La chaleur du corps de Javier me consume, et son parfum d'alcool et de tabac me monte à la tête. J'essaie de détourner le regard, mais mes yeux sont attirés par les siens, comme hypnotisés par leur intensité. J'ai la tête qui tourne.
Je me sens de plus en plus mal à l'aise, mais en même temps je ne voudrais être nulle part ailleurs, prise au piège dans ses bras puissants. La musique semble s'éloigner, remplacée par le battement sourd de mon cœur dans ma poitrine.
La musique s'est éteinte, laissant un silence lourd planer dans l'air. Je fais face à Javier, nos corps encore proches, nos respirations haletantes se mêlant dans la chaleur de la nuit colombienne. Mais il y a tout ce monde autour... Je n'ose pas m'approcher plus, malgré mon envie irrésistible de succomber.
Le regard de Javier est sombre et intense, ses yeux brûlant de désir pour moi, je le vois bien. C'est étrange, je ne sais plus quoi penser. Je ne peux m'empêcher de frissonner sous son regard, à la fois attirée et terrifiée par cet homme dangereux et séduisant.
J'ai besoin d'air, maintenant. Tout de suite. Je me dérobe à la fin de la danse, alors que tout le monde applaudit Javier et l'acclame. Catarina me retiens, et je la rassure en lui disant simplement que j'ai besoin d'air. Je sors juste devant le patio, et je marche quelques mètres, indifférentes au danger qui me guette. L'envie de m'échapper ne me traverse même plus, et je titube, un peu ennivrée par les effluves de cigarettes d'alcool à l'intérieur.
Puis, je m'appuie au coin du bâtiment, et je sens que quelqu'un m'a suivi. Je tourne la tête pour découvrir Javier, à un mètre, qui s'approche. Son regard est en colère, il semble être prêt à me tuer sur place.
Il s'approche et je ne bouge pas, tétanisée, le coeur battant; je le regarde, et je ne sais pas s'il va me faire du mal, ou alors... J'en sais rien. Je ne sais pas. J'attends. Il s'approche de moi, et je sens sa main chaude se glisser sur ma joue, il m'observe, semble mémoriser les traits de mon visage, mes yeux, mon nez, mes lèvres... Puis ses lèvres se rapprochent de mon oreille, les effleure et je ferme les yeux. Puis, enfin, il glisse sa bouche sur ma peau, et remonte jusqu'à mes lèvres, et je le supplie par mes yeux de m'embrasser.
Alors que je voudrais tout autant le repousser de toutes mes forces.
Nos lèvres se touchent dans un baiser passionné. Le baiser est tendre au début, puis devient de plus en plus fougueux, leurs corps se pressant l'un contre l'autre avec une urgence incontrôlable. Il me colle contre le mur dans l'obscurité du bâtiment, et je sens ses mains parcourir mon corps avec urgence. Je me sens en danger comme je ne l'ai jamais été et pourtant, je ne voudrais pour rien au monde arrêter ce qui est en train de se passer...
Je me sent perdue dans ses bras, oubliant toutes mes craintes à son propos. Je ne pense qu'à ce moment présent, à la sensation de ses lèvres sur les siennes, à la chaleur de son corps contre le mien...
Mais soudain, je me détache de lui, comme si je me réveillait d'un rêve. La réalité me rattrape, brutale et impitoyable. Je ne peut pas être avec Javier. Il est trop dangereux, trop impliqué dans le monde sombre des cartels.
Je repousse Javier, mes yeux remplis de larmes.
- Je ne peux pas," murmurais-je, ma voix brisée par l'émotion.
Javier me regarde, son visage durci par la colère et la frustration. Il ne comprend pas pourquoi je le repousse, pourquoi je refuse de succomber à leur passion dévorante. Va-t'il me le faire payer? Je tremble.
- Pourquoi pas ?" souffle-t'il, sa main puissante encore sur mon cou, me tenant contre lui, sa voix rauque de colère.
- Parce que tu es trop dangereux," je réponds avec aplomb, maitrisant les larmes qui menacent de me submerger. "Je ne peux pas être avec toi. Je ne peux pas vivre dans ce monde. Et tu es marié.
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Captive d'un narcotrafiquant
Genel KurguNatalia Paloma Rosamaria, une jeune espagnole de 18 ans, en vacances avec ses parents en Colombie, rencontre lors d'une soirée dansante un jeune homme sur la piste... Mais alors que la joie est de rigueur, des coups de feu éclatent et c'est la cohu...