Le regard de Javier se fige sur moi et un sourire glacial apparaît sur son visage. Malgré la terreur qui m'envahit, je tente de me contrôler, de garder mon calme. Javier s'approche lentement de moi, ses pas résonnant dans la pièce vide. Je sens la panique monter en moi, sachant que ma vie est en danger. Je sais que je pourrais lui faire croire que je vais seulement aux toilettes, mais il voit bien sur mon visage que je n'ai pas l'expression détendue de quelqu'un qui se lève en pleine nuit. J'ai quelque chose en tête et il le sait.
Soudain, Javier s'arrête à quelques pas de moi. Un silence oppressant se fait sentir, le temps semble s'être suspendu. Il me scrute de ses yeux sombres, comme s'il cherchait à lire mes pensées...
Je tente de dissimuler ma peur, de rester impassible, mais je sais que cela ne suffira pas à le convaincre de ma loyauté.
- Je pensais que tu avais appris à devenir obéissante, avec le temps, Natalia", dit-il d'une voix grave, mêlée de colère et de déception. "Tu comptais tenter de t'enfuir, c'est ça? Tu penses que tu aurais tenue, toute seule, dans la nuit, au milieu de nulle part? Je dois te rapeller ce qui se serait passer si tu avais mis un pied dehors?"
Oui, je le sais, que trop bien. On m'aurais tirée comme un lapin. Je n'avais aucun moyen de m'enfuir, et je le savais, mais je devais garder l'espoir que c'était possible.
Je baisse les yeux, évitant son regard perçant. J'ai bien conscience de l'ampleur de mes erreurs, de la nouvelle trahison que j'ai commise envers lui. Mais j'étais prête à tout pour sauver ma vie, à braver tous les dangers, pour retrouver la liberté qu'il m'a prise.
- J'aurais pû dire que tu es pathétique, oui, continue-t'il en faisant un pas vers moi, et je ne bouge pas. "C'est ce que je pense, mais en fait... Je pense aussi que tu es courageuse, et que tu ne lâches rien pour obtenir ce que tu veux. T'as que dix huit ans, c'est ça? Peu d'adolescentes sont comme toi à cet âge là... T'as du cran, mais fais gaffe..." Il s'empare de ma mâchoire et je peux plus bouger, bloquée... Je me retiens de respirer. J'ai peur qu'il puisse... Qu'il puisse penser à me ... Me toucher, me violer, m'agresser... Mais je ne crois pas qu'il serait capable de faire ça, il a une femme, je crois pas que ce soit dans ses activités, de profiter de ses esclaves... Mais je ne suis pas au bout de mes surprises, avec Javier. "Fais gaffe, parce que ma patience a déjà atteint ses limites avec toi, prends exemple sur les autres filles, elles, elles se tiennent à carreaux, alors j'te préviens, essaies pas de me la faire à l'envers, chica."
Je fronce les sourcils et il me lâche avant de siffler pour que je rentre dans ma chambre comme un chien.
Bien décidée à ne pas me laisser faire, je le fusille du regard avant de rentrer dans ma chambre sans un mot. Je ferme la porte derrière moi, laissant échapper un soupir de panique.
En silence, je me regarde dans le miroir. Mes yeux autrefois remplis d'éclat sont maintenant ternes, tristes. Je ne me reconnais plus.
Je me glisse alors dans mon lit, et regarde par la fenêtre. La nuit est sombre et silencieuse, il n'y a pas le moindre bruit autour du domaine. Et, soudainement, j'aperçois des halos de lumières qui se reflettes et le bruit d'un moteur léger. Je me redresse, en alerte. J'ai toujours peur que ceux qui ont attaquer le domaine reviennent, et que cette fois, les hommes de Javier n'arrivent pas à nous protéger.
Discrètement, je me lève et m'approche de la fenêtre, même si je ne vois que les jardins devant ma fenêtre, je suis attentive au moindre bruit dans la nuit profonde et humide de la Colombie. J'entends soudainement le bruit de la grande porte d'entrée du domaine, et des mots échangés et étoufflés. Ils parlent Espagnol, et j'entends un prénom.
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Captive d'un narcotrafiquant
General FictionNatalia Paloma Rosamaria, une jeune espagnole de 18 ans, en vacances avec ses parents en Colombie, rencontre lors d'une soirée dansante un jeune homme sur la piste... Mais alors que la joie est de rigueur, des coups de feu éclatent et c'est la cohu...