Chapitre 24 : un rayon de soleil dans l'obscurité

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~ Giulia ~

Une voix masculine sortit de l'appareil.

- Qu'est-ce que vous voulez ?

- On doit entrer.

- Si c'est encore pour nous vendre des trucs, on n'est pas intéressés.

- Ouvrez le portail ! Ordonnai-je, énervée.

- Pourquoi ? Je ne vous connais même pas !

- L'un de nous est blessé. Et ma génitrice vit ici.

- Attends, quoi !?

Une voix enfantine s'échappa à son tour du boîtier.

- C'est qui ? Pourquoi tu ouvres pas ?

- Emy, non ! Qu'est-ce que tu–

La phrase fut coupée par le bruit du portail électrique qui s'ouvrait. Sans rien attendre de plus j'avançai vers la maison. J'étais encore à mi-chemin lorsque la porte d'entrée s'ouvrit sur une petite fille qu'un jeune homme essayait tant bien que mal de rattraper. Il parut renoncer quand il s'aperçut de notre présence. Enfin libre l'enfant accouru à notre rencontre, suivie par le garçon, méfiant.

- Je m'appelle Emy, annonça-t-elle, un sourire plaqué sur son visage enfantin. Et toi ?

- Je m'appelle Giulia, lui répondis-je en essayant de faire disparaitre le goût amer qui s'était installé sur ma langue depuis que nous étions arrivés devant cet endroit.

- Mon frère m'a grondée parce que j'avais ouvert le portail alors que je savais pas si vous êtes méchants ou pas.

Je souris, amusée par sa formulation.

- Ton frère a raison, il faut faire attention, mais ne t'inquiètes pas on n'est pas méchants, la rassurai-je.

La petite fille parut satisfaite, elle attrapa la main de James et le tira à l'intérieur, Ellie et Enzo le portant toujours à moitié. Son frère la suivit tout en lui reprochant qu'elle ne devait jamais laisser des inconnus entrer chez eux. La porte se referma et je restai plantée devant, comme je l'avais dit plus tôt, je ne rentrerai pas. Mais au bout d'un moment, Emy rouvrit la porte et me regarda avec étonnement.

- Pourquoi tu rentres pas ?

- Je préfère attendre dehors.

- Mais tu vas avoir froid. Viens !

Sa petite main se glissa dans la mienne, me guidant à l'intérieur de la maison. Dans le salon, Ellie et Enzo avaient allongé James sur le canapé. Son sang avait coulé et se détachait fortement sur le cuir blanc d'une perfection absolue, je pris ça comme le début d'une revanche. Enzo tentait d'aider Ellie comme il le pouvait mais la fille d'Athéna venait de lui demander de s'éloigner lorsqu'une fille d'environ 16 ans déboula.

- Que ce passe t'il ici ? Demanda-t-elle en embrassant la pièce du regard. Et qui êtes-vous ?

- Je suis Ellie, le blond c'est Enzo, le blessé James et elle, elle s'appelle Giulia. Ellie replongea le nez sur la blessure de James quelques secondes puis précisa, C'est votre demi-sœur.

Mes demi-frères et sœurs se figèrent. Puis, une dernière personne fit son apparition. Une femme arriva dans la pièce et promena ses yeux sur le désordre qui y régnait.

- Giulia ? Laissa-t-elle échapper quand ils se posèrent sur moi, l'incrédulité et la joie se mêlant dans sa voix.

- Céline, répondis-je froidement.

- Maman, qu'est-ce que c'est cette histoire ? S'interrogea mon demi-frère, les sourcils froncés et la bouche déformée dans une grimace.

- Arthur, je.... Arthur, Margaux, vous allez me prendre pour une folle, mais vous devez me croire. Les dieux grecs existent. Et il y a un peu plus de 14 ans j'en ai rencontré un. Quelques mois après notre rencontre, votre demi-soeur, Giulia, est née.

- Et tu n'as jamais trouvé utile de nous en parler ? Intervint la plus âgée de mes demi-soeurs.

- Attendez, vous acceptez tout de suite l'idée que les dieux grecs existent ? S'étonna Enzo.

- Crois-moi, on n'est plus à ça près, soupira Arthur. Par contre ce que je ne comprends pas non plus c'est pourquoi tu ne nous en as jamais parlé, Maman ?

- Oh c'est simple, elle a préféré nous abandonner mon frère et moi. Ah oui, c'est vrai, elle a aussi oublié de mentionner qu'on était deux. Mais ça devait pas vraiment lui importer de toute façon, un de plus un de moins, elle en a gardé aucun, m'exclamai-je avant de faire volte-face.

Ellie me rejoignit en quelques enjambées et m'attrapa par le poignet puis me força à la regarder.

- Giulia, tu veux bien rester encore 5 minutes, après tu pourras faire ce que tu veux, s'il te plaît. Elle se tourna vers les autres et ajouta, je pense que vous devriez avoir une petite discussion familiale. Je vais terminer de soigner James et après je crois que ce sera au tour de Giulia et Mme Torres d'avoir une petite discussion.

Je me résignai et m'adossai contre un mur, car de toute manière Ellie aurait été capable de m'attacher pour me faire rester. Je me rassurai en me disant que leur petite réunion familiale durerait plus de 5 minutes et que quand Céline reviendrait je serai dehors depuis longtemps. A mon étonnement, pas si grand que ça, tout le monde écouta Ellie et les quatre personnes concernées sortirent de la pièce. Enfin, ce n'était pas pour rien que sa mère était la déesse de la sagesse.

Le fils d'Apollon, qui s'était assis sur le tabouret du piano qui trônait dans la pièce après s'être fait rabrouer par notre soigneuse improvisée, commença à jouer. Et je fus obligée d'admettre que ce n'était pas si mauvais que ça. Il jouait une mélodie simple mais qui s'alliait assez bien à la situation. Après plusieurs notes, la tension en moi diminua, faisant place à un calme étrange, surnaturel. Je commençais à comprendre ce qu'il se passait quand James pris la parole pour la première fois.

- Tu as un don de guérison, Enzo.

- Il a raison, sa plaie vient de se refermer d'elle même, il ne reste plus qu'une fine peau réparatrice, renchérit Ellie.

- Vous voulez dire que je peux guérir les gens en jouant de la musique ? S'émerveilla Enzo en levant ses doigts du clavier et en les observant comme s'il venait de s'apercevoir de leur présence.

Le calme qui s'était installé en moi disparu aussitôt et mon humeur maussade repris sa place. Je lui fis tout de même part de mon explication.

- Ton père, Apollon, à eut un fils, Asclépios, dieu de la médecine, alors maintenant, tous les enfants d'Apollon ont un lien avec la médecine. Donc ce n'est pas vraiment étonnant que tu aies ce pouvoir là.

- Oh. Mais c'est trop bien quand même ! S'écria-t-il, plus excité que jamais.

Malheureusement, il était bien le seul à se réjouir. Céline, Arthur, Margaux et Emy revinrent dans la pièce et il était maintenant trop tard pour m'éclipser.

L'internat du feu sacré : Le labyrinthe des disparusOù les histoires vivent. Découvrez maintenant