Chapter 36

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Evana,

Dario avait changé de domicile, une maison plus grande, avec beaucoup plus de chambre. Le design était complètement différent de sa première maison, il avait acheté une villa contemporaine, un design architecte et il l'avait déjà meublé ! Il m'avait assuré que si je voulais faire une quelconque modification, je pouvais, mais je trouvais notre nouveau chez-nous très chaleureuse. Il avait utilisé des couleurs plutôt neutres comme le beige, le blanc et le bois. Il avait bon goût, je devais l'avouer.

Mais il manquait quelqu'un dans cette maison, Lola n'était pas là. Et je ne voulais pas être un frein pour Dario, Lola l'avait accompagné dans sa solitude, depuis des années. C'est grâce à elle qu'il avait tenu le coup, mais l'arrivée de la sœur jumelle de Catrine avait tout bouleversé. Leur relation de père-fille s'était beaucoup dégradé, et même si Dario ne m'en parlait pas, je voyais que ça l'attristait.

On me serrait par derrière et je me retournais sur ma chaise de tabouret. Les cheveux blondes longues d'Alice avaient disparus et à présent, elle avait fait une coupe au carré qui lui allait à merveilles. Elle avait comme d'habitude ce sourire étincelant, elle me pressait dans ses bras sans retenue.

— Tu vas m'étouffer Alice ! Je riais en l'enlaçant.

Elle me lâchait et s'installait à ma droite.

— Ça fait un bail qu'on ne s'est pas vu ! Tu m'a tellement manquée !

— Toi aussi, tu m'a manqué...

On ne s'est pas croisés depuis la fête, celle de l'entreprise de Dario. Cette fête durant laquelle je lui avais annoncé que j'étais enceinte. Elle avait elle aussi des problèmes familiaux liés à son père et son mari et malgré nos messages, il était clairement visible qu'elle avait mit un écart entre elle et le monde extérieur.

— J'adore venir à ce bistrot mais je n'y ai pas mise un pied depuis la fois où tu es monté sur la table et nous a fait toute une scène !

Je souriais, je me souvenais qu'à ce moment là, j'avais croisé Dario. Et il m'avait emmené chez lui pour m'éviter d'errer dans les rues la nuit, complètement saoule.

— Je ne veux pas me souvenir de mes bêtises.

On parlait et on commandait quelques choses à boire, je prenais simplement un café alors que mon amie prenait un alcool russe assez fort.
Je la questionnais du regard, elle observait son verre.

— Evana, tu sais que mon père est fortuné n'est-ce pas ?

Je hochais simplement la tête en attendant la suite.

— Il m'avait rejetée, en me disant que je n'étais plus sa fille si je rejoignais Greg. Et j'ai fais ma vie avec Greg, on s'est marié malgré  l'avis de mon père...Mais, mon père a fini par accepter mon mari.

Je lui prenais les mains en souriant, et lui répondais en élevant un peu la voix car le pub était bondé de monde.

— Mais c'est super ça ! Ça signifie qu'il n'y aura plus de tensions entre les deux.

Le regard qu'elle me jettait voulais tout dire, elle dégageait un sentiment de détresse...

— Moi et Greg, on...On ne peut pas avoir d'enfant Evana, je ne pourrais jamais être mère. Mon père nous pose souvent des questions sur un potentiel héritier, mais...je n'arrive pas à lui dire, que ça ne fonctionne pas. Et j'ai l'impression qu'on me met la pression et je suffoque...

Ces mots m'avaient cloués sur place, j'avais peut-être été égoïste, elle allait mal et elle avait gardé toutes ces difficultés pour elle seule, sans jamais en parler à personne... Je lui avais prise la main.

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