L'internat du feu sacré : Le labyrinthe des disparus

Chapitre 2 : Mon père est connu ou les gens autour de moi sont fous ?

~ Enzo ~

L'eau froide coulait sur mon visage, effaçant le doute, le désarroi et la colère qui s'étaient incrustés en moi et mouillant mon tee-shirt. J'étais trempé mais ce n'était pas important, le froid m'éclaircissait les idées, me calmait et j'en avais vraiment besoin après ce qui venait de se passer.

Flashback :
(20 minutes plutôt)

Une fois la porte refermée, Hestia se tourna vers moi et me regarda avec hésitation comme si elle allait dire quelque chose qui pouvait me blesser.

- Il faut que tu saches, Enzo, commença-t-elle, que ce n'est pas une école comme les autres, seuls les enfants comme toi peuvent venir ici... Elle fit une pose pendant quelques secondes, ces enfants sont spéciaux, tu es spécial Enzo !

- Merci, ça j'avais remarqué ! Dis-je agacé, pensant qu'elle faisait référence à mon TDAH.

- Non, Enzo, tu ne comprends pas ce que je veux dire, elle prit une grande inspiration, ce que je vais te dire va peut être te paraître saugrenu. Mais d'abord, connais-tu la mythologie grecque ?

- Heu.... Zeus, Héra, Hadès, Poséidon.... Tout ça ?

- Oui exactement, et bien " Tout ça " comme tu dis, c'est réel. Les dieux existes et les monstres aussi malheureusement ! Enzo, tu es spécial car ton père est un dieu de la mythologie grecque, cette école est spéciale car tous les élèves qui sont ici ont un parent divin.

Je m'attendais à ce que la directrice s'exclame " hé bah non, c'était une blague ! T'y as crû hein ? " mais non elle restait exactement comme avant, sérieuse avec une pointe de pitié dans les yeux. Je me tournais vers ma mère mais celle-ci semblait figée et ne disait rien.

- Ce n'est pas vrai, si ?

- J'ai bien peur que si, me répondit Hestia en soupirant, la voix pleine regrets.

- Quoi ? Mais vous êtes cinglée ! Faut aller voir un psy !

- Enzo ! - oh tient, ma mère se réveille ! - Écoute moi, j'aurais aimé pouvoir te le dire avant mais c'était trop dangereux ! Si tu l'avais su, les monstres t'auraient attaqué ! M'expliqua ma mère qui semblait au bord des larmes.

- Tu mens ! Mon père est parti parce qu'il ne voulait pas s'occuper d'un enfant et il t'a laissé m'élever toute seule ! Il n'est certainement pas un..... Dieu ! J'avais craché le dernier mot comme si il me brûlait les lèvres.

- Enzo, calme toi s'il te plaît ! Me supplia ma mère.

- Non ! Je ne resterais pas dans cet endroit une minute de plus ! Tu ne ressembles pas à ma mère ! Criai-je en retenant mes larmes.

Je courus jusqu'à la porte et l'ouvris à la volée, puis je traversai le couloir en suivant les panneaux indiquant " Toilettes". J'arrivai devant la porte des toilettes pour hommes, je rentrai, marchai jusqu'aux lavabos et m'aspergeai le visage d'eau glacée. Mon père un..... Dieu !? Non c'était n'importe quoi ! Mon père avait abandonné ma mère quand il avait appris qu'elle était enceinte, la laissant se débrouiller toute seule du jour au lendemain sans un mot, pas une explication, rien, nada ! Alors non, il n'était pas un dieu ! Je ne pouvais pas croire ça. Mais.... et si..... Non, non, non et non, c'était impossible point final !

Fin du Flashback

Et voilà, cela faisait maintenant près de 5 minutes que j'étais dans les toilettes, à me regarder dans le miroir tout en repensant à la conversation qui venait d'avoir lieu. Tout à coup, j'entendis une voix féminine à travers la porte.

- Tout va bien ? Je peux rentrer ?

- Heu, non pas vraiment et ouais bien sûr les toilettes ne sont pas à moi.

Attendez ! Une voix féminine !? Ce n'est pas censé être les toilettes pour hommes ? Bon, ce n'est pas grave de toute façon je lui avais déjà répondu. L'intruse ouvrit la porte et rentra. Elle avait les cheveux blonds caramels avec une petite mèche argentée sur le côté, des yeux bleus/gris qui semblaient tristes mais pourtant un petit sourire ornait le coin de sa bouche. Elle portait un legging court noir, un sweat gris avec une bande rouge sur les manches et était pieds nus. Je reconnus tout de suite la fille qui s'était disputée avec le garçon dans le bureau de la directrice.

- Tu es trempé. Remarqua-t-elle une lueur amusée
dans le regard.

Puis elle croisa ses bras sur sa poitrine, en m'examinant de la tête aux pieds, comme si elle attendait quelque chose de moi.

- C'est les toilettes des garçons ici ! Ce fut la seule chose que je trouvai à répondre. Je vous l'accorde ce n'est pas vraiment la bonne manière pour se faire des amis, mais c'était le premier truc qui m'était venu, alors un peu d'indulgence s'il vous plaît.

Nous nous défiâmes du regard, c'était à celui qui baisserait les yeux en premier. Je perdis, évidemment, mais cette fille était beaucoup trop intimidante !

- Suis moi. Dit-elle avant de sortir.

Je la suivis en silence dans un couloir perpendiculaire à celui où se trouvait le bureau d'Hestia, le bâtiment faisait un U, j'étais donc dans l'aile gauche. Dans ce couloir, il y avait plusieurs portes très différentes les unes des autres, elles étaient toutes de couleurs et de formes diverses qui pourtant allaient très bien ensembles sans que je puisse expliquer pourquoi. Nous arrivâmes devant la dernière porte au fond du couloir, celle-ci par rapport aux autres était tout à fait normale, blanche et rectangulaire. La jeune fille ouvrit la porte, découvrant une salle de bain avec en face de l'entrée, un évier avec un miroir au-dessus, un placard à côté du lavabo et une douche sur la droite.

- Il y a des serviettes, et si tu veux te changer, des habits propres dans le placard, m'informa ma guide, je reviens dans dix minutes, OK ? Termina-t-elle en faisant demi-tour.

- Hé, l'interpellai-je alors qu'elle s'éloignait, comment tu t'appelles ?

- Ellie, Ellie Diaz ! Et toi ?

- Enzo Leechane !