Chapter 22

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Nous dégustions nos plats et personne n'osaient prendre la parole. Je buvais d'une traite mon champagne et en re-demandais.

— Tu ne vas pas un peu fort ma belle ? C'est déjà ton troisième verre, murmurait doucement Sullyvan en posant une main sur ma cuisse.

— Je vais bien, arrête d'être aux petits soins avec moi, je ne suis pas une gamine.

Mon grand père nous lança un regard rapide puis prit enfin la parole.

— Je vous ai invité à dîner aujourd'hui car je souhaitais dissiper les mal entendus qu'il y a eu l'autre jour.

Je riais, c'était que des foutaises. Il voulait juste me faire du mal en me mettant devant mon passé que j'avais tenté de fuir.

Qu'est-ce qu'il a à me regarder ainsi ?

— Je ne changerais pas de décision, je ne veux pas être impliqué dans un travail avec lui.

Il déposait sa fourchette sur son assiette et s'essuyait la bouche.

— Pour être franc, je pense que tu devrais avoir une approche professionnelle. Tu mets beaucoup trop tes sentiments en avant, ça te nuira tôt ou tard, il m'avait prévenue.

— Je suis d'accord avec lui, tu te laisses bercer par tes sentiments, comme une enfant, il faut que tu cesse cela Evana. Intervenait papy.

Je prenais une gorgée de champagne, Sullyvan ne prenait même pas ma défense. Il est vrai qu'il était lui aussi un des employés de grand-père, il n'avait aucun pouvoir, il s'estimait sûrement heureux de pouvoir sortir avec moi. Moi qui lui avait l'air si inaccessible, il m'avait eu dans ses filets.

— C'est vous, qui êtes sans cœurs. Papy, tu crées des parfums, c'est bien, mais tu sais qu'il manque un élément important dans ce que tu fais.

Il attendait que je procède à la suite mais je laissais ma phrase en suspend, ma tête commençait à tourner et je me levais péniblement de ma chaise.

— Je vais aller prendre de l'air.

Je m'en allais vers la sortie, en titubant légèrement.
Je marchais quelques minutes et m'asseyais sur un bout de trottoir. Je remplissais mes poumons d'oxygène, j'avais eu l'impression de suffoquer à l'intérieur. Heureusement que je m'étais échappé, autrement j'aurais fais une crise d'angoisse devant tout le monde.

Pourquoi le monde ne me fiche pas la paix ? Qu'est-ce qu'ils ont tous contre moi ?

— Mon dieu, je crois que je suis une mauvaise personne, sinon, pourquoi serais-je contrainte d'endurer tant d'épreuves ?

— Tiens, bois ça, ça t'aidera à dessoûler.

L'odeur du café me parvenait aux narines, je levais la tête et ses yeux noisettes rencontraient les miens.

— Je n'en veux pas.

Il m'aidait à me lever du sol, les yeux mi-clos, j'étais sur le point de m'endormir mais un goût amer franchissait mes lèvres, c'était du café. En temps normal, cette image d'un homme faisant boire à une femme du café en plein milieu de la rue, de plus, la nuit m'aurait fait rire. Mais, j'étais plus que déconcerté par ces agissements.

Après deux gorgées, je le poussais soudainement et le gobelet se retrouvait par terre.

— Tu n'as vraiment pas changé, tu en fais toujours qu'à ta tête, comme une enfant.

— Appelle Sullyvan, je veux rentrer à la maison.

Il secouait la tête.
— Ton grand père lui fait passer un interrogatoire, je ne peux pas les déranger.

— Dario, appelle-le je te dis ... mes yeux se fermaient.

Je sentais sa main passer dans mon dos pour me soutenir et mon corps entier était pris de décharges électriques.

— Ne me touche pas, si...si..

Il était assez proche de mon visage.

— Tu as peur que ton petit-ami nous surprenne ?

Mes jambes fléchaient et il me soutenait contre lui. La chaleur qui se dégageait de son corp n'avait pas changé. Je fus transportée je ne sais où mais lorsque mon corps se retrouvait contre le cuir, je comprenais que j'étais dans un véhicule.

La voix de Sullyvan me parvenait et j'ouvrais doucement mes yeux.

— Je vais vous accompagner, vous ne savez probablement pas où elle habite. Si vous pouvez aussi me déposer au passage, ça sera gentil de votre part.

La voiture démarrait et je l'appelais,

— Sullyvan.

Il était assis à l'avant avec Dario, il se retournait vers moi et me caressait la joue.

— On rentre ma belle.

Le coeur lourd et l'esprit en compote, je fermais les yeux et me laissais aller dans les bras de Morphée.

Avis ? 😴❤️

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