Chapitre 45 : Il y a de l'orage dans l'air

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~ Ellie ~

Je traversai le mur d'eau et les parois rocheuses d'une grotte apparurent autour de moi. C'était la caverne par laquelle nous étions rentrés dans le labyrinthe. Cela me paraissait si lointain, j'avais l'impression que plus d'un mois s'était écoulé alors que ça ne faisait que quelques jours.

Il n'y avait plus aucune trace des instruments ni de Thalie. Et même quand Giulia utilisa ses dernières forces pour nous éclairer, aucune Muse n'apparut pour nous reprocher de souiller son territoire.

- Heureusement qu'il n'y a plus l'éboulement, sinon je crois que je serai devenu fou, annonça Enzo en soupirant de soulagement.

Will se tourna vers Noah sans comprendre et celui-ci haussa les épaules.

- On est déjà passé par ici pour entrer et on a failli être emmuré vivant par la Muse du Théâtre, expliquai-je d'un ton l'as, n'ayant qu'une seule envie : dormir.

- Hé bien, ça à l'air sympa tout ça, siffla mon mentor en passant un bras sur mes épaules. Mais c'est rien comparé à se faire endormir par le dieu du sommeil, se faire emmener de force et se réveiller sans avoir la moindre idée de ce qui nous est arrivé.

- Ok, je crois que sur ce coup là, c'est vous qui gagnez, admis-je avec un petit sourire.

- On pourrait sortir d'ici au lieu de débattre sur qui a souffert le plus ?

Giulia nous avait interrompus avec une voix encore plus fatiguée que la mienne mais où transparaissait toujours la colère. La culpabilité s'abattit sur moi comme une douche froide, me ramenant brusquement à la dure réalité : sa petite sœur était en danger de mort et moi je plaisantais. Je m'excusai dans un murmure et nous sortîmes en vitesse, pressés de retrouver la lumière du jour.

C'était le milieu de l'après midi mais la lumière me brûla la rétine comme si j'avais regardé le soleil directement un jour de grande chaleur. Les autres aussi s'étaient arrêtés et nous mîmes quelques minutes à nous habituer à la luminosité.

- C'est bizarre, mais en même temps ça fait du bien, lâcha Noah, ses yeux brillants d'une lueur d'espoir mêlée de joie.

- Ouais, ça faisait longtemps, continua Will alors que Théo regardait avec émerveillement autour de lui, un grand sourire plaqué sur son visage.

J'avais déjà failli perdre la tête pendant le peu de temps que nous avions passé dans le labyrinthe alors je ne pouvais pas imaginer ce qu'ils ressentaient. Ils y étaient restés plus d'un mois.

Nous décidâmes de monter le camp seulement quelques pas plus loin, la plupart d'entre nous étant incapable de reste éveillés plus longtemps. J'ordonnai à la tente de s'ouvrir alors que Giulia allumait un feu pour Enzo qui monterait la gare dehors étant le seul à pouvoir encore tenir debout et à avoir plus de 6 ans. Nous nous installâmes dans la tente et je m'endormis dès que ma tête eut touché mon oreiller. J'entendis tout juste Enzo commencer à jouer du violon, qu'il avait sûrement trouvé dans le sac de Giulia, nous soignant tous grâce à sa magie.

Quand je me réveillai, il ne restait plus que Giulia dans la tente et elle aussi commençait à sortir du sommeil. En passant la tête par l'ouverture de la toile, je vis que le soleil commençait à se coucher et que tous nos compagnons s'étaient rassemblés autour du feu et regardaient dans la même direction, quelque chose que je ne voyais pas. Emy était allongée sur une couverture posée sur le sable et enveloppée dans une deuxième couverture, au plus près d'Enzo qui jouait Au clair de la lune.

Giulia et moi nous approchâmes et nous découvrîmes que nos camarades étaient en train de parler avec Hestia, projetée sur un arc en ciel, comme un appel vidéo. Ils avaient utilisé un Iris-mail pour contacter notre directrice. C'était un moyen de communication courant chez les demi-dieux, il suffisait de créer un arc-en-ciel et de lancer une drachme (monnaie grecque) à l'intérieur en disant le nom et le lieu où se trouvait la personne que vous souhaitiez contacter. L'arc-en-ciel c'était Noah qui le créait grâce à son pouvoir en maintenant une chute d'eau miniature devant lui et ils avaient sûrement trouvé une drachme dans le sac de Giulia.

- Qu'est-ce qu'il se passe ? demanda celle-ci à personne en particulier. Puis elle ajouta pour Hestia, Tu vas venir nous chercher ?

Notre directrice eut l'air encore plus dépité et soupira. Cela ne présageait rien de bon, croyez moi.

- Malheureusement, dès que nous avons appris où vous étiez, Zeus à interdit à toutes les divinités de vous rejoindre. Il ne veut prendre aucun risque en envoyant quelqu'un aussi près de Morphée. Vous allez devoir trouver un moyen de revenir tous seuls, je suis désolée.

Sa voix grésillait et l'image se troublait mais nous pouvions toujours voir son expression plus que peinée.

Giulia lâcha un rire sans joie.

- Alors quoi ? Zeus a peur d'un dieu mineur maintenant ?! Quand il faut envoyer des demi-dieux se faire tuer pour exécuter je ne sais quelle tâche impossible il est bien content, par contre quand c'est nous qui avons besoin d'aide il y a plus personne !

Sa voix vibrait de colère et elle avait serré ses points si fort que ses jointures étaient blanche.

- Giulia...

Les paroles d'Hestia restèrent en suspens et seul un grondement sourd précéda l'éclair qui s'abattit aux pieds de la fille d'Hadès. Aucun de nous n'eut le temps de bouger et quand nous comprîmes ce qu'il venait de se passer, il ne restait que du sable noircit et une odeur d'ozone.

- On peut plus rien dire ici ! lança Giulia en se dirigeant d'un pas rageur vers l'océan.

L'internat du feu sacré : Le labyrinthe des disparusOù les histoires vivent. Découvrez maintenant