Je tremble face à cet homme, mais je ne le quitte pas des yeux, alors qu'il nous regarde toutes avec un grand sourire.
Il se fout clairement de notre gueule, mais ni une ni deux, les hommes de mains de ce type, je présume, nous force à avancer jusqu'à l'intérieur de la demeure.
La maison est vieille, les murs s'effritent, et de vieux ventilateurs tentent en vain de brasser l'air tiède.
Je baisse la tête pour éviter un palmier miniature qui trône dans un pot à l'angle d'une pièce, et j'entends une musique espagnole qui grésille depuis une pièce à côté.
On nous presse ensuite le long d'un autre couloir, et puis j'aperçois des escaliers qui descendent, avec une vieille ampoule au plafond.
Des sacs de farine et de pomme de terre sont posés près du haut des escaliers.
Je frissonne. C'est qu'une vieille cave de demeure, mais je sais qu'il ne se passe jamais rien de bien dans des caves sombres comme celle la...
J'entends les filles pleurer, on nous pousse un peu dans les escaliers pour qu'on descende vite.
"- Allez allez, les filles, on se presse, vite, nous dit le type qui nous avait accueilli, d'un air amusé.
Je tremble de dégoût et de panique, alors qu'on nous conduit le long d'un couloir au bout duquel se trouve une porte ouverte, devant laquelle se tient un type basané aux lunettes de soleil, un cigare dans la bouche, et il nous observe avec un œil pervers, avide de pouvoir.
Alors qu'on nous force à approcher, l'homme recrache la fumée du cigare cubain qu'il a entres les lèvres et sourit avant de nous observer une à une passer à côté de lui.
Je sens l'humidité de la pièce me coller à la peau, et le sol est couvert d'eau sale... Une odeur de moisi quelques cartons sont entreposés dans un coin.
Une odeur de fruits pourris empli la pièce, et des bestioles volent autour de l'ampoule sale qui pend au plafond.
Moi et les filles jetons des regards affolés partout, j'entends les sanglots de certaines, et on se colle les une aux autres, tandis que le mec rentre à notre suite.
Il s'appuie contre la porte fermée et nous observe.
Je ne le quitte pas des yeux, et il me sourit d'un air malsain qui me dégoûte. Le secondes s'écoulent, puis les minutes, longues, interminables, pendant ces minutes, certaines filles posent des questions, essaient de secouer les hommes qui ne disent rien et les repoussent avec violence.
Je prends la sage décision de ne pas bouger, jusqu'à ce qu'on entende des voix derrière la porte, puis la lourde porte s'ouvre à nouveau dans un grincement sinistre.
Un murmure d'effroi traverse notre groupe, et toutes les filles font un pas en arrière en voyant entrer ces Colombiens, qui discutent à voix basses tout en nous jetant des regards interessés et pervers.
Mon coeur bat tellement vite; je sais qu'il va se passer quelque chose; je sais ce qu'il peut se passer, dans ces cas-là. Peu importe pourquoi ces hommes sont ici, j'endurerais ce qu'ils me feront.
Je serrerais les dents jusqu'au bout et je me battrai jusqu'au bout. Mais je n'aurais pas d'autre choix que de subir...
Le groupe d'hommes s'approche de nous, et un relent de sueur me fait froncer le nez. Je recule encore d'avantage contre le mur froid et humide derrière moi.
Sous mes pieds, je sens une fine couche d'eau et de saleté me coller, et j'entends le bruit de la tuyauterie usée à l'étage du dessus.
Les hommes avancent toujours, et puis s'immobilisent en nous observant une à une comme si nous étions de la marchandise.
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Captive d'un narcotrafiquant
General FictionNatalia Paloma Rosamaria, une jeune espagnole de 18 ans, en vacances avec ses parents en Colombie, rencontre lors d'une soirée dansante un jeune homme sur la piste... Mais alors que la joie est de rigueur, des coups de feu éclatent et c'est la cohu...