Chapter 8

137 15 0
                                    

J'avais prévenu mon lieu de travail, à cause de ma cheville, j'étais contrainte à être en arrêt pendant quelques jours. Les enfants n'étaient pas à la maison ce matin, sûrement à l'école, Dario avait insisté de rester près de moi toute la journée, il me faisait enfin passer avant le travail mais j'avais refusé. Je m'étais moi-même surprise, j'attendais qu'il accorde plus de temps à sa famille et pourtant je l'avais carrément viré de la villa. Une jambe plâtrée, j'étais allongée regardant le plafond. Dario était partit depuis presque vingt minute et je l'auto-insultais de l'avoir laissé me quitter.

Mon téléphone sortait un bruit aigu, m'annonçant l'arrivé d'un nouveau message.

Comme si cela ne suffisait pas, son ex femme m'harcèle ! Je pleurais sur mon sort.

Cette dernière insistait pour que l'on se voit, je n'arrivais pas à trouver de motivation pour aller à un rendez-vous avec une femme hautaine et désagréable comme elle. De plus, dehors il pleuvait des fils et le vent soufflait violemment, dans cet état là, il m'est impossible de conduire.

La porte d'entrée claquait et je sursautais, à part moi et Dario, personne n'avaient les clés de la maison.

— Dario ?

À mon plus grand apaisement, c'était lui, me souriant comme un idiot portant deux sacs dans ses mains. J'arrivais à reconnaître l'enseigne mondialement connue, spécialisée dans le domaine du café.

Tu crois vraiment que je vais te laisser seule alors que tu es amochée ?

Amochée mais belle, non ? Je penchais la tête et sortait ma lèvre inférieure.

Il riait face à mes enfantillages.
Ta tête de chien battu ne marche avec moi.

Il déposait les sacs sur la table basse alors que je me levais pour voir ce qu'il y avait à l'intérieur.

J'aurais au moins essayé.

Alors qu'il appuyait sur la télécommande pour trouver un film, j'essayais de prendre un produit dans le sac mais il me l'arrachait des mains.

Qu'est-ce qu'il se passe Dario ? C'est comme ça que tu te comportes face à une personne malade ? Je prenais sa main et la mettait sur mon ventre. Regarde, je meurs de faim.

Au même moment mon ventre gargouilla et on éclatait de rire. Il s'installait près de moi et me tendait un sandwich « diet » je le fusillais du regard.

Tu es bien comme ça, tu devrais pas prendre trop de poids.

Je lui tirais les oreilles.
TU devrais manger ce sandwich mon amour.

Je le lui donnais et prenais le bagel que je trouvais dans le sac pour le manger.
Ce dernier secouait la tête en souriant, il m'avait testé.

Tu n'as vraiment pas changé Evana.
Je buvais mon jus d'orange en finissant ma nourriture.

Mais ce qu'ils disent à propos des hommes est vrai, ils changent après le mariage. Tu étais un gentleman et hop, tu t'es transformé en matcho, je murmurais en regardant le film.

Il nous couvrait d'un plaid.
J'ai compris, tu m'en veut encore.

J'attaquais mon dessert, un yaourt aux fruits des bois avec des flocons d'avoine. Il devait se sentir coupable de ne pas passer du temps avec ses enfants.

Je suis désolé Eva, regarde-moi.

Il prenait mon visage entre ses mains, ses yeux me scrutaient. Il était à deux doigts de se rendre.

— Je te promet d'être plus présent pour toi et les enfants, j'avoue que je me suis un peu emballé avec le travail mais plus jamais ma profession passera avant vous.

Je lui volais un baiser avant de lui annoncer,
Ça marche alors.

Il retrouvait son sourire et m'attirait dans ses bras.

Mais Dario, attends, je n'ai pas finis mon yaourt, je me plaignais.

Nous étions restés loin, l'un de l'autre seulement pendant quelques jours mais cela m'avait semblé une éternité. C'est grâce à lui que j'avais appris ce qu'étais le vrai amour, celui qui s'écrit avec un grand a. Nous avons traversés de dures épreuves mais nous arrivons toujours à nous retrouver tôt ou tard. J'ignorais si c'était le destin qui nous jouais des tours ou si nous étions entourés de personnes ayant de mauvaises attention, mais ma deuxième hypothèse tenait plus la route et j'en ai eu la confirmation dès que son prénom apparaissait sur l'écran de son téléphone : Catrine.

Je m'étais replacée sur le canapé tandis qu'il s'était excusé et avait décroché son téléphone tout en allant dans une autre pièce. Qu'est-ce que je pouvais bien lui dire ? De mettre une distance entre lui et elle alors que cette dernière était la mère biologique de Lola ? Si je parle ainsi, ne va-t-il pas croire que je n'ai pas confiance en lui ?

J'avais perdue tout appétit, cette situation incommodante me retournait l'estomac et me plombait le moral. Je devais apprendre à mentir en souriant, dire que j'allais bien alors que ce n'était pas le cas, autrement, comment allais-je réussir à me sortir de cette impasse ?

Une larme glissait solitairement sur ma joue et je refermais les yeux, dans l'espoir que dormir me ferait oublier tout le poids qui s'était accumulé dans mon coeur.

Avis ? ❤️

Professional Network | T2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant