Javier est immédiatement emmené dans une pièce à part, et visiblement, des médecins d'ici vont s'occuper de lui. Ça doit être tellement difficile, de ne pas avoir d'autres choix que de devoir être soigné clandestinement, de ne pas pouvoir avoir accès à un hôpital; mais Javier a des moyens, avec une bonne partie de la Colombie sous sa botte, il a asser d'argent pour se payer les meilleurs soins.
J'ignore pourquoi cette pensée me rassure. Elle devrait m'effrayer, au plus au point. Je suis secouée par la voix des hommes de Javier qui nous ordonne d'aller nous laver dans les salles de bains de la résidence. Je me perds à moitié dans les couloirs, mais je finis par suivre Maria et Catarina dans une des salles de bains, et on ne se gêne même pas à se laver à plusieurs pour économiser l'eau; de toute façon, les douches ici sont presque comme des hamam, c'est super grand, je n'en croit pas mes yeux.
Une fois lavées, on voit qu'on nous a mise à chacune plusieurs tenues dans nos chambres; ce sont des chambres à plusieurs, et je choisis de rester avec les deux filles, pour se soutenir. Le jaune est de mise, les draps sont anciens mais le lit est confortable.
Catarina vient me coiffer les cheveux avec patience et tendresse, me massant le crâne, et ça me détends tellement, j'en oublie ma blessure à la jambe, et puis elle me change le pansement, désinfècte, ça ne s'est pas infecté, heureusement.
- Tu crois que sa femme va venir?" Je glisse à voix haute à Catarina, et elle continue de me coiffer lentement:
- Je pense pas. Cette pauvre loca profite sûrement de l'absence de Javier pour souffle un peu. Je ferais pareil, à sa place, dit-elle d'un ton froid. Je devrais être d'accord avec elle, pourtant... Pourtant je ne peux m'empêcher de me sentir touchée par Javier. Il inspire tellement la crainte qu'il n'est sûrement pas aimer par aucune des personnes qui l'entoure.
Je devrais ressentir que de la réjouissance à cette pensée, pourtant, je ne peux pas. Je ne peux plus. J'ignore pourquoi, putain.
Plus tard, nous avons le droit de visiter la propriété, mais je décide de me reposer dans la chambre. Les filles vont se promener dans les jardins, et au bout d'une heure à tourner en rond dans ma tête, je me lève, n'entendant que le silence dans le domaine. Je quitte la chambre et décide de me mettre en quête de Javier.
Je sors discrètement de ma chambre, et je longe les couloirs. Mais alors j'entends des pas derrière moi; j'accelère les miens, puis me tourne furtivement et vois un des hommes de mains de Javier, à l'autre bout du couloir, qui semble s'approcher en tentant de ne pas être vu d'autres personnes.
- Natalia. Suis-moi. Le Don veut te voir."
Il m'a soufflée ça à voix basse, puis il m'attrape le coude, et je n'ai pas le temps de paniquer. Est-ce que Javier est en colère contre moi? Est-ce qu'il m'a réclamée? Pourquoi m'aurait-il réclamée?
Je pénètre dans la chambre de Javier, l'esprit embrouillé par un tourbillon d'émotions contradictoires. La pièce est sombre, éclairée uniquement par la lumière naturelle qui s'infiltre à travers les volets à moitié fermés. Une odeur âcre de sueur et de médicaments imprègne l'air lourd. Je grimace et avale durement ma salive, puis m'approche doucement du lit où est allongé Javier. Il est un peu relevé, encore blessé et blanchâtre, mais il a toujours... Autant de charme.
Son corps amaigri et fiévreux étendu de tout son long. Son visage, habituellement dur et impitoyable, est maintenant marqué par la douleur et la faiblesse.
je m'approche avec précaution, mes pas légers comme une plume. Puis, doucement, comme lorsque nous étions dans la cabane, je m'agenouille près de lui, observant attentivement son état.
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Captive d'un narcotrafiquant
General FictionNatalia Paloma Rosamaria, une jeune espagnole de 18 ans, en vacances avec ses parents en Colombie, rencontre lors d'une soirée dansante un jeune homme sur la piste... Mais alors que la joie est de rigueur, des coups de feu éclatent et c'est la cohu...