Une fois dans ma chambre, avec les autres filles, Catarina nous prépare chacune d'un oeil expert. Elle choisit nos tenues, celles qui plairont au Capo, ou celle qui nous mettrons en valeur.
Pour moi, elle me choisit une robe rouge sang, électrique, et elle nous distribue à chacune des éventails, parce que malgré qu'on soit le soir, il fait encore chaud. Puis, quand on sort des chambres pour nous retrouver dans l'entrée, pour que Javier et ses hommes nous inspectent, je comprends que cette soirée cache sûrement autre chose...
Il va se passer quelque chose, je le sens... Quand Javier passe devant moi, je lui jete un regard alors qu'il regarde ma robe serrée puis quand il me regarde dans les yeux je détourne les miens alors qu'une sueur froide me traverse le dos.
- Ce soir, les filles, votre mission sera de danser. Je pense que vous pouvez toute le faire. Vous devrez distraire des hommes. Ce sera votre tâche du soir, nous dit alors Javier en nous parlant comme à des débiles. J'aime pas ce ton qu'il emploie, il doit nous prendre pour des idiotes. Mais son regard insistant sur moi me montre bien qu'il me met en garde.
Pour ne pas que je tente de m'enfuir une nouvelle fois.
- Bien, elles sont prêtes, on s'en va, lance-t'il ensuite rapidement en sortant avant nous, et je sens ma gorge se desserrer lentement. Ce type me fait beaucoup trop peur, j'ai l'impression qu'il peut ordonner qu'on me tue à chaque seconde, et ça me terrifie...
Quand on embarque toutes dans les voitures, je suis contente de sentir l'air sur ma peau quand ils ouvrent les fenêtres. En voyant les lumières de la ville non loin, mon coeur accélère encore. Je repense aux premiers jours de mes vacances avec mes parents, et je ne peux pas m'empêcher de vouloir m'enfuir encore... J'ai accepter que je ne pourrais échapper à Javier, mais... Je ne peux pas m'empêcher d'éspérer qu'un jour je parte d'ici.
En arrivant en ville, on nous fait descendre sur une place qui semble déjà bien remplie. Des habitants sont installés à la table d'un vieux café semblant s'effriter, avec une vieille peinture sur le devant de la façade. de belles fleurs jaunes et rouges se mélanges sur le toit, donnant à l'endroit un charme fou... Je pourrais apprécier le spectacle si c'était d'autres circonstances.
La voiture repart immédiatement se parquer plus loin, et je vois alors au loin des types en chemise ouvertes qui ont tous sauf l'air d'être des locaux. Ils sont avec Javier, ils vont surveiller cette soirée... Je ne sais pas encore ce qu'il va s'y passer, mais ça ne dit rien qui vaille.
Puis, j'aperçois Patricio qui descends d'une voiture, plus loin, et mon regard se pose sur son flingue à sa ceinture, et je suis stressée. Je sais que je dois obéir, coût que coût. Et courir si jamais il se passe quoi que ce soit... Sans donner pour autant l'image que je veux fuir.
Quelques mètres plus loin, un vieil homme avec une guitare locale dans les mains tape du pied avant d'être suivie par d'autres musiciens, et une musique Colombienne s'envole dans l'air autour de nous. Malgré l'ambiance, je reste tendue. La petite place contient des tables et des chaises, et j'aperçois un groupe d'hommes qui fume des cigares en costard, malgré qu'il fasse presque trente degré.
Ils boivent, fument, et jouent aux cartes sur une petite table de fer, avant que Javier arrive vers eux et les saluent. Ça commence à s'animer, et je vois des familles un peu plus loin, des enfants jouant au football, des mères discutant en bas des maisons, le sourire au lèvre. Ces gens savent-ils qu'ils se trouvent à quelques mètres d'un des plus gros narcotrafiquant de leur pays??
Oui, je le pense. Mais toute cette situation parait tellement improbable. Pour moi, tout ces habitants sont des complices de l'horreur qu'est Javier Delgado.
VOUS LISEZ
Captive d'un narcotrafiquant
General FictionNatalia Paloma Rosamaria, une jeune espagnole de 18 ans, en vacances avec ses parents en Colombie, rencontre lors d'une soirée dansante un jeune homme sur la piste... Mais alors que la joie est de rigueur, des coups de feu éclatent et c'est la cohu...