Chapitre 29 : Réunion nocturne

11 0 0
                                    

~ Ellie ~

Je fixais le plafond de la chambre que l'on m'avait attribuée, plongée dans la pénombre, les heures passant plus lentement les unes que les autres. Minuit était passé depuis un moment déjà quand un bruissement attira mon attention. Je jetai un coup d'œil vers la porte et vis que quelqu'un avait glissé un papier au-dessous. Je me levai et déchiffrai les lettres inscrites sur la feuille grâce à la lueur de la lune.

Je n'arrive pas à dormir, fais moi signe si tu es réveillée aussi.

Enzo

Je cherchai des yeux un stylo et en trouvai un sur la table de chevet - apparemment les gens qui dormaient ici avait souvent besoin d'un stylo au beau milieu de la nuit, aller savoir pourquoi. J'écrivis alors à mon tour.

Je n'arrive pas à dormir non plus, trop de mauvais souvenirs, et toi ?

Je fis glisser le papier sous la porte et attendis. Quelques secondes plus tard, il reparut.

C'est ridicule, mais j'ai peur du noir.

J'ouvris la porte et Enzo faillit basculer en arrière quand son dossier improvisé disparut.

- Ce n'est pas du tout ridicule, murmurai-je une fois que nous fûmes assis sur mon lit. Tous les demi-dieux ont peur du noir. Je crois que ça vient du fait que Hadès à le pouvoir de se cacher dans les ombres et que du coup elles nous angoissent. Comme si on avait développé une sorte de reflex de survie.

- Ça me rassure beaucoup tout ça, merci, ironisa-t-il, à voix basse lui aussi.

J'aillais essayer de reformuler ma phrase pour l'apaiser quand un bruit nous fit sursauter.

- C'était quoi ça ? S'inquiéta Enzo, encore plus paniqué qu'avant.

- Je... J'en ai aucune idée, bégayai-je, transportée dans une autre nuit.

- On devrait aller voir, non ? suggéra-t-il en interrompant le cours des souvenirs qui affluaient derrière mes yeux.

- Oui, t'as raison.

Je me levai en essayant de faire le moins de bruits possible et Enzo fit de même. Ma chambre était au premier étage, mais le bruit provenait de la cuisine, un étage plus bas. Au moment où mon pied frôla la dernière marche de l'escalier, je fis instinctivement apparaître mon bâton dans ma main.

- Depuis quand tu peux faire ça ? Chuchota mon apprenti en désignant mon arme, surpris et impressionné.

- Mon bâton est relié à un collier qui me permet de le faire apparaître n'importe quand, répondis-je en montrant ledit collier attaché autour de mon cou.

- Oh, d'accord, dit-il, comme s'il ne pensait pas que cela puisse être aussi simple.

Entre temps, nous étions arrivés devant la cuisine sans entendre d'autre bruit. Nous nous mîmes chacun d'un côté de la porte et nous entrâmes d'un seul coup, moi brandissant mon bâton, et Enzo appuyant sur l'interrupteur comme si notre vie en dépendait. Une silhouette apparue dans la lumière, nous effrayant tout autant que nous l'effrayâmes.

Giulia se retourna, une boule de feu dans la main et nous dévisagea.

- Qu'est-ce que tu fais là ? Lançai-je en même temps qu'elle.

- Je suis venue chercher quelque chose à manger parce que je n'arrivais pas à dormir, commença-t-elle en baissant le regard vers sa main.

Elle eut une grimace de dégoût quand elle vit la forme carbonisée du reste de nourriture dans sa paume.

- Mais on dirait que je ne peux même pas faire ça tranquillement, termina-t-elle. Et vous ?

- On a entendu du bruit alors on est descendu, expliqua Enzo.

Giulia allait répliquer quand une quatrième voix retentit.

- Bonjour, nous salua James, nous faisant tous sursauter au passage.

- Au moins on est au complet maintenant, soupirai-je en me demandant ce qu'il pouvait bien se passer dans nos têtes pour nous réveiller tous les quatre aussi tôt.

- Des céréales ça vous va ? Demanda Giulia, sentant qu'aucun de nous n'avait l'intention de se recoucher.

Nous acquiesçâmes et elle sortit trois bols de plus. Nous nous installâmes autour de la table et alors qu'on commençait à manger, Enzo nous posa une question.

- On va repartir, pas vrai ?

- On ne peut pas rester ici indéfiniment, on a une quête à terminer, répondis-je

- Et puis même si on pouvait, ce serait hors de question, enchaîna la fille d'Hadès, catégorique.

- Et d'ailleurs, James, tu ne nous as toujours pas dit pourquoi tu t'intéresses à ce qu'il peut arriver à Will et Noah, fis-je remarquer.

Giulia et James échangèrent un regard.

- Voilà ton occasion, railla la première sous un soupir du deuxième.

- Pour faire court, Noah est mon meilleur ami, il a été enlevé en même temps que William par notre employeur, maître, ou ce que vous voulez, parce qu'il a voulu arrêter de faire ce qu'on lui avait dit de faire. Cet employeur c'est Morphée, il a ses quartiers dans le labyrinthe sous-marin où vous étiez avant qu'on se rencontre. Il s'arrêta pour nous laisser le temps d'enregistrer toutes les informations puis il reprit avant que quelqu'un ne pose une question. J'ai toujours vécu dans le labyrinthe donc je pense savoir où ils sont, mais je ne suis jamais sorti avant aujourd'hui donc je ne sais pas par où on entre. Et pour finir, je dois rappeler que je me suis enfui et que je ne suis par conséquent pas vraiment le bienvenu, voyager avec moi comporte des risques.

- Tu veux dire outre que se faire trahir par toi dès qu'on sera à l'intérieur du labyrinthe ? Intervins-je.

- Je ne vous trahirai pas, vous avez ma parole, affirma-t-il en me regardant dans les yeux.

- Dit celui dont le meilleur ami a espionné pendant plus de trois ans les personnes qui lui ont fait confiance, l'ont accueilli et l'ont aimé, rétorquai-je, voulant au passage vérifier ma théorie.

- En réalité Morphée ne l'a pas contacté dès son arrivée à l'internat, nous informa James. Mais depuis quand as-tu compris ?

- Pas avant que tu ne le dises, mais j'ai eu un doute à partir du moment où tu m'as appelée " fille d'Athéna ", alors que je ne t'avais dit que mon prénom.

- Attendez, vous voulez dire que votre Noah, il vous a espionné pendant trois ans sans que vous vous en rendiez compte et qu'il rapportait ses informations à un certain Morphée qui l'a kidnappé parce qu'il n'était pas d'accord, résuma Enzo en quelques lignes.

- Je crois bien, c'est ce que j'ai compris aussi, à un détail près, Morphée est un dieu, mineur, mais un dieu quand même, rapporta Giulia. Ça veut dire qu'on ne va pas pouvoir simplement se ramener et dire " Salut, vous avez enlevé deux camarades à nous, est-ce que vous pouvez nous les rendre s'il vous plaît ? ".

- On peut toujours essayer, mais effectivement je suis pas sûre que ce soit une très bonne idée, ajoutai-je. Enfin, chaque chose en son temps, avant tout, on doit trouver un moyen de retourner dans ce foutu labyrinthe.

L'internat du feu sacré : Le labyrinthe des disparusOù les histoires vivent. Découvrez maintenant