Chapitre 26.

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Je reste figée, le cœur battant la chamade, alors que Javier s'approche de moi. Son regard intense me trouble, et je me sent tiraillée entre la peur et l'attraction qu'il exerce sur moi. Je sait qu'il est dangereux, impitoyable, mais il y a quelque chose en lui qui me fascine, me bouleverse.

Javier se place devant moi, sa silhouette imposante dominant la mienne. Son sourire énigmatique ne me rassure pas, et je me demande ce qu'il a dans la tête.

- Natalia," murmure-t-il, sa voix grave et envoûtante, et je sens qu'il a bu. Il n'est pas dans état normal, me rapellais-je, "j'ai une proposition à te faire." Hein? 

Je retiens mon souffle. 

- Je sais que tu es une fille intelligente et courageuse," continue Javier. "Tu as survécu à bien des épreuves, et je suis admiratif de ta force." Je ne comprends rien, probablement la chaleur, la fatigue, je me sens ailleurs...

Je me sent mal à l'aise. Il me flatte, mais je sais qu'il y a une arrière-pensée.

- Je voulais juste te dire que tu es une de mes meilleures filles, me souffle-t'il à l'oreille. "Je suis content du boulot que tu fais ici, et j'espère que t'es heureuse de... ton quotidien, ton travail... 

Je ne comprends plus rien... 

- Je ne cautionne pas les activités du cartel," réponds-je d'un air acéré, le regardant dans les yeux, et il semble surpris de mon aplomb. "Je veux vivre une vie libre et honnête, loin de la violence et de la criminalité. Je ne suis pas contente de ce que je fais ici. Je ne suis pas heureuse d'être ta prisonnière... 

Javier me fixe intensément, un sourire narquois aux lèvres, puis me sourit d'un air carnassier. Je frissonne:

- Tu es naïve, Natalia," me dit-il. "Il n'y a pas d'échappatoire ici. T'es prisonnière de ce monde, tout comme moi." Je fronce les sourcils. Non, lui, il a le moyen de s'échapper de tout ça, personne ne le force à rester ici, à faire tout ça. "Tu es une rêveuse," dit-il. "On ne fait pas toujours ce qui est juste dans la vie." Puis il me lâche la main d'un geste brusque et retourne vers ses hommes. Je me détourne, en colère, et retourne dans ma chambre. 

Je me dirige vers ma chambre, le cœur battant la chamade et la colère bouillonnant en moi. Les paroles de Javier résonnent dans ma tête : "Tu es prisonnière de ce monde, tout comme moi."

Je me sens humiliée, rabaissée à la condition d'une simple marionnette entre les mains de Javier. Mais ma colère est rapidement supplantée par un sentiment de détermination. Je ne me laisserais pas abattre par ses putains de paroles et sa vision pourrie du monde. Je trouverait un moyen de m'échapper, de briser les chaînes qui me retiennent prisonnière de ce monde infernal.

De retour dans ma chambre, je m'effondre sur mon lit, épuisée par les émotions de la soirée. Je ferme les yeux, essayant de calmer mon esprit tourbillonnant. Mais les images de Javier et de ses hommes me hantent, me rappelant constamment ma situation.

Soudain, un bruit provenant de l'extérieur me fait sursauter. Je me lève et me dirige vers la fenêtre, collant mon oreille contre le bois.

J'entend des voix murmurantes, des rires étouffés. Mon cœur se met à battre la chamade. Qui est là ? Je repense alors à Juan, au Cartel de Santiago. Non, impossible qu'il soit arrivé jusqu'ici. 

J'entrouvre doucement la fenêtre et aperçoit deux hommes du cartel de Javier assis sur un banc, en train de discuter à voix basse.

Ils ne me remarquent pas, trop absorbés par leur conversation. Je  me glisse proche des volets pour les écouter, essayant de comprendre ce qu'ils disent.

Captive d'un narcotrafiquantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant