L'internat du feu sacré : Le labyrinthe des disparus

Chapitre 11 : Première épreuve

~ Giulia ~

Le soleil qui disparaissait derrière l'horizon annonçait le début des JO. Tout l'internat était en effervescence, des dizaines de demi-dieux couraient dans tous les sens, réglant des détails de dernière minute. J'expliquai les dernières consignes aux P.D.I. et leur distribuai chacun un brassard de couleur blanche, couleur qui nous était attribuée en raison de sa neutralité. La plupart des pensionnaires avaient opté pour des vêtements sombres, car la première épreuve était effectivement un Lazer Game. Ayant moi-même enfilé ce que Liam appelait ma " tenue de Ninja " composée d'un haut moulant et d'une salopette noirs, de gants et de bottes tout aussi sombres et d'un masque qui cachait le bas de mon visage. J'étais aussi munie d'un Katana et bien sûr, de ma montre multifonctions. Toutes les armes étaient autorisées excepté les armes à feu, chaque instrument de combat allait être connecté au Laser Game grâce à la magie d'Hestia, qui était quand même la déesse du foyer et du feu sacré. Et tous les demi-dieux pourraient utiliser l'épée, le poignard, le bâton, ( et cætera ) de leur choix pour participer à l'épreuve. L'intégralité du gymnase avait été transformée pour l'occasion, il ressemblait maintenant à un géant labyrinthe avec plusieurs étages plongé dans le noir. Nous nous rassemblâmes tous devant l'entrée.

- Bonne chance à vous Héros, et que la meilleure équipe gagne ! S'écria Hestia.

Les portes du gymnase s'ouvrirent, découvrant une obscurité épaisse. Tout l'internat s'avança, une clameur sans nom résonnant entre les murs. Entrant dans l'ombre, je mis les lunettes d'aviation - dont je me serais très bien passée - que chacun de mes alliés possédait et avait gardé à l'abri des regards adverses jusque dans la zone d'affrontement. Tandis que je m'enfonçais dans ce lieu privé de lumière, le bruit se calma peu à peu pour ne laisser qu'un silence pesant. Au détour d'un virage, je vis soudain Liam qui marchait en essayant de faire le moins de bruit possible. Il avait le dos tourné vers moi et ne m'avait pas encore entendu. J'hésitai une seconde puis me rappelai qu'une raclé ne lui ferait pas de mal et que c'était quand même les Jeux Olympiques, au pire cela lui donnerait une bonne leçon et peut être qu'il vérifierait ses arrières la prochaine fois. Je m'approchai sur la pointe des pieds, le sabre au clair, prête à disqualifier mon meilleur ami. Mais c'était sans compter ses réflexes, il se retourna et réussit à parer mon coup, lui même étant muni d'une épée de Gladiateur.

- Giulia ! S'exclama-t-il en reconnaissant vaguement mon arme.

La peinture phosphorescente me permettait de distinguer chaque détail de son expression et le faisait ressembler à un ver luisant en train de bouder. S'enchaîna une série de coups qui changeait à chaque fois l'avantage de côté. Je pouvais voir la direction du regard de Liam avant qu'il ne bouge son arme ce qui finit par grandement m'aider, étant capable de prévoir à l'avance ses frappes, je pouvais les éviter et rediriger les miennes. Quand son attention fut distraite par un enfant d'Athéna qui avait été attiré par la peinture tel un moustique par la lumière, je réussi à atteindre son torse. Une lueur bleue s'alluma à l'endroit où ma lame avait rencontré son vêtement tandis qu'une voix se fit entendre dans tout le gymnase :

- Liam Cherel, fils d'Arès !

Le mur le plus proche se sépara en deux et l'ouverture laissa entrer un minuscule rai de lumière, le demi-dieu vaincu se dirigea vers la sortie, qui donnait sans que je n'ai la moindre idée de comment sur le jardin où attendait la directrice. Avec un dernier regard assassin envers moi, il quitta le labyrinthe et le mur se referma avec un claquement sourd, redevenant une paroi lisse, comme si rien ne s'était passé. Je pris le chemin d'où était venu un des frères d'Ellie, qui disparaissait déjà dans le noir. Après quelques minutes, un deuxième prénom se répercuta dans la salle : « Aron De Villiers, fils d'Athéna ! » Et bien au moins il avait battu son record, d'habitude il était toujours le premier à se faire éliminer. Tandis que je marchais dans les dédales du labyrinthe, les annonces se faisaient de plus en plus fréquentes, je croisais souvent des participants alliés et ne les voyais qu'au dernier moment. Puis au bout d'un certain temps ce fut l'inverse, je rencontrais de moins en moins de personnes et le silence était de plus en plus rarement troublé. Le nombre de concurrents toujours en jeu avait énormément diminué. Une année l'épreuve du Lazer Game avait duré deux jours car pour qu'elle se termine, il ne devait rester que des demi-dieux de la même chambre ou en alliance. Mais cette fois là, il ne restait qu'un enfant d'Hermès, Messager des dieux et une fille de Chioné, la déesse du froid et de la neige. Et ils avaient mis un jour et demi pour se retrouver sur l'immense surface. Je décidai de faire le point, je m'adossai dans un recoin où j'étais sûre que personne ne me découvrirait, et j'essayai de compter combien de pensionnaires étaient encore dans la course. A ce stade, j'estimai qu'il en restait une vingtaine. Je n'avais toujours pas entendu le prénom d'Ambre ni d'Ellie ou du mioche et sachant qu'il venait à peine d'arriver, j'en conclus qu'il était sûrement avec la blonde. Je repris ma route quand une voix résonna dans ma tête " Baisse toi ! ". Un poignard siffla au dessus de ma tête à l'instant où je pliais les genoux. Il se transforma en plein vol pour ressembler à un bâton de combat lorsqu'il frappa une silhouette derrière moi, lui balayant les jambes. Le bâton redevint poignard et sa maîtresse le fit léviter jusqu'à la gorge luminescente de l'adversaire, la pointe érafla son cou et une tâche bleue s'illumina sur sa peau. Le mur derrière le corps étendu au sol bougea et l'air vibra lorsque la voix déclara « Raphaël Tixier, fils de Chioné ! » Je me retournai pour faire face à l'ombre qui avait récupéré son poignard et était prête à s'en servir de nouveau. Je ne distinguais pas son visage mais je savais déjà qui elle était depuis le moment où elle m'avait averti grâce à notre lien.