Laura, mais moi...

Leanne s'interrompit en rosissant.

— J'ai rencard ce soir.

— Oouh, le fameux mâle dominant que je n'approuverais pas ? devina la louve en passant un bras sous celui de son amie.

Le sourire de la petite blonde s'épanouit sur son visage, et elle prit un air rêveur.

— Oui, soupira-t-elle comme une ado amoureuse.

Laura mourrait d'envie de lui poser mille questions, mais elle savait qu'elle devait attendre que son amie lui en parle. On pouvait harceler un dominant de question et fourrer son nez dans sa vie, pas un soumis.

Quoique certains dominants ne voyaient pas les choses comme ça, songea la louve bleue en grimaçant, une heure plus tard. Camille aurait bien besoin d'apprendre à arrêter de fourrer son nez dans sa vie.

Les deux jeunes femmes observaient Enzo, défiguré par un magnifique œil au beurre noir.

— Tu as envoyé Enzo taper sur Locas ! s'étrangla Laura.

Camille grimaça.

— Non ! il a pris sa décision tout seul ! Je lui ai juste dit que Locas s'intéressait à toi.

— Camille n'y est pour rien, confirma Enzo. Je voulais juste m'assurer que Locas savait à qui il avait à faire.

— Et il a à faire à qui au juste ? Parce que jusqu'à preuve du contraire, c'est moi qu'il courtise, pas toi !

Enzo mit ses mains sur sa taille, prenant un air sérieux, contrebalancé par la figure toute gonflée.

— Tu fais partie de la famille, Laura, ce mâle à intérêt de savoir ce qui l'attend s'il veut courtiser un membre de ma famille.

Laura soupira d'exaspération.

— Camille, dit quelque chose ! s'agaça-t-elle.

Camille, qui regardait ses ongles sans grand intérêt se redressa soudain et se racla la gorge.

— Je suis fière de toi, mon amour.

— Camille !

— Quoi ? C'est vrai ! Il est déjà prêt à mettre la misère à celui ou celle qui s'approchera un peu trop près de notre fille.

Laura, qui pourtant n'était pas leur fille, Llea, poussa un cri d'exaspération digne d'un ado de quinze ans. Camille s'était levée pour s'approcher de son compagnon.

— C'est fou ce qu'il est sexy avec tous ces bleus on dirait un gros dur, roucoula-t-elle en se blottissant contre lui.

— J'espère pour toi que tu n'as pas trop abîmé Locas ! râla Laura en détournant le regard de ce spectacle intime.

Enzo lui lança un regard féroce.

— C'est un bon combattant, j'espère qu'on pourra être ami.

— Après lui avoir tapé dessus ? Permets-moi d'en douter ! Arh ! Heureusement qu'il n'y a pas tant de dominant que ça dans mon entourage !

Laura passa la main sur son visage, mais un silence suspect c'était fait et elle regarda vivement ses amis.

— Vous plaisantez !? Pas eux...

Camille sourit, un sourire de louve fier et carnassier.

— Oh si... et pas que eux.

— Qu'Elstrya lui vienne en aide.

***

— Tu as un plan, soupira une voix dans le noir d'une chambre d'adolescent.

— Évidemment que j'ai un plan ! sembla s'indigner une voix féminine.

Quatre formes cachées sous une couverture complotaient, plusieurs heures après que le soleil était tombée.

— Vas-y ! incita une seconde voix masculine. Crache le morceau.

— Je ne suis pas convaincu que ce soit une bonne idée, intervint la voix de la sagesse du quatuor.

— Faite moi confiance, c'est sans danger... enfin, pour nous.

***

Locas était étonnement satisfait de l'avancer de sa relation avec Laura. Quelques jours plus tôt, lorsqu'il était revenu tout écorché de sa bataille contre Enzo, elle lui avait grondé dessus. Littéralement, comme une louve. Un son si grave et si animal qu'il semblait tout à fait incongru dans ce petit corps appétissant. Tout en râlant, elle avait tout de même accepté de soigner ses bleus et entailles avec une grande concentration. Locas n'avait pas résisté à l'attirer à lui pour l'embrasser et elle l'avait laissé faire.

Et c'était à peu près comme ça que s'était déroulé le reste de sa semaine. La journée, Laura travaillait, alors il effectuait des tâches au Manoir, parfois il entraînait les jeunes, parfois il faisait du baby-sitting, parfois il aidait à la cuisine en faisant de la plonge. Il était d'ailleurs à la rechercher un certain « Keen » dans la forêt, sous la demande de Gracias, preuve qu'il rendait service. Il aimait se balader dans la forêt du territoire éclipse, ça changeait des plaines balayer par le vent de Greenstep, là-bas, il était rare de pouvoir chasser autre chose que des lapins, et encore ! quand ce n'était pas eux qui vous chassaient. C'est saleté avait oublier quelques par dans l'évolution qu'à la base ils étaient des proies.

Bref, il s'occupait en son absence, et quand elle revenait il mettait ce qui lui restait d'énergie à entrer dans ses bonnes grâces. Il lui apportait des desserts, s'assurait qu'elle ne l'oublie pas, l'embrassait. Beaucoup de baiser. Elle avait de belles lèvres pulpeuses faite pour être embrassées et ... faite pour tout un tas de choses inavouables.

Comme se mettre à genoux pour enserrer sa queue entre ses lèvres et...

Le monde se renversa. Locas eut à peine le temps de reprendre ses esprits qu'il se trouva accrocher la tête en bas par une corde autour de sa cheville.

Mais qu'est-ce que... un piège ?

5 - La Meute Eclipse - Lueur SauvageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant