Evana
Tout était entré dans l'ordre pour moi et Lola, mais alors pourquoi est-ce que je partais loin des gens que j'aimais ? Pourquoi étais-je installée sur se fauteuil d'avion ?
— On est bientôt arrivé Eva, m'annonçait Dario en enlaçant nos doigts.
Je levais la tête sur l'écran devant nous et sur celle-ci, il était marqué en gras, Bienvenue en France, Aéroport de Paris-Orly.
Je me mouchais une dernière fois avant de ranger mes affaires dans mon sac en cuir. Je me regardais dans le miroir de poche que je gardais toujours dans un des compartiments de mon sac. J'avais les yeux rougies et ensanglantés, le teint terne.
Lorsqu'on quittait l'avion, Dario prenait le sac weekender, seul bagage qu'on avait pour venir ici.
Un taxi nous attendait à la sortie de l'aéroport et Dario indiquait l'adresse. Mon grand-père habitait dans un petit village près de Paris appelé Barbizon. Il n'aimait pas beaucoup la vie de ville, l'estimant trop « turbulent ».Je voyais au regard de Dario qu'il regrettait déjà de me l'avoir dit. Mais c'était du Dario tout craché, il ne pouvait rien me cacher et c'était mieux ainsi, je pouvais lui faire une confiance sans faille.
J'avais calé ma tête contre son épaule et je fermais les yeux pour me calmer.
Après plus d'une heure, la voiture s'arrêtait devant la villa faite de pierres brutes. Le toit de la maison était faite de bois et un petit jardin de roses décorait une partie de l'entrée.On quittait le véhicule, de nombreux yeux nous fixaient, comme s'ils ne s'attendaient pas à nous voir. Au loin, ma tante s'était redressée en me remarquant, mon oncle parlait avec ma cousine et mon cousin. Cela fait tellement longtemps que nous nous étions pas croisés, c'était pour ce genre d'occasion que nous nous sommes réunis ? Cela me semblait tellement hypocrite. Nous n'étions plus une famille depuis un bail, depuis le décès de mon père.
— Evana ? C'est toi ? Essayait ma tante.
Elle m'avait serré dans ses bras, je ne sais pas pourquoi mais son étreinte me rappelait mon père et mon grand-père par la même occasion. Je pleurais sans pouvoir me retenir.
— Nous sommes venus dès que nous avons appris, toutes nos condoléances.
Les mots de Dario m'énervaient mais elles étaient pourtant bien réels. Pourquoi la vérité fait-elle autant mal...?
— Venez, je vais vous montrer votre chambre.
On passait sous les regards moqueurs de mon oncle et de sa famille. Lorsque je m'étais un pieds dans la maison, mes jambes me lâchaient et Dario me rattrapait de justesse. Ma tante s'inquiétait visiblement pour moi, elle m'emmenait rapidement un verre d'eau et un morceau de chocolat noir.
— Fait attention, tu as des carences ou de l'hypoglycémie ?
Elle était médecin de famille, elle savait de quoi elle parlait.
— Elle stresse beaucoup aussi en ce moment.
Une fois arrivé à la chambre, elle nous disait de nous installer jusqu'aux funérailles de demain. Avant de quitter la pièce elle sortait une feuille pliée de sa poche.
— Ton papy a écrit quelque chose pour toi Evana, tu avais une place particulière dans son coeur...
Elle me frottait le dos puis s'en allait rejoindre les autres.Je dépliais le papier et prenais une grande inspiration avant de commencer une lecture à voix haute,
Evana, ma fille,
Je ne suis pas très bon pour écrire, je n'ai pas écrit autant de lettres que cela dans ma vie mais je tenais à t'en écrire une, coûte que coûte. Je sais que par le passé, j'en ai beaucoup voulu à ton père et à ta mère car ils avaient des cultures différentes et habitaient dans des pays éloignés, mais ils t'ont eu toi. Et j'ai su que la rancoeur ne me mènerait à rien, alors tes parents me rendaient visites, jusqu'à ce que ton père meurt, mon premier fils, le plus dévoué. J'ai détesté encore une fois ce pays maudit, le Royaume-Uni où ton père a perdu la vie dans un accident de voiture. J'ai essayé de te retrouver toi et ta mère pour vous emmener auprès de notre famille, mais en vain. Jusqu'à que je vois ton nom s'afficher dans un journal londonien, annonçant ton mariage avec un certain O'Connor. J'espérais secrètement que tu sois heureuse et je me demandais comment je pourrais m'y prendre pour intégrer de nouveau ta vie, au même moment, ta mamie était passé de l'autre côté... Retardant mes plans, c'est seulement des années plus tard que je t'ai rencontré. Mais tu n'as pas changé malgré les années, tu étais d'une gentillesse et d'une pureté, comme dans le passé, tu n'as pas perdu cette volonté d'aider les autres et de distribuer de la lumière aux personnes autour de toi. J'ai vu comment tu t'étais dédié en tant que mère pour ces deux petits garçons dont un auquel tu n'as pas donné naissance, j'étais à ce moment très fier de toi. Si seulement je pouvais passer plus de temps avec toi ma fille, j'ai fais l'erreur de perdre du temps...J'ai pris une décision, tu es la seule personne à qui je peux faire confiance, je sais que tu ne peux jamais me décevoir et que tu es la seule personne capable de faire perdurer nos souvenirs à ta mamie et à moi. Un homme viendra te chercher si je meurs, prends les documents qu'il te donnera et garde les précieusement.
Ton papy qui t'aimes.
J'effaçais mes larmes avec la manche de mon pull.
— Tu es un menteur papy, tu écris très bien, je le contredisais en serrant le papier contre moi.La porte s'ouvrait soudainement et ma tante m'annonçait que quelqu'un voulait me voir. Je fronçais les sourcils, je ne connaissais personne ici, parlait-elle de mon oncle ? Je descendais des escaliers et un monsieur en costard cravate était assis sur le sofa, je le saluais et Dario nous rejoignait, debout près de tata.
— Toutes mes condoléances madame Hayz.
Ses lunettes pendaient sur son cou, un fil tenant ses lunettes.— Merci, mais qui êtes-vous ? Je ne pense pas vous connaître.
Il ouvrait sa mallette et en sortait des dossiers, mon oncle et mes cousins/cousines nous rejoignaient également.
— Monsieur Hayz vous a laissé son entreprise et ses filiales. Vous êtes détentrice de l'ensemble de la marque de parfum.
Il me tendait le dossier que je prenais encore surprise, des sentiments mélangés traversaient mon corps.
— Monsieur, il doit y avoir une erreur, il a donné l'entreprise à cette femme qu'il a à peine vu de sa vie alors que mon fils était toujours près de lui ?
Rayan me fusillait du regard.
— Il l'a écrit dans son testament monsieur, vous êtes son fils n'est-ce pas ? Il vous a aussi légué quelque chose.
L'oncle s'installait auprès de l'homme d'Etat et inspectait les documents. Son visage se décomposait aussi tôt.
— Il m'a seulement donné sa maison ? Vous êtes sérieux ? Je pense qu'il y a une erreur dans l'écriture de son testament.
L'homme replaçait ses lunettes et commençait à perdre patience.
— Monsieur, nous l'avons rédigé ensemble avec votre père, si vous n'avez pas plus de questions. Il se levait et s'en allait vers la porte alors que tonton l'accompagnait.
Rayan me regardait d'un air menaçant, j'avais la chair de poule. Dario avait posé une main sur mon épaule.
Qu'est ce que tu as fais papy...
Avis ? ❤️
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Professional Network | T2
RomanceEvana Hayz avait enfin trouvé le bonheur dont elle avait toujours rêvé. Mais sa joie fut de courte durée, la malchance ne l'avait décidément pas lâchée. Alors que sa vie semblait parfaite avec l'homme qu'elle aimait infiniment, Evana devait dorénav...