Chapitre 40.

103 5 0
                                    

Le lendemain soir, la tension est à son comble dans la maison; nous avons toutes préparés le diner, toute la journée, et Abuela s'est assurée que nous soyons toutes habillées de façon apropriées; je porte une robe rouge à volants, très jolie, mais asser moulante. 

Le cœur battant la chamade, j'observe les préparatifs fébriles qui animent le domaine. Les filles ajustent les nappes immaculées sur les longues tables dressées dans le grand patio. Les lumières scintillantes illuminent l'allée, créant une atmosphère à la fois luxueuse et menaçante.

La soirée s'annonce comme une mascarade macabre. Javier n'a pas encore pointé le bout de son nez, et ça m'angoisse. Sa famille, toute sa famille va se pointer ici... Je ne sais pas comment je vais y survivre. Je stresse à l'idée de voir comment ils sont. 

Puis, quelques minutes plus tard, les invités arrivent enfin; Les filles et moi nous tenons droite sous le patio, près de l'entrée des cuisines, prêtes à amener les apéros et à assouvir la moindre demandes. 

Il y a beaucoup d'hommes, tous plus musclés et bien habillés les un que les autres. Ils marchent comme s'ils possédaient cet endroit; je sens que ce sont des hommes aussi dangereux que Javier. 

Les hommes sont en costumes sombres et les femmes parées de bijoux étincelants, discutent déjà d'un ton badin, ignorant le calvaire que représentait cette soirée pour nous.

Rapidement, on s'execute; on sert les premières boissons, nous assurant que les invités ne manquent de rien. Ils  ne semblent pas faire attention à nous, de toute façon. 

On retire les assiettes souillées avec une rapidité qui témoigne de notre expérience ici. On sait se faire discrètes quand il le faut. Le bruit des rires et des conversations enivrées résonne dans la nuit, contrastant avec le silence angoissant qui règne dans nos cœurs.

Je me tiens droite, près de l'entrée des cuisines, alors que la musique bat son plein, et que les hommes et les femmes boivent, célébraient à table. Mais il y a cet homme; un type baraqué, grand, avec sa chemise ouverte, qui ne cesse de me lancer des regards. Je tente d'éviter tout contact visuel; fuyant ses yeux pour observer la scène en général. Mais c'est difficile; ce type discute avec d'autres invités, mais son regard revient automatiquement sur moi. 

Son regard noir perçant balaie l'assemblée, s'attardant un instant sur les servantes qui s'affairent à préparer les canapés et les cocktails. Il me semble que Javier avait parlé de lui; si j'ai compris, il se nomme Julian. C'est le cousin de Javier, selon les filles. Les autres cousins de Javier, une bande de jeunes hommes arrogants et mal élevés, ne tardent pas à se faire remarquer. Leurs regards insistants se posent sur moi et les filles, les réduisant à l'état d'objets. Ils échangent des commentaires obscènes et des rires gras, attisant la tension qui règne déjà dans l'atmosphère. Je ne bouge pas, et certaines filles se réfugient dans les cuisines, et je veux faire de même, quand j'entends ce commentaire:

- Regarde-moi celle-là, avec ses yeux de biche ! Elle serait parfaite pour une petite partie de plaisir, lance l'un d'eux, en me désignant du doigt. Je me fige, et tâche de regarder ailleurs. Les amis de Julian éclatent de rire. Quels porcs.

Mais c'est alors que je glissais mon regard sur Javier, un peu plus loin, qui les toisait; il était accompagné de sa femme Marissa. Celle-ci était très belle, installée sur les genoux de son mari, mais ils ne se parlent pas et tout est glacial entres yeux. 

Javier, de son côté, a un sourire crispé sur le visage. Mais je vois bien qu'il bouillonne. Serait-il jaloux? Que son cousin s'intéresse à moi? Non, pas possible... 

Il sait bien que ces jeunes hommes n'ont aucun respect pour les femmes, et il ne cherche pas à les en empêcher. Pour lui, nous ne sommes que de la main-d'œuvre jetable, des objets destinés à satisfaire ses désirs et ceux de ses proches.

Captive d'un narcotrafiquantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant