Chapter 23

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Dario,

Je la voyais s'éloigner du véhicule en titubant alors que son copain avait passé une main dans son dos pour la soutenir et lui éviter une éventuelle chute. J'avais pensé à première abord, qu'elle n'avait pas changé. Mais lorsque je vis les deux têtes qui sortaient de la porte d'entrée, celui de mon fils et d'un autre garçon, j'avais compris qu'elle avait fait sa vie. Elle m'avait expulsé de son monde pour trouver sa propre voie et ne plus subir les souffrances auxquelles nous étions confrontées.

Je lui donnais raison, la patience de toute personne est limitée, tôt ou tard, elle a craqué, elle aussi...
Si seulement je pouvais rattraper le temps pour la rendre heureuse, l'aimer d'une façon qu'elle mérite tant.
Je devais l'avouer, lorsque je l'avais surprise au bureau avec son petit-ami dans une drôle de posture, mon sang ne fit qu'un tour. J'étais assez énervé de cette attitude, j'aurais préféré ne pas la voir dans les bras d'autrui mais les circonstances en avaient décidés autrement.

En conduisant jusqu'à la maison, je me rendais compte que je n'arrivais pas encore à me remettre de notre divorce. Je l'avais toujours aimé, depuis que nous nous étions rencontré sur ce réseau social censé être professionnel. Elle était d'une bienveillance surprenante, de nature assez réservée, elle m'avait fait confiance en me dévoilant une bonne partie de sa vie, croyant ne jamais me rencontrer. J'avais été temporairement son psychologue ou son journal intime, puis on s'est retrouvé dans la vraie vie, comme si c'était le destin. L'Angleterre est vaste et pourtant nos chemins se sont croisés, si ce n'est pas un signe de Dieu, alors qu'est-ce que c'est ?

J'ôtai ma cravate et me regardais dans la glace de la salle du bain. À part le bruit du bois de la cheminé  qui craquait sous la pression du feu, la maison était assez triste. L'environnement joviale que j'avais autrefois connu n'existait plus.

— Qu'est-ce qu'il m'a prit de dire que je l'aimais encore ? Je me criais à moi-même.

Avant leurs arrivés au restaurant, j'avais eu une brève conversation avec son grand-père, Charles.
Il m'avait demandé la raison de notre rupture, mon travail, mes activités sociales et sportifs, ma santé.
J'avais eu le droit à toute une panoplie de question de sa part mais la dernière était celle qui m'avait le plus marqué, "Les sentiments ne se dissipent pas toujours...même si le temps passe et toi, as-tu réussis à oublier Evana ou l'aimes-tu encore ?"

Je me couchais sur le lit et regardais le plafond. Tout à coup, mon coeur battait fortement, me surprenant.
Je posais une main sur mon torse et tentait de me calmer, qu'est-ce que tu me fais Evana ? Pourquoi tu m'as ensorcelé ?

J'ouvrais le tiroir de la commode et attrapait une machine pour mesurer les battements cardiaque et la tension par la même occasion. Mon coeur battait à cent vingt alors que je n'avais fais aucun effort physique.

J'allais désormais voir Evana de plus en plus souvent vu que nous étions contraints à collaborer ensemble, qu'elle le veuille ou non.

Je fermais les yeux, me préparant psychologiquement aux événements qui allaient suivre demain. Ça allait être notre premier jour de travail et la connaissant, elle allait me détester encore plus qu'avant.

~

Je jetais des coups d'œil à ma montre et jouait avec le cliquetis du stylo sans cesse. Le bureau était très aéré, assez grand et pourtant j'étais stressé et je transpirais.

— Monsieur O'Connor, je viens d'avoir mademoiselle Hayz au téléphone, elle ne se sent pas très bien donc elle ne viendra pas aujourd'hui, m'annonçait la secrétaire.

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