Chapitre 12.

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Cette fille, c'est une jolie rousse, elle est anglaise, et a de jolies tâches de rousseur sur le visage. Elle était venue ici en vacances, c'est ce qu'elle m'a dit et ce que j'ai retenu pendant notre discussion pendant qu'on emballait toutes ces choses.

- Oui, ça va..." Je ne sais même pas pourquoi elle me pose cette question. On sait toutes ici qu'on ne va pas bien. Je ne comprends même plus ces filles qui font comme si rien de grave nous arrivait... On est retenues prisonnières. Ça, c'est pas censé être la normalité.

- C'est la première fois que tu participes à ce genre de travail?" Demande-t'elle d'un air prévenant. J'ai même plus la force de répondre et je hoche la tête. Elle continue: "Moi ça fait trois ou quatre fois depuis mon arrivée ici... J'ai fini par m'y habituer...

Comment on peut s'habituer à ça? Ça me parait tellement absurde... Jamais je ne m'habituerais à être retenue ici contre mon gré. 

Je la dévisage comme si cette discussion était normale:
- Oui, c'est la première fois.

- Je t'ai vue parler au cousin de Javier, continue-t'elle sans émotions sur le visage. Je sais pas si c'est une bonne ou une mauvaise chose, mais elle continue: "Il est sympa aux premiers abords, mais méfies-toi de lui. Il voudra forcément quelque chose de toi.
- Quelque chose? Tu peux être plus explicite?" Cette fois, j'en ai marre que tout le monde me fasse des sous entendu depuis que je suis arrivée ici. Personne ne me dit vraiment ce qu'ils pensent. 

C'est parce que je suis jeune? Je peux comprendre les choses. Je peux comprendre quand un type est sympa avec nous simplement pour obtenir du sexe. Je peux le comprendre ça. 

La fille semble voir dans son regard que je ne suis pas idiote. Elle soupire:

- Patricio, son truc, c'est les jeunes filles. Il est plus âgé que Javier, mais il aime beaucoup trop les filles dans la fleur de l'âge. Beaucoup acceptent de coucher avec lui parce qu'il représente la puissance, parce qu'elles pensent qu'elles vont être privilégier ensuite." Elle se penche vers moi et continue de chuchoter: "Te fais pas avoir, je sais que t'es plus intelligente que ça. Méfies-toi de lui, parce que si jamais tu rentre dans son jeu, il va te considérer comme redevable envers lui et il va e permettre de te demander n'importe quoi, et s'agacera quand tu accepteras pas." 

Je sens ma gorge se nouer. Je vois le genre de type que c'est. Jamais ce mec me touchera de toute sa vie. Ce soir était le plus proche qu'il pourra jamais être de moi, me dis-je avec dégoût. Mais il m'intimides beaucoup trop, il me fait peur. 

Et s'il s'agaçait que je refuses aussi ses avances? Allez, je trouverais une solution... 

Quand on atteint le domaine, un gros soleil orange inonde l'horizon, et l'aube pointe à peine le bout de son nez. Malgré les circonstances, ça a quelque chose de beau, ce spectacle. Quand on descends du véhicule, j'en profite pour rattrapper la rousse et lui redemander en coup de vent son prénom. Elle me sourit:

- Rose. Mon prénom, c'est Rose." Puis elle se détourne et se dépêche de suivre les hommes de main de Javier jusqu'à l'intérieur. Ça m'impressionne comment elle a pû se faire aussi facilement à cette vie... Cette vie volée, cette vie qui n'est pas la sienne. Je sers les poings pour essayer de me calmer, et les hommes de mains nous pressent à l'intérieur. Je me sens tellement transpirante que j'ai qu'une envie, sauter dans la douche et puis aller me coucher. Oh, et puis manger, aussi. 

Mais alors que je pense que je vais être libérée et pouvoir souffler dans ma suite, l'un des hommes de Javier nous fait signe, à toutes celles qui ont emballer leur marchandises, de les suivre jusqu'au patio, où je sens une forte odeur de cigare et d'alcool. Il y aussi des types assis autour d'une grande table qui jouent aux cartes et fument. Ils ont tous des chemises moulantes, ils sont super musclés, et des visages carrés, des barbes naissantes, et ils rigolent avec Javier. 

Captive d'un narcotrafiquantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant