Chapitre 9.

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Les secondes s'égrainent, longues, et je sais que c'est la fin. Il va me tirer une balle dans la tête, il va en finir avec moi.

Je gigote, pleure lamentablement, paniquée, mais à la place d'appuyer sur la gâchette, j'entends des pas derrière lui et d'autres mains viennent m'attacher les poignets, et on me tire hors de la cour d'un pas violent. 

Je suis pathétique, terrorisée, peinant à reprendre ma respiration, et on me traine le long des rues, avant que j'entende les sirènes de la police au loin. Je me débat, mais le mec qui me tient me tire les cheveux en arrière:

- Tu gueules et j'te jure que tu seras juste un dommage collatéral de cet affrontement, chérie... Si tu tiens à la vie, fermes la et tiens-toi tranquille." 

J'obéis, épuisée, paniquée, anesthésiée... Je vois les autres filles dans la voiture, et les corps de ces types par terre, près de la grille. Mes yeux se gonflent de larmes, et j'explose en sanglots...

Ils les ont butés... Ils ont butés des hommes...

Le sang coule sur le béton, mais on me pousse dans la voiture, et les autres filles me tiennent contres elles, alors que tout le monde embarque dans les voiture et qu'on démarre. 

Je ferme les yeux, trop choquée et sonnée pour savoir ce qui arrive.  Je sens que les hommes du psychopathe m'attachent les mains et me maintiennent contre la banquette avant de vite fuir de la scène. On roule longtemps, et je laisse couler mes larmes sans me retenir, les cheveux en bataille, trop secouée... J'avait une chance de m'enfuir... J'avais une chance de me sauver de cette condition, de mon enlèvement... 

Et j'ai lamentablement raté... 

Quand on arrive à la maison, on me pousse sans ménagement, avec hargne et force dans le hall d'entrée, tandis que les autres filles sont traitées avec délicatesse. On leur offre à boire et leur propose de s'asseoir sur les canapés derrière la baie vitrée du hall, mais moi, l'homme qui me retient ne me lâche pas, et je suis même bâillonnée. Je laisse couler les larmes sans me retenir, et tente de contrôler les soubresauts qui me prennent... 

J'entends de la musique latino s'échapper du couloir au fond duquel se trouve le bureau de Javier, puis un mec arrive, main dans les poches, le regard noir, et sourit aux filles avant de s'approcher d'elles pour leur indiquer de regagner leurs chambres. 

Je suis à présent seule, moi, ce type et le reste des hommes de mains de Javier. Je me mets à trembler et regrette soudain amèrement ma tentative d'échappatoire... Je détourne les yeux, fuyant l'associé de Javier lorsqu'il s'approche, tandis que le silence nous enveloppe. Il s'approche, et je l'entends sortir un petit rire presque indistinct. 

Puis je sens sa main se glisser sur ma joue, ma nuque, et repousser mes cheveux. Je me fige et ne bouge pas, ne le regarde pas. 

"- Et bien, bella, tu était bien plus intrépide dans les rues, tout à l'heure, à ce qu'on m'a dit..." Je ferme les yeux, tétanisée. Et si Javier lui avait demandé de me tuer directement maintenant, là, tout de suite, rapidement, parce que j'ai encore désobéi? 

En sentant ma panique, le type s'approche de moi, puis me chuchote:
- Chut chut chut... T'inquiète pas, il ne va rien t'arriver... C'est notre faute, on ne t'as pas bien dressée." 

Dressée... Encore ce mot... Je ne peux pas m'empêcher de planter des yeux assassins dans ceux du type qui sourit:

- Décidément, tu es vraiment la plus coriace et entêtée de toutes les gamines qu'on a eues ici. Mais je crois qu'on t'as déjà expliquer ce qui arrive aux gamine coriaces et entêtées, ici..."

Captive d'un narcotrafiquantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant