Chapter 14

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Après avoir déposé les enfants à la maison où maman prenait soin d'eux, Zack et moi prenions l'ascenseur. Je m'étais proposée de l'accompagner, la curiosité et l'anxiété me rongeait, je n'arrivais pas à imaginer comment Dario se sentait à cet instant précis.

Lorsque je poussais la porte de son bureau, je découvrais son visage avec effroi. Ma main partait automatiquement sur ma bouche entre ouverte.
L'homme en face de moi était amoché, le visage fermé.

— Zack, ramène vite une trousse de secours ! Je criais à mon ami.

— Qu'est-ce qu'elle fait là ? Il demandait à Zack.

Je n'ai pas pu l'en empêcher, elle était à côté de moi lorsque tu m'as appelé.

Zack quittait la pièce et je m'avançais vers Dario en prenant son visage entre mes mains mais il s'en était rapidement défait. Il ne me laissait pas le toucher et ce mouvement de recul qu'il avait eu me surprenait.

— Dario, laisse-moi voir ta blessure bordel ! Je m'énervais.

Sa lèvre inférieure s'était déchirée, il saignait. Il avait reçu un autre coup sur l'arcade sourcilière qui s'était ouverte. Il n'avait pas d'hématomes ou de blessures dans d'autre partie du visage et je remerciais dieu de l'avoir épargné.

— C'était un mal entendu.

Je ne comprenais pas.

— Qu'est-ce qui était un mal entendu ? Le fait qu'il t'ai frappé ? C'est Janis qui a fait ça ?

Il secouait la tête et se levait, il commençait à faire de nombreux pas en se massant la nuque. Quelque chose n'allait pas et il avait peur de m'en parler, je le connaissais trop bien, ce mimique voulait tout dire.

Il observait les buildings qui étaient dans la rue d'en face. Ils étaient à peine plus haut que ce bâtiment, les fenêtres regardaient dans notre direction et de nombreuses personnes accéléraient le pas pour rentrer à leur domicile pour le souper.

— Dario, tu sais que tu peux tout me dire, je ne te jugerais pas, je tentais.

Je ne pense pas que tu en seras capable.

— Dis-moi, pourquoi tu ne me crois pas ?

Au même moment, Zack faisait irruption dans la pièce, hâtivement. En reprenant son souffle, les mains posées sur ses genoux, il relevait doucement la tête.

— J'ai dû intervenir à l'étage, désolé pour mon retard.

— Qu'est-ce qu'il se passe ? Je le questionnais.

Les journalistes tentent d'entrer par la porte d'entrée pour interroger monsieur O'Connor, ils veulent savoir si les rumeurs sont vraies.

— Quelles rumeurs ?

Dario fuyait mon regard, en allumant une cigarette.
Zack ne voulait pas me dire la nouvelle, Dario m'ignorait. J'étais à deux doigts de faire une crise de colère.

— Quelles rumeurs ? Je répétais en haussant la voix.

Sur...Sur internet...

Ne voyant une réactivité de leurs part je décidais moi-même d'apprendre la vérité et m'installait au bureau où j'allumais l'ordinateur. Je tapais le nom de Dario et les premières photos tombaient.

Qu'est-ce que c'est que ce bordel ?

Ma tête me faisait atrocement mal, mes yeux divaguaient et ma respiration devenait bruyante, je devais me calmer en vitesse. Tout ce qui nous arrivait, était une épreuve, du moins, je voulais le prendre ainsi. En Orient, selon leurs croyances, il y avait le mauvais œil* et si nous étions exposés à cela ? Et si quelqu'un qui nous enviait nous portait malheur ?

* 🧿 : Le mauvais œil est le pouvoir supposé que possède le regard d'une personne. Il symbolise le regard envieux/jaloux des autres. La croyance populaire est que ce regard provoque la malchance.

Mes dents claquaient les uns contre les autres me ramenant à la réalité. La photographie m'écœurait, Dario avait une main contre le dos de Catrine et cette dernière les avait sur son visage, ils s'embrassaient, en plus, devant son lieu de travail !

Je récupérais mon sac et sortais en furie de l'entreprise, j'entendais Dario crier mon nom mais je l'ignorais. Je quittais l'entreprise par la porte de derrière et enjambais les quelques mètres qui séparaient le portail et la rue pour me retrouver sur la route.

Une main en l'air, j'appelais un taxi.

— Evana, tu dois m'écouter.

Il essayait de me prendre le bras mais je le repoussais violemment.

Je suis fatiguée de tout Dario, cette histoire a prit beaucoup d'ampleur. Je n'arrive plus à contrôler quoi que ce soit ! Je ne sais plus qui écouter, qui croire, que faire !

Je pleurais et déversais ma colère sur lui.
Mes jambes flanchaient alors que mes yeux se fermaient, je manquais d'air et une douleur lancinante me traversait le ventre, la dernière chose dont je me souvenais, c'était la chaleur de ses bras qui m'entouraient...

~

J'entendais des voix discuter au loin, j'étais submergée dans une fatigue immense et malgré le fait que j'étais réveillée, je refusais d'ouvrir les yeux. J'aurais tellement aimé avoir quelqu'un près de moi, à cet instant présent, quelqu'un pour me soutenir, pour me rassurer...Pour m'enlever ce poids que je peine à porter.

— Votre femme a fait une fausse couche à un mois de grossesse, nous étions obligé de la prendre en charge rapidement.

— Comment c'est possible ? J'ignorais qu'elle était enceinte.

— La fausse couche est souvent provoqué lorsque la mère est contrainte à porter des charges lourdes ou est confronté à des événements particulièrement stressants , c'est pourquoi les premiers mois sont si important, un tout petit élément extérieur peu causer de gros dégâts...

J'ouvrais soudainement les yeux alors qu'ils continuaient de parler.

— N'hésitez pas à venir me voir si vous avez une quelconque question, je me tiens à votre disposition.

Mes larmes coulaient toutes seules alors que je n'arrivais plus à les retenir. Je venais de perdre mon enfant, assise sur le lit, je restais muette.

— Evana, tu es réveillée, tu vas bien ?

Je ne lui répondais pas, tout les malheurs qui m'arrivaient au sein de son environnement me dégoûtait, c'était sa vie qui empiétait sur la mienne. Il avait été mon bonheur de courte durée mais il m'avait arraché aujourd'hui, une partie de moi.

— Evana, réponds ! Il m'avait secouée.

Je regardais cet homme, cet homme qui m'avait sauvé de l'enfer pour me placer dans un autre. Je regardais cet homme que j'aimais plus que tout au monde, je le regardais, en enterrant à jamais mon amour pour lui...

Je veux divorcer.


Avis ? ❤️😢

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