Chapitre 36.

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La gorge serrée et le cœur battant la chamade, je me retrouve entraînée dans la foule par Catalina. 

Je tente de refouler les images de Javier qui me hantent, ses baisers passionnés, son regard intense, ses mains possessives. Un sentiment de culpabilité me submerge à nouveau, je me déteste d'avoir succombé à ses charmes malgré le danger qu'il représente.

La musique vibre autour de moi, mais je ne l'entend plus. Je suis perdue dans mes pensées, tiraillée entre la peur et l'attirance que j'éprouve pour Javier...

Les paroles de Catalina résonnent dans mon esprit : "C'est le plus grand des manipulateurs, il aura ce qu'il veut et il l'obtiens toujours." 

Je sais qu'elle a raison, mais je ne peux m'empêcher de me demander s'il y a autre chose en lui, une part d'humanité cachée derrière sa façade de violence et de contrôle. Je sais qu'il y a autre chose, j'en ai déjà vu des morceaux parfois, comme lorsqu'il était alité, blessé au lit. 

Je me risque à observer Javier de loin, le voyant danser avec une autre fille, qui elle semble heureuse que le chef d'un Cartel accepte une danse. La jalousie me consume malgré moi, un sentiment que je n'avais jamais connu auparavant. Je me déteste d'être jalouse d'une simple poupée qu'il utilise pour son propre plaisir.

Soudain, Javier se tourne et me fixe, son regard perçant traversant la foule. Je détourne le regard, mais je sais que c'est trop tard, qu'il m'a vue. Un frisson me parcourt, un mélange de peur et d'excitation. Je sais qu'il ne me laissera pas tranquille, qu'il me poursuivra jusqu'à obtenir ce qu'il veut. Je ne pourrais pas lui échapper. 

La nuit s'achève, et nous quittons alors bientôt la fête, moi avec le cœur lourd et l'esprit troublé.

De retour dans ma chambre, je m'effondre sur mon lit, les larmes coulant sur mes joues. Je ne sais plus quoi faire. 

Mon corps tremble de tout mon être, secoué par des émotions contradictoires : la terreur face à l'avenir incertain qui m'attend, l'attirance indéniable que j'éprouve pour Javier, et la haine qui grandit en moi envers cet homme qui m'a kidnappée et réduite à l'état de prisonnière.

Le souvenir de la soirée me hante, des images brûlantes se rejouant dans mon esprit. La chaleur de son corps pressé contre le mien, ses lèvres dévorant les miennes dans un baiser passionné, ses yeux noirs me fixant avec une intensité qui me faisait vaciller. Un frisson incontrôlable parcourt ma peau, mêlant désir et répulsion.

Comment pouvais-je être si attirée par un homme aussi dangereux ? Un homme qui n'hésitait pas à utiliser la violence et la terreur pour obtenir ce qu'il voulait ? Un homme qui me considérait comme un simple objet, une possession sur laquelle exercer pression et terreur.

Je me remémore les rares moments où j'ai entrevu une autre facette de Javier. Lorsqu'il était blessé, vulnérable, ses yeux exprimaient une douleur que je comprenais. Il y avait une part d'humanité en lui, quelque chose de brisé qu'il s'efforçait de cacher sous une carapace de cynisme et de violence.

Mais ces moments fugaces ne font que renforcer mon dilemme. Comment concilier l'attirance que j'éprouve pour cet homme avec la terreur qu'il m'inspire ? Comment pourrais-je aimer quelqu'un qui représente un danger si imminent pour ma vie ?

La nuit s'écoule lentement, chaque seconde ponctuée par les battements erratiques de mon cœur. Je ne trouve pas le sommeil, mon esprit tourmenté par des questions sans réponse. Je me sens perdue, prisonnière de mes propres sentiments, tiraillée entre la peur et le désir.

Au lever du jour, épuisée et les yeux cernés, je finis par me lever et me dirige vers la fenêtre. J'observe le domaine d'Abuela et de Javier qui s'éveille, le soleil dorant les toits des habitations. Un sentiment de désespoir m'envahit. Je ne sais pas comment va se dérouler cette journée, si je vais parvenir à faire les tâches qui m'incombent sans croiser et être gênée par Javier. Je prie pour qu'il soit occupé aujourd'hui. 

Captive d'un narcotrafiquantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant