Chapitre 53 : Que de rebondissements

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~ Ellie ~

- Pourquoi devrais-je m'excuser ? reprit-Giulia. Pour avoir dit la vérité ?

- Parce que ce sont des dieux, tout simplement, lâchai-je entre mes dents sans écouter le reste de ce que disait Giulia.

Ma mère, Athéna, me fusilla du regard et je lui répondis avec des yeux tout aussi noirs en croisant mes bras sur ma poitrine. Nous nous fixâmes sans plus faire attention à la conversation. C'est au moment où je fis apparaître mon bâton de métal, pour marquer mon hostilité, et que ma mère détourna soudainement les yeux, que je remarquai que les dieux avaient cessé de parler et regardaient maintenant Héra comme si une bombe nucléaire venait d'exploser.

- J'ai raté quoi, ? demandai-je à Giulia par notre lien.

La brune n'eut pas le temps de me répondre que déjà Zeus prenait la parole, brisant ce silence plus que pesant.

- Bien, évitons de nous disputer, s'il vous plaît. Nous avons déjà assez de choses à régler, inutile d'en rajouter, dit-il en levant ses mains en signe d'apaisement alors que c'était lui qui s'énervait cinq  minutes plutôt.

Cela m'énerva encore plus, qu'y avait-il de plus important que cette discussion ? On voyait bien là le vrai visage des dieux, toujours à éviter leurs problèmes, à les refiler aux demi-dieux en faisant comme si de rien n'était.

- Non ! intervins-je, ne pouvant plus me retenir.

Tous se tournèrent vers moi mais je ne vis que le regard désespéré et suppliant d'Hestia que je choisis d'ignorer.

- Non ? Répéta Zeus stupéfait, car jamais autant d'êtres n'avaient osé le défier dans la même journée.

- Non, répétai-je, soutenant son regard même si je sentais l'air crépiter autour de moi. Vous ne regardez jamais vos problèmes en face, et je refuse que vous le fassiez encore une fois.

- Alors réglons ça, ajouta-Giulia en se rapprochant de moi, parlons en une bonne fois pour toutes.

James se rapprocha de nous, aillant comprit que c'était le moment. Nous, demi-dieux, allions enfin pouvoir nous exprimer !

- Je refuse de rester muette ! Vous, les dieux, vous pensez pouvoir nous manipuler à votre guise comme si nous ne sommes que de vulgaires pions ! Hors nous sommes des êtres humains qui méritent le respect au même titre que vous ! Nous avons des émotions aussi et nous ne sommes pas quasiment invincibles, contrairement à vous ! m'exclamai-je, furieuse.

L'atmosphère devenait de plus en plus électrique, au sens figuré comme au sens propre du terme.

- Exact, nous au lieu de ne penser qu'à notre petite personne, on se bat ensemble ! Vous devriez écouter le petit génie, c'est une fille d'Athéna ! Par tous les dieux, vous savez qu'Athéna a toujours raison et qu'elle est même plus puissante que vous, Zeus ! Alors ce serait un comble de ne pas écouter l'enfant même de la sagesse ! renchérit Giulia, le bras sur mon épaule, pour appuyer ses propos.

- Petites, je sais que mon père peut être irritant, cependant je ne vous conseille pas de continuer cette conversation. Je vous aime bien mais je ne pourrais pas vous empêcher de mourir. Alors vous feriez mieux de vous excusez avant que tout cela ne dégénère et qu'il n'arrive un malheur, lâcha la déesse Artémis d'un ton presque compatissant.

Comme seule réponse je la fixai puis regardai tour à tour chaque dieu. Zeus, Poséidon, Hermès, Déméter et Arès n'étaient clairement pas pour nous car tous nous toisaient. Tandis qu'Apollon, Dionysos et Héra semblaient amusés pat tout ceci, comme si nous n'étions qu'un divertissement.

- Bon on va arrêter ça là je pense. Ce n'est ni le lieu ni le moment de se disputer. Ces sept jeunes gens ont survécu à Morphée, qui est quand même un dieu mineur. Je pense que nous devrions les féliciter pour leur bravoure, suggéra ma mère, sentant sûrement que les choses s'envenimaient de plus en plus.

Tout le monde se regarda et tous acquiescèrent pour monter leur accord. Même si certains dieux marmonnèrent quelques mots inaudibles, tous se décidèrent pour le côté de la sagesse.

Soudain la terre se mit à trembler et certains demi-dieux tombèrent au sol sous le choc. Une fissure se dessina dans la terre ce qui me fit resserrer mon emprise sur mon bâton et me mettre en position d'attaque. Giulia et James firent de même quand un adolescent sortit du sol miraculeusement.

- Quel incroyable accueil ! Je suis flatté ! s'exclama Alexandre les bras levés en signe de paix, se balançant sur un pied avec un air faussement blessé mais aussi un sourire en coin, fier de son effet.

- C'est qui lui ? demanda un dieu, Dionysos il me sembla.

Hadès se rapprocha alors du nouveau venu pour faire les présentations.

- C'est mon fils, Alexandre, le jumeau de Giulia.

- Ils sont deux ?! s'écria Apollon qui n'avait apparemment pas suivi ce qu'il s'était passé les deux dernières semaines.

Sa sœur Artémis eu une moue désespérée avant de taper son frère à l'arrière du crâne. Alex pris de nouveau la parole alors que le dieu du soleil et de la musique se frottait la tête.

- Je me suis dit : vu que tout le monde sait que Giulia est une enfant d'Hadès et qu'elle a un frère jumeau, moi, je n'avais plus besoin de me cacher et donc que je pouvais venir vivre à l'internat avec ma sœur adorée.

Il ponctua ses paroles d'un grand sourire comme un enfant qui veut se faire passer pour un ange. Les dieux se regardèrent puis Zeus déclara :

- Je pense qu'au point où nous en sommes, personne n'y voit d'inconvénient.

- Génial ! murmura Giulia.

Et je ne sus si c'était ironique ou non.

L'internat du feu sacré : Le labyrinthe des disparusOù les histoires vivent. Découvrez maintenant