D'autres longues minutes passent, durant lesquelles je ne vois que le même paysage défiler derrière les vitres, jusqu'à ce qu'on arrive près des premières maisons et une ville inconnue.
Je ne reconnais rien, et ceux qui me retiennent doivent penser que je ne connais pas le coin et me faire asser confiance pour me laisser regarder à l'extérieur.
Les premiers bâtiments, immenses, s'élèvent hauts, avec leurs murs qui s'effritent, les routes défoncées, les palmiers, les cordes à linges pendant entres les maisons au dessus des routes, la saleté et les détritus dans les rues...
Mon cœur accélère, et on tourne à une intersection.
Je sens les relent d'une nourriture grillée qui m'ouvre l'appétit, et l'homme sur la banquette me tient contre lui pour ne pas que je bouge.
Je vois les maisons colorées de jaunes, d'orange, et plus les minutes avancent plus le quartier devient un peu plus propre, jusqu'à ce qu'on arrive à un route de pavés défoncé qui descends en pente vers un chemin qui se perd près de champs secs.
Ils descendent avec la voiture, et je suis ballottée de droite à gauche, avant que le type ne me remette mon bandeau sur les yeux de force.
La voiture roule encore pendant de longues minutes, puis j'entends des grincements de grilles, et un type à l'extérieur balance quelque chose d'inaudible au conducteur, ce à quoi celui-ci réponds: "Elle est arrivée".
Mon cœur accélère, et le grincement des grilles usées se fait entendre.
La voiture avance, vacille sur des pavés probablement accidentés, puis s'arête, et le moteur se coupe.
Le conducteur sort, sans un mot, et le type à côté de moi me chuchote:
- Voilà, princesse, on est arrivés."
Je sens ma gorge s'assécher, et il ouvre la portière, je l'entends, puis il me tire avec force.
Mes poignets sont repliés contre ma poitrine, et d'un coup sec, on me retire mon bandeau. Je tremble de panique, et découvre que nous sommes dans l'immense cour d'une gigantesque propriété Colombienne, avec des palmiers géants poussant ça et là sur les bandes de gazon jaunes.
Je tremble, donnant des coups d'oeil partout autour de moi pour voir où je me trouve, sur le qui vive.
Mais le mec qui m'accompagne ne me laisse pas une seconde de répit, et me tire vers l'entrée de la propriété.
Devant la porte, il y a une fontaine, des arbres exotiques et un garde qui fait au moins trois têtes de plus que moi... Il me toise moi, puis les hommes qui sont avec moi, et ouvre la porte, on croise plusieurs personnes; des membres du personnel, je suppose, qui me regardent à peine, comme s'ils avaient l'habitude de croiser des femmes ligotées et les poignets liés...
Je lance des regards affolés, gémissant de panique pour marquer ma frustration, et regarde la cour, l'enceinte immense et haute, j'essaie de repérer les moindres détails, mais on me pousse sans ménagement derrière les deux portes en bois usé, et je me retrouve dans une cour intérieure, avec un petit étang et une fontaine se jetant dedans, avec autour, la maison qui forme un carré déconstruit.
J'aperçois des rideaux, et je ne vois pas l'intérieur encore, mais des fougères décorent la cour, autour de l'étang, et un petit ponton nous permet de traverser jusqu'à la seconde entrée.
J'avance à reculons, émettant de la résistance, mais l'homme qui me tient a bien plus de force, et on atteint la porte, qui s'ouvre pour laisser apparaitre une domestique Colombienne, qui toise les hommes, puis moi, me regardant d'haut en bas avant de s'écarter.
VOUS LISEZ
Captive d'un narcotrafiquant
General FictionNatalia Paloma Rosamaria, une jeune espagnole de 18 ans, en vacances avec ses parents en Colombie, rencontre lors d'une soirée dansante un jeune homme sur la piste... Mais alors que la joie est de rigueur, des coups de feu éclatent et c'est la cohu...