Dario,
Les feuilles jaunies décoraient le gravier, la rue était déserte et le soleil avait disparu aujourd'hui. J'avais seulement pu distinguer au loin, la lumière du lampadaire qui clignotait, annonçant sans doute une panne. Le brouillard m'empêchait de distinguer l'environnement en détail, il commençait à faire froid et la neige était à deux doigts de tomber, pourtant, les décorations de Noël n'étaient pas encore mises en place, je me demandais si le maire de la ville était en retard ou le problème venait-il de moi ? L'impatience n'était plus un sentiment que j'éprouvais désormais. Alors, à quoi bon se préoccuper de ces petits détails ?
La vérité était que je voulais retrouver ma famille, j'avais toujours rêvé du jour où j'aurais enfin une famille réunie autour d'une table où les plats chauds nous feront face. Mais j'essayais de me convaincre que je ne méritais peut-être pas cette joie, j'avais essayé d'être une "bonne" personne jusqu'à maintenant. Je croyais sincèrement à la citation : " On récolte ce que l'on sème" mais dorénavant, j'avais appris à être plus réaliste.
La vie m'avait beaucoup secoué et m'avait poussé à sortir du monde imaginaire que je m'étais créé, l'optimisme était un terme que j'avais supprimé de mon vocabulaire. J'avais eu une once d'espoir quand je l'ai rencontrée, cependant j'ignorais l'épreuve à laquelle nous allions être confrontés. La perte d'un être, était notre source de douleur et avait finit par causer la fracture de ce lien que nous avions mis tant d'années à tisser. Il ne restait de nous, plus que des souvenirs enfouis dans nos coeurs respectifs.
J'avais l'impression d'avoir perdu le bonheur mais alors pourquoi avais-je encore cette petite étincelle, cet espoir en moi ? J'entendais la pluie frapper contre ma fenêtre et je caressais du bout des doigts, la première de couverture du livre que je tenais entre mes mains. Pour rien au monde je n'échangerais ce bouquin : Il regorgeait un souvenir lointain de cet être qui nous manquaient...
J'avais lu le livre de poèmes qu'Evana avait écrit pour notre enfant. J'avais saisit la profondeur de ses sentiments. J'étais peut-être la cause de tout ça. Si seulement la sœur jumelle de Catrine n'était pas entrée dans nos vies pour se venger de moi, aujourd'hui moi et Evana étions réunis. Joy était la tante de Lola et quand cette dernière avait apprise cela, elle était sous le choc. Et moi, ma mère l'étions tout autant, elle ressemblait comme deux gouttes d'eau à mon ex-femme. Son mari ignorait les agissements de sa femme et s'était excusé auprès de moi, mais rien de tout cela avait arrangé les choses.
Joy s'était vengé de moi pour une erreur commis par mon père vis-à-vis de sa sœur et j'en avais vécu les conséquences. Elle avait essayé de détruire ma réputation à Londres, elle avait essayé de m'arracher Lola et avait causé le désordre dans ma relation avec Evana...
Heureusement son mari, Janis, l'avait convaincu de quitter le Royaume-Uni pour la Russie.
Cette dernière était très réticente de laisser Lola mais ma fille ne lui parlait même plus, elle l'avait mérité, elle lui avait causé des faux espoirs et elle avait perdue la mère, la vraie qui a été toujours là pour elle.Mon téléphone vibrait dans ma poche et je déposais le bouquin sur la commode.
— Allô ?— C'est Charles Dario, tu peux déposer le dossier que tu as finalisé sur mon bureau ? Je suis sur le site de production et j'aimerais y jeter un coup d'œil directement.
— Bonjour, je peux vous déposer cela dans la journée, aujourd'hui, des personnes sont présentes au bureau ? Je demandais.
Il riait à l'autre bout du fil.
— Tu veux savoir si Evana est là bas ou pas ?
Je me baladais dans la maison en parlant au téléphone.
— Je préférais l'éviter, je ne veux pas que sa relation avec Sullyvan se dégrade. On est que des collègues après tout.— Tu sais, un écrivain français disait que le pire mensonge était de se mentir à soi-même.
— Je vous transmets les documents dans la journée, ne vous inquiétez pas, je chuchotais.
— Elle n'est pas là, ne t'en fais pas.
Il raccrochait.Je trouvais que le grand-père d'Evana était un homme assez sympa et avait un sens de l'humour très étrange. J'avais l'impression qu'il n'était pas forcément d'accord avec toute les décisions d'Evana mais il lui faisait une confiance aveugle.
Je récupérais la pochette scellée que j'avais sur la table et enfilait ma veste en cuir avant de quitter la maison. Heureusement, j'avais garé la 4x4 près de l'entrée, la pluie n'allait pas pouvoir me mouiller.
Alors que je conduisais en direction de l'entreprise, un mauvais pressentiment me rongeait et mon esprit commençait à me jouer des tours. Il fallait que j'arrête de m'inquiéter pour Evana, tout allait bien dans sa vie, de plus dans quelques jours j'allais quitter Dublin : il fallait que je quitte ce pays avec le coeur léger.
Je saluais le vigile à l'entrée et enjambais les escaliers en évitant de me faire repérer par la secrétaire qui ne cessait de me faire des avances.
J'entrais dans le bureau où la porte m'indiquait son propriétaire Charles Hayz.Cet homme avait beaucoup de goût en matière de décoration, le mobilier était en accord avec les nombreux tableaux accrochés sur le mur. Il y avait aussi une photo et je la regardais de plus près. Dessus, y figuraient quatre personnes : Léon, Evana, Charles et Arun.
Il devait aimer ses deux petits fils, l'un était certes adoptif mais il ne faisait pas la différence entre les deux, c'était un bon arrière grand-père, il était tout le contraire de mon papa. Ce dernier avait brisé mes rêves de devenir footballeur, j'étais contraint de reprendre l'entreprise, il a harcelé Catrine pour qu'elle se sépare de moi car elle ne faisait pas partie du même classe sociale que moi. Et aujourd'hui, je ne savais même pas ce qu'il faisait de sa vie, il n'était plus mon père et ne méritait même pas cette dénomination, jamais il ne nous avait aimé, maman et moi. Robin était le deuxième prénom qu'il m'avait attribué, mais je refusais de le porter. Pourquoi faire ? Il me rappelait mon attachement biologique à lui, il ne représentait rien de louable.Je déposais l'enveloppe sur le bureau et m'apprenait à quitter la salle lorsque deux voix me parvenaient aux oreilles, je les connaissais.
— Dis, tu te l'es déjà faite ?
C'était la voix de l'homme qui n'arrêtait pas de déranger Evana, quel était son nom déjà ?
— Elle n'est pas ce genre de fille à céder rapidement, mais je te jure que je suis à deux doigts d'y parvenir.
Sullyvan ?
— Elle est beaucoup trop naïve mais je t'avoue que même à moi, elle me fait quelque chose, elle dégage une aura, indescriptible. J'aime bien la déranger, la voir me tenir tête.
Je les entendais rire alors que j'essayais de comprendre ce qu'il se passait.
— Prépare les dix milles livres sterling mon pote, chuchotait Sullyvan.
— On avait pas convenu cinq milles ? S'exclamait David, voilà c'était ça son nom.
— Tu as mis la barre trop haute, on peut pas parier pour moins de dix milles.
David se plaignait et Sullyvan le rassurait. Je serrais les poings et mon corps commençait à trembler sous la colère. J'espérais avoir mal entendu ou m'être trompé mais sans pouvoir me retenir j'avais ouvert la porte, je me jettais sur lui et l'assenais de coups.
Il s'était joué d'elle, il méritait de crever.
Avis ? ❤️✨
Les vérités ont enfin éclatées🫀
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Professional Network | T2
RomanceEvana Hayz avait enfin trouvé le bonheur dont elle avait toujours rêvé. Mais sa joie fut de courte durée, la malchance ne l'avait décidément pas lâchée. Alors que sa vie semblait parfaite avec l'homme qu'elle aimait infiniment, Evana devait dorénav...