- Natalia! Tu rentres, dépêches!" Me hurle Abuela, derrière, qui rassemble les filles d'une voix forte, mais je refuse de laisser cette femme que j'ai côtoyé des mois, que j'ai appris à connaitre, qui m'a soutenue. "NATALIA!" La voix cinglante d'Abuela, mais je garde la main dans celle de Prudencia qui agonise, devant mes yeux.
- Allez, Natalia, rentre!" la voix d'Olivia, cette fois, vient me tirer à l'intérieur, mais je la repousse. Puis, j'entends des jurons d'Abuela, mais je ne l'écoute pas; je regarde la vie quitter le visage et le corps de Prudencia. Sa poigne se desserre, et son visage tombe sur le côté. Je me laisse aller aux sanglots; putain, c'est pas possible... Elle s'est fait descendre devant moi!! Quel enfer, mais quel enfer dans lequel je me suis retrouvée?? C'est pas possible...
Soudainement, une douleur vivre me brûle l'arrière du crâne. J'hurle et me débats, mais on me traine dans la poussière; et j'essaie de voir à travers la poussière, mais je ne vois rien...
Je passe la porte et on me force à me lever. Je me retrouve evidamment devant le visage cruel d'Abuela, qui me tient les cheveux en arrière comme une gamine:
- Pequena perra rebelde!" M'insulte-t'elle d'un air aceré. "Je ne t'ai pas asser bien dressée, dis-moi! Quand j'ordonne quelque chose, tu m'obéis, compris? Tu mériterais de travailler sous le cagnard sans pause toute une journée, espèce d'ingrate. Je vais t'apprendre à obéir, moi!" Puis, la gifle me brûle la joue.
J'ai envie de me rebeller, mais je sais que ça ne me vaudra que d'autres putains de souffrance, et ma condition est déjà excecrable. Pourtant, quand un deuxième coup m'atteint sur le côté, je sens les larmes et la rage monter en moi.
Un éclair de défi brilla alors dans mes yeux. J'ai la rage. Je ne me laisserait plus humilier et maltraiter. Même si cela signifiait affronter la colère d'Abuela, et les représailles de Javier et ses hommes.
- Je ne suis pas votre chienne, Abuela!" Explosais-je alors. "Je suis un putain d'être humain, et vous avez pas à me frapper!! J'en ai assez de votre violence et de votre contrôle!!"
Cette explosion arrivait après des semaines et des mois de contrôles et de soumissions; j'étais fatiguée, enfermée, apeurée. Je n'en pouvais plus.
- Pour qui tu te prends, ma petite?" Cracha alors Abuela en me défiant, avant de se fendre d'un sourire amusé: "Tu vas voir, quand Javier va rentrer, tu vas griller au soleil jusqu'à ce qu'il ne reste rien de toi, et j'espère qu'il va t'écorcher vive avant! Puis, les chiens ne feront qu'une bouchée d'une insolente comme toi."
Je n'avais plus peur. Les menaces sur moi, ne me faisaient rien. On m'avait déjà tout pris, humiliée, obligée à travailler encore et encore. Alors, à ce stade, la mort ne me faisait même plus peur. J'étais à bout.
- Javier te feras regretter tes paroles, me cracha-t'elle, avant de tourner les talons et de repartir, me laissant avec les autre filles qui viennent me chercher et s'occuper de moi. Je sègne de la lèvre, et j'ai tellement mal partout, mais je me relève avec dignité.
On m'amène à la salle de bain, et c'est finalement Olivia qui me soigne, mais son regard est noir et plein de colère et de rancoeur.
- Tu es vraiment une petite idiota. Une gamine sans cervelle, me dit-elle en appuyant un coton sur ma lèvre, alors que je grimace. "Pourquoi il faut toujours que tu te rebelles?! Javier va te crucifier, t'en est consciente?
- Je m'en fous. J'en peux plus, Olivia. J'en peux plus. Je suis morte depuis le jour où on m'a enlevée. Toutes ces fusillades, ces morts, cette violence..." Des larmes coulaient le long de mes joues, et je laissais ma tristesse et ma rage se mélanger.
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Captive d'un narcotrafiquant
General FictionNatalia Paloma Rosamaria, une jeune espagnole de 18 ans, en vacances avec ses parents en Colombie, rencontre lors d'une soirée dansante un jeune homme sur la piste... Mais alors que la joie est de rigueur, des coups de feu éclatent et c'est la cohu...