Chapitre 33 : Retrouvailles pas très amicales

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~ Ellie ~

L'eau effleura ma peau, la refroidissant sans pour autant la mouiller. Et tandis que mes yeux étudiaient notre nouvel environnement, la sensation des gouttes glissant sur mes bras demeura. Le tunnel était désert et silencieux.

- Il y a des gardes ici normalement, fit remarquer James d'un ton indifférent si bien que je ne sus pas si je devais m'inquiéter ou non.

Je ne répondis rien et pris le tunnel sur ma droite, informant en même temps Giulia de notre progression, toujours sur mes gardes. Nous allions dépasser un autre carrefour quand un cri fusa.

- Attrapez les !

Je jetai un regard vers James tout en jurant dans ma tête, mais il n'eut pas le temps de dire quoi que ce soit car les gardes étaient déjà sur nous. Je lançai mon poignard et il s'enfonça dans la main du soldat le plus proche, le désarmant au passage. Je comptai rapidement nos adversaires : quatre demi-dieux dont celui que je venais de blesser et trois autres créatures que je ne pris pas le temps d'identifier. Ils étaient beaucoup trop pour que nous puissions les battre et James l'avait très bien compris aussi, mais il brandit tout de même son épée et l'abaissa dans un arc de cercle, fauchant deux des créatures. La troisième en profita pour lui envoyer un filet de bronze, James parvint à trancher les mailles et il entama un duel avec l'être mythologique. Trop occupée à regarder mon camarade, je ne vis qu'au dernier moment la fille qui fonçait sur moi. Je fis un écart pour l'éviter et percutai un de ses compagnon, qui enserra mon cou avec un de ses bras, bloquant les miens contre mon corps avec l'autre. Je me débatis, en vain. Je suffoquais. Le manque d'air m'empêchait de me concentrer assez pour utiliser mon pouvoir et récupérer mon arme. Des points noirs commençaient à danser devant mes yeux quand je remarquai tout à coup que rien ne retenait mes jambes. Je donnai un coup de talon dans l'entre-jambe de mon agresseur et dirigeai toutes mes forces vers mon poignard toujours planté dans la main d'un demi-dieu quand il me lâcha. Je tombai à genoux alors qu'un cri de douleur et de surprise sortit de la gorge du demi-dieu lorsque la lame s'arracha de sa chair, le manche de mon poignard venant se loger gentiment dans ma paume. Mais mon sentiment de victoire fut de courte durée, James se prit du coup de glaive dans sa blessure fraîchement refermée, il laissa échapper un gémissement de douleur. Le dernier demi-dieu aidé de la demie-déesse me désarmèrent en un clin d'œil, j'étais devenue une poupée de chiffon après avoir gaspillé mon énergie pour récupérer mon arme. Pour faire bonne mesure la fille me frappa dans les côtes, chassant l'air de mes poumons et faisant perler des larmes aux coins de mes yeux. Elle entreprit ensuite de m'attacher les poignets et les chevilles, me laissant tout juste assez de longueur pour marcher. Son travail terminé, elle me releva sèchement et m'ordonna d'avancer. Ils avaient assommé James avec le pommeau de son épée et l'une des créatures qui marchait en tête l'avait mis en travers de son épaule. Sa tête se balançait de gauche à droite au rythme des pas de nos geôliers. La pointe d'une épée m'éraflait le dos, menace constante de ce qu'il m'arriverait si je m'arrêtais ou tentais de m'enfuir. Chose que je n'étais certainement pas assez stupide d'essayer. Je me contentais de donner les directions que nous prenions à Giulia, avec laquelle j'avais repris contact dès que nous nous étions mis à avancer. Je devais faire attention à ne pas trébucher sur le sol inégal mais la lumière presque inexistante ne me facilitait pas la tâche et je faillis tomber plusieurs fois. Alors que je me disais que cette marche n'en finirait plus, je découvris une immense porte à deux battants. Son épaisseur parvenait tout juste à étouffer la clameur qui nous parvenait de l'autre côté. Les gardes ouvrir la porte, révélant une salle dont je ne distinguais pas les extrémités, elle était éclairée par des centaines de torches qui menaçaient de brûler les nombreux occupants à chaque instant. La nouvelle luminosité m'éblouissant, je m'étais arrêtée. Mais je fus poussée à l'intérieur de la salle et on lâcha James sur le sol sans ménagement. Les voix se turent et un silence pesant s'installa. Un homme de haute taille s'avança lentement, on me força à me mettre à genoux et on fit pareil avec James qui venait de reprendre connaissance. La voix de l'homme résonna et aucun bruit, si ce n'est nos respirations, ne vint la perturber.

- J'allais finir par croire que tu nous avais quittés pour de bon, mon cher James.

- Vous ne m'avez pas laissé le choix, répondit celui-ci en relevant la tête, essayant de garder le peu de dignité qui lui restait.

- Allons, allons, c'est à ton père que tu as fait le plus de peine en partant, dit Morphée, car c'était bien lui, faussement attristé.

James se retint de répliquer mais son expression qui n'était pour une fois pas neutre n'échappa pas au dieu.

- C'est bien ce que je pensais, déclara-t-il avec un sourire mauvais. Enfermez-les !

L'internat du feu sacré : Le labyrinthe des disparusOù les histoires vivent. Découvrez maintenant